Parvenir à faire respecter et défendre ses valeurs, développer son capital confiance… Dark Vador serait-il le meilleur exemple à suivre pour se sentir bien au travail ? Dans son ouvrage Agir et penser comme Dark Vador, Gwendal Fossois s’intéresse, entre autres, au monde professionnel afin de donner des clés pour s’y épanouir et y affirmer ses forces. Entretien.

Vous conseillez, dans votre livre, de n’avoir pas peur de changer d’orientation professionnelle. Avez-vous des conseils pour nous aider à faire la part des choses entre envies, doutes et valeurs ?
Tout dépend ce que l’on entend par changement d’orientation professionnelle : changer de métier ou de corps de métier ? Personnellement, j’ai occupé de nombreux postes différents, le plus souvent dans le même domaine professionnel élargi (l’écrit, la communication, la presse). Intégrer un corps de métier complètement différent est plus compliqué. On est nombreux, par exemple, à se surprendre à rêver de tout plaquer pour recommencer une vie professionnelle plus zen, ailleurs. Tout est possible, mais cela s’organise et prend du temps. S’interroger sur ce que l’on aime, ce que l’on veut, est une première étape essentielle.

Il faut ensuite mettre en place un plan de reconversion : se former, travailler un réseau, faire des stages… C’est un gros boulot mais le résultat est forcément satisfaisant car on se reconnecte alors à ses valeurs. Pour autant, je déconseille vivement d’agir sur un coup de tête, par exemple de démissionner du jour au lendemain pour se lancer dans un autre aventure professionnelle. Prenez le temps de réfléchir, faites-vous conseiller. On ressent tous des doutes au quotidien. Se poser, se centrer sur soi, sur ses objectifs personnels est la clé. Et il y a plusieurs techniques pour y parvenir, comme la méditation.

Vous consacrez un chapitre à l’organisation pyramidale de la plupart de nos entreprises. Le secret du bonheur réside-t-il dans l’indépendance ?
Oui, d’une certaine manière ! Pour autant, la structure pyramidale d’une société peut être sécurisante. Il n’y a pas de bonne réponse : tout le monde ne serait pas heureux en étant freelance. Tout le secret de l’indépendance, c’est surtout de ne pas se laisser envahir par le travail. Qu’on soit dans une entreprise privée, dans le secteur public ou en indépendant, il faut savoir mettre des limites et garder intact le temps de la vie privée.

Auriez-vous des conseils pour affirmer ses valeurs dans son entreprise, sans en arriver au conflit ? Faut-il attendre 20 ans comme Dark Vador pour être écouté ?!
Ah ah, non il vaut mieux éviter d’attendre si longtemps ! Réfléchissez à ce que vous aimez, que ce soit dans la vie privée ou dans le travail. Il est important de se connaître avant d’en parler à votre boss. Intégrez-le ensuite dans votre réflexion. Vous pouvez, par exemple, prendre rendez-vous avec lui pour évoquer vos souhaits d’évolution professionnelle, votre besoin de diversifier vos tâches, etc. Il faut néanmoins garder en tête que ce n’est pas forcément possible dans tous les domaines et à tous les niveaux. Affirmer ses valeurs doit aussi s’exprimer dans vos missions habituelles.

Quelles qualités faut-il pour prendre pleinement sa place au sein de son entreprise ?
Il y en a de multiples, et qui dépendent de chaque salarié. On conseillera évidemment de capitaliser sur les relations entre collègues. Les personnes qui s’isolent de l’équipe ressentent généralement un malaise. Au contraire, prenez le temps de boire un café avec vos collègues, faites une pause avec eux (même si vous ne fumez pas !). De manière générale, il faut toujours être dans le lien humain, ne pas avoir peur de demander conseil, de poser des questions, ne pas étouffer sa personnalité car on a peur de ne pas être apprécié… Être soi-même, en somme, tout en respectant le droit du travail, ses collègues et sa hiérarchie.

