Dans certains cas, le rythme de travail peut s’apparenter à la cadence d’un sprint. Si l’effort est de courte durée, celui-ci peut être gérable. A contrario, si la durée augmente et ressemble à un marathon, le risque d’épuisement s’accroit. Emprunter quelques bonne habitudes aux sportifs aidera à mieux gérer les énergies.

Être attentif à ses propres énergies est essentiel pour gérer un pic d’activité, une situation de crise ou une fatigue morale ou physique.

Les énergies peuvent être définies comme les ressources motrices qui favorisent l’épanouissement optimal des personnes. En psychologie positive, l’objectif est de prendre soin de ses ressources, d’apprendre à recharger ses batteries, de développer ses forces et de cultiver ce qui va bien…

Prendre soin de ses énergies

Avant d’en prendre soin, une première étape est de lister les ressources qui donnent de l’énergie. Ces domaines peuvent être physiques et mentaux (tête, cœur, corps et esprit).

Selon B.Adler et G.C. Kessous[2], il est nécessaire de prendre soin de sa santé physique autant que mentale : « Sans chercher à atteindre l’excellence des grands sportifs, nous avons intérêt pour notre mieux-être à organiser notre vie en conservant un minimum d’entretien de cette merveilleuse machine humaine. »

En coaching individuel, un exercice proposé peut être celui de construire sa carte de bien-être au quotidien en découpant les moments magiques, les activités absorbantes ou ayant du sens. L’objectif suivant est de faire un état des lieux des ressources et de voir si ces dernières sont en adéquation avec l’état souhaité. Une des actions possibles est de planifier des moments de ressourcement et de se poser les questions suivantes : « Quelles sont les activités qui me rechargent ? », « Dans mon planning, comment je m’assure de leur faire de la place ? ».

Recharger ses batteries

Le manque de récupération après des événements répétitifs et non prévus peut engendrer des risques psychosociaux.

Les 4 batteries indissociables et complémentaires sont les suivantes :

  • La tête : se caractérise comme l’intellect, les ressources cognitives, le raisonnement, le savoir. Cette batterie peut être rechargée avec des activités telles que la créativité (le dessin, la peinture, l’écriture…), l’innovation, l’apprentissage (la lecture, les sorties culturelles…) ;
  • Le cœur : se symbolise comme le registre émotionnel, la relation à soi et aux autres. Les émotions permettent de cultiver la joie, la sécurité, l’estime de soi. Le cœur peut être alimenté avec les rires, les moments avec des proches…;
  • Le corps : prend en compte tous les besoins physiologiques. Bien manger, bien dormir ou encore pratiquer du sport permet de résister à la fatigue, d’avoir de l’endurance, de la tonicité…;
  • L’esprit : représente notre vie intérieure, abstraite, par opposition au corporel. La méditation, la lecture, l’art, l’aide caritative peuvent être autant de moyens de se regénérer.

Comme un athlète, pour tenir la distance, ces réservoirs d’énergies ont besoin d’être régulièrement remplis afin d’éviter les risques d’épuisement.

S’émerveiller du présent

Le psychiatre Christophe André[3], spécialiste de la pleine conscience invite l’individu à « se rappeler tout ce qui va bien ici-bas, non pas pour oublier ce qui va mal, mais pour avoir la force de le regarder en face et l’énergie de le transformer. Il faut capter l’énergie des bonnes choses pour s’attaquer aux mauvaises. »

En accompagnement individuel, le coach professionnel va aider l’individu à se focaliser sur l’essentiel et à apprendre à lâcher-prise : « Comment prenez-vous le temps de vous réjouir de ce que vous faites ? », « Comment savourez-vous les résultats obtenus ? »

Développer ses forces

Comme un sportif de haut niveau, les forces mentales sont autant à prendre en considération que les forces physiques. Cependant, la connaissance de nos forces dépend de notre compréhension de celles-ci ainsi que de l’utilisation que l’on en fait.

Les psychologues C.Peterson et Martin E. P. Seligman ont identifié 24 « forces de caractère », qui se concentrent sur “le plus positif de l’être humain”. Chacun de nous possède des ressources activables. Les cinq premières forces, appelées aussi forces de signature, se démarquent davantage des autres et peuvent se développer pour libérer le potentiel de l’individu.

S’accorder du temps

Il n’est pas rare d’entendre la phrase « Je n’ai pas le temps de prendre soin de moi ». Pourtant, les études du psychologue américain, Tim Kasser, ont démontré que le fait de disposer de temps est un meilleur indicateur de bien-être que de disposer de richesse matérielle.

En période forte d’activité, l’individu a naturellement tendance à paralléliser les tâches dans une optique de performance. Or, Selon Tal Ben-Shahar, philosophe et spécialiste de la psychologie positive, la superposition des tâches serait vecteur de stress. Selon lui, « la clé de la performance, c’est la gestion de l’énergie, pas celle du temps ». Il encourage des plages de repos avec des activités physiques ou psychologiques d’auto-attention pour remédier au stress de la surcharge. Il propose une règle anti-stress « les 3 R » : Repos, Récréation et Récupération (Rest, Recreation, Recovery).

La prise en compte de ses énergies permet d’être vigilant sur les alertes qu’elles peuvent produire : les écouter, les alimenter et les développer, sont des mesures essentielles pour mieux équilibrer sa vie professionnelle et personnelle, favorisant ainsi le bien-être et la performance à long terme.

[2] Dans le Grand livre de la psychologie positive, 2020.

[3] Interview auprès du magazine L’illustré, 2021.

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Maureen Bassard est coach professionnelle et consultante en organisation et management, elle accompagne les managers dans leur développement individuel et fédère leurs équipes autour de projets de transformation communs et transverses.

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