Alors que de plus en plus d’entreprises remettent en cause le télétravail, les collaborateurs ont bel et bien pris leurs marques. Et avec eux, les managers. Tous sont désormais rompus aux exigences de l’hybridation, d’après le baromètre Work Place 2024. Revenir aux modes de travail antérieurs, non. En revanche, besoin en formation et nécessité de se retrouver sont exprimés.

L’hybridation s’est inscrite de manière durable dans l’aménagement du travail. D’après le baromètre Work Place 2024 réalisé par Julhiet Sterwen et l’Ifop, 84 % des répondants hybrides y voient un impact positif, en réponse à leurs besoins, notamment par rapport à la répartition vie privée / vie professionnelle. C’est 11 points de plus que la précédente édition du baromètre. Et cette tendance est également perceptible auprès des managers. Seuls 4 % d’entre eux estiment que le travail à distance a un impact négatif sur leur productivité. Un parti-pris assez fort, qui va à l’encontre des tendances de retour au présentiel, d’après les auteurs de l’étude. « Finalement, les managers, qui étaient auparavant peut-être plus réticents sur l’hybridation, se sentent complètement à l’aise aujourd’hui, affirme Julien Lever, managing partner de Julien Sterwen. Ils ont trouvé leurs repères. » Une facilité reconnue par les équipes que confirment également 72 % des salariés interrogés. En parallèle, c’est la figure même du manager qui a évolué. « A la question ‘Qu’est-ce qu’être manager pour vous ?’, pendant sept ans, lors des éditions précédentes du baromètre, nous avons entendu des mots comme ‘décider’ ou ‘commander’. Pour la première fois cette année, nous observons une inversion des tendances managériales : pour les managers, il s’agit désormais d’’être au service de’, de ‘fédérer’. Ces mots n’étaient jamais apparus auparavant », souligne Julien Lever. Le fameux manager contrôlant semble enfin perdre du terrain.

A la recherche de l’informel

Ainsi, un tiers des managers estiment que leur rôle évolue pour favoriser la collaboration et l’autonomie des équipes. Ils endossent un nouveau rôle : celui de coach. Selon les auteurs du baromètre, ils doivent être capables de comprendre et de répondre aux besoins et attentes des nouvelles générations de travailleurs, mais aussi de créer un environnement de confiance et de collaboration où chaque membre de l’équipe se sent valorisé et soutenu. Ce challenge réclame de renforcer ou de développer de nouvelles compétences en leadership et en communication… par le biais notamment de la fameuse écoute. « Avant, le manager retrouvait ses équipes à la machine à café. Il pouvait en prendre le pouls de manière informelle. Dans les organisations en télétravail, il n’y a plus de machine à café. Et le vendredi, souvent, les bureaux sont vides : les collaborateurs ne viennent plus. Pourtant, c’était la journée des moments informels, rappelle Julien Lever. Même durant la période Covid, des points café virtuels étaient organisés. Il n’en est plus question aujourd’hui. Cela signifie que, malheureusement, les moments de convivialité ont tendance à être gommés avec le temps. »

Pour l’expert, une nécessité : que les entreprises prennent le temps de former à nouveau leurs managers, de rebalayer les fondamentaux du management à l’aune de l’hybridation. Cela permettrait, de plus, de saisir les subtilités des outils utilisés au quotidien dans le cadre de l’hybridation. « Je pense qu’il faut travailler sur ces sujets d’infobésité ou de réunionnite aiguë glisse Julien Lever. Cela relève en quelque sorte d’une certaine hygiène managériale. »  En effet, le baromètre affirme également que 45 % des collaborateurs voient leur nombre de mails augmenter et que 52 % jugent que la fréquence des réunions impacte leur productivité. Mieux utiliser Teams et consorts, c’est aussi établir de nouvelles us et coutumes pour protéger chacun de l’hyperconnexion, salariés comme managers.

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