Quelles sont les erreurs et les bonnes pratiques, selon vous, en matière de management ?
Chacun d’entre nous peut sur le principe devenir manager mais nous ne sommes pas égaux face au temps de formation nécessaire pour l’incarner. Au cours de mon parcours professionnel, j’ai eu quelques patrons qui s’adonnaient à une forme de harcèlement moral, parfois sans même s’en apercevoir : il est très difficile de communiquer avec ce genre de personnes. Quand on est manager, on doit se questionner au quotidien sur le bien-être de son équipe, sur ses difficultés et les moyens de l’en sortir. C’est en fait tout un apprentissage : s’intéresser au droit du travail, qui n’est qu’un contrat social comme un autre, et rester humain en toute occasion. Cela peut s’exprimer de différentes manières : organiser des team-buildings, des réunions individuelles… Le manager a deux objectifs principaux : répondre à la nécessité de la production et créer un environnement humain. Prenez le temps, chaque mois, de faire votre propre bilan, par exemple à l’écrit. Notez vos difficultés et trouvez un moyen de les dépasser. C’est un travail à part entière : le manager n’est pas uniquement là pour faire fructifier l’entreprise !

Comment bien vivre son stress et en faire une force ? Pour vous, il faut l’accepter et non chercher à l’étouffer…
Oui, il ne faut jamais étouffer le stress ! Si on le fait, ça devient de l’évitement. Et l’évitement, à un certain point, peut mener au burn-out, d’où la nécessité également de protéger ses valeurs. Le stress est une bonne chose : c’est un stimuli envoyé par le cerveau pour nous aider à être alerte et réagir. C’est ainsi un formidable moteur, pour chacun de nous, qui nous pousse à nous dépasser, et le dépassement apporte de la satisfaction. Il faut apprendre à accepter le stress, à vivre avec lui au quotidien. La technique que je propose, c’est la pleine conscience, mais il y en a d’autres. Mais attention, il y a plusieurs niveaux de stress. Une personne avec des tendances dépressives risque de se laisser étouffer par l’angoisse ; il ne faut jamais hésiter à prendre conseil auprès d’un professionnel de santé.

Dark Vador est-il un adepte du miracle morning ?
Je ne pense pas, non ! Il a tout de même une haute estime de lui-même et une rage permanente qui le poussent à être efficace dans le boulot à 300 %, au détriment évidemment de sa vie privée. Mais le miracle morning peut en effet être efficace en fonction des gens. Je l’ai longtemps pratiqué ; aujourd’hui je suis sur un autre mode. Ce qui est essentiel, qu’on se lève à 6 heures ou à 8 heures, c’est de mettre en œuvre ses objectifs de vie, qu’ils soient professionnels ou non. Commencer la journée par une courte séance de méditation est une bonne idée, tout comme faire une séance de sport avant le petit-déjeuner. Mais, là encore, nous sommes tous différents. Certains préféreront utiliser l’heure qui suit le réveil pour boire plaisamment un long café. Ce n’est pas une mauvaise chose. Le miracle morning est un mode de fonctionnement comme un autre.

Auriez-vous un dernier conseil à donner à nos lecteurs pour parvenir à respecter et défendre ses valeurs ? Pour, en somme, développer son capital confiance au travail ?
Saisir ses valeurs tient de l’introspection. Il est donc important de se concentrer sur soi-même, d’être “égoïste”, d’une certaine manière. Même si vous devez répondre à des exigences professionnelles, si vous avez d’importantes responsabilités, n’oubliez jamais ce que vous êtes et ce que vous aimez. Une perte des valeurs (ou étouffement, pour être plus juste) revient à faire une crise existentielle grave. Rien ne justifie cela, même dans le travail. Apprenez à vous assumer, première étape de la confiance en soi, et utilisez vos propres outils pour avancer dans votre carrière. Cela vous aidera à atteindre le but que chacun de nous vise : être heureux, tout simplement.

Agir et penser comme Dark Vador, Gwendal Fossois, les Editions de l’Opportun, 12,90 €.

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Diplômée de l’ESJ Paris (presse écrite) et du CFPJ (bi-média), Florine Cauchie est journaliste pigiste, notamment pour Psychologie positive.

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