– première publication : 12 septembre 2023 –

Identifier ses émotions, les contrôler, avec juste ce qu’il faut de bon dosage pour ne pas non plus les enfouir… Pas toujours évident. C’est pourquoi la sophrologue Laurence Roux-Fouillet, fondatrice du cabinet L’Espace du calme, revient sur l’importance des émotions, qu’il faut savoir accueillir, même au travail. Et pour mieux les appréhender, elle propose 10 séances d’autocoaching, à découvrir dans le livre de la collection My Happy Job, Intelligence émotionnelle, aux éditions Vuibert.

Comment vivre avec nos émotions, notamment au travail ?

Laurence Roux-Fouillet : D’une part, il faut savoir que les émotions sont inévitables dès que l’on a une activité, puisque ce sont les interactions entre les individus qui génèrent des émotions. Le verrouillage émotionnel entraine des contre-coups. Tous les processus de somatisations sont en fait des mauvaises décompensations d’émotions mal gérées. D’autre part, nous avons souvent tendance à faire une distinction entre émotions positives et émotions négatives : en réalité, elles sont toutes positives. Mais, parfois, les émotions deviennent désagréables. Pour ne pas les subir, il faut alors apprendre à les piloter.

Quel est sinon le risque ? De se laisser envahir par ses émotions ?

Nous percevons une émotion à trois niveaux : physiquement (il y a une tension), intellectuellement (nous ressassons), sur le plan du comportement (nous avons tendance à réagir de telle ou telle manière). Les émotions peuvent être comparées à des notifications qui nous disent : « attention, tu as reçu un message ». Ce message, qu’est-ce que j’en fais ? Est-ce que je me laisse embarquer par les effets de ce message ? En réalité, cette notification signifie qu’« il peut il y avoir potentiellement danger ». Cela ne signifie pas qu’il y aura forcément danger, mais que je peux m’y préparer. Et ça, ça change tout.

De plus, lorsque nous communiquons avec notre entourage, les émotions peuvent fausser les informations que nous captons. Nous réinterprétons ces dernières et nous risquons de perdre notre discernement. Nos réactions deviennent inadaptées, voire inappropriées. Ce ne sont pas les émotions qui commandent, c’est à nous de choisir ce que nous voulons en faire. L’objectif étant de toujours faire gagner la relation.

Pour piloter ses émotions, faut-il donc commencer par savoir les identifier ?

Il s’agit en effet de les identifier, puis de « faire baisser » les symptômes ou les manifestations des émotions. Nous sommes en quelque sorte sur une stratégie de dépassement des émotions. Par ailleurs, gagner du temps permet de ne pas réagir tout de suite. On dit souvent que l’émotion, c’est la réaction à chaud et que la raison, c’est la manifestation de l’émotion qui a refroidi. Pour y parvenir, des techniques existent. Par exemple, si vous êtes en réunion et que vous sentez que vous avez envie d’exploser, il faut essayer de maitriser ce que vous ressentez, de maitriser vos pensées et de prendre un temps pour vous. Pour décider ensuite de ce que vous ferez. En séance, je reçois beaucoup de personnes qui veulent être contrôlantes. Or on ne contrôle pas les situations, on ne se maitrise que soi-même.

Comment réagir face aux émotions des autres ?

Je rencontre beaucoup de DRH en burn-out. Pourquoi ? Car ces personnes ne parviennent pas à mettre en place ce que j’appelle un « amortisseur émotionnel ». Parfois, il arrive qu’un collaborateur déverse quelque chose de violent ou de difficile. Si j’absorbe cette émotion (qui, à l’origine, n’est pas la mienne), cela devient dévastateur, d’où la nécessité de savoir appréhender la situation avec le moins d’affect personnel possible.

En milieu professionnel, on peut être amené à recevoir ou entendre les émotions des autres. L’intelligence émotionnelle est devenue l’une des soft skills les plus recherchées. Entre deux managers, celui qui fera la différence, c’est celui qui saura se servir de son intelligence émotionnelle pour embarquer ses équipes. C’est celui qui saura considérer chaque individu, non pas pour être dans de l’individualisme, mais pour prendre en compte les besoins de chacun afin de réfléchir à comment concilier des attentes individuelles avec un intérêt collectif.

Retrouvez l’ouvrage Intelligence émotionnelle de Laurence Roux-Fouillet dans la collection My Happy Job aux éditions Vuibert.

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Diplômée en lettres modernes, Céline Tridon a suivi une formation en journalisme à l’IPJ. Elle y a confirmé son envie de travailler pour la presse écrite et web, souhait exaucé à travers la collaboration avec différents supports sur les thématiques « entreprise », « monde du travail », « management » et « RSE ». En 2023, elle reprend la rédaction en chef de My Happy Job.

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