Seuls 21% des salariés se déclarent « très engagés » dans leur travail en France, contre 40% en moyenne dans le monde. C’est ce qui ressort d’une enquête passionnante et très fournie menée par JLL, spécialiste en immobilier d’entreprise, auprès de 7000 salariés dans 40 entreprises (1). Les collaborateurs ne viennent plus au bureau pour trouver un simple lieu de travail : ils veulent vivre une expérience inspirante et épanouissante. Quels en sont les piliers ? Synthèse.

1° L’engagement

Afin de s’engager dans leur entreprise, les individus ont besoin de trouver du sens dans leur travail et d’évoluer dans un environnement qui leur permette de concilier leurs priorités personnelles avec leur développement professionnel. Seuls 21% des salariés de l’Hexagone se considèrent très engagés dans leur travail, contre 40% en moyenne dans le monde. C’est le score le plus bas parmi les 12 pays sondés.

Les collaborateurs satisfaits de l’outil de travail mis à leur disposition sont beaucoup plus engagés que la moyenne :
• L’engagement est très fort auprès de ceux qui jugent leur environnement de travail très efficace,
• Ainsi qu’auprès de ceux ayant accès à des espaces innovants, notamment les espaces qui portent de nouveaux modes de travail : coworking, télécentres, espaces de créativité…

La France est le seul pays d’Europe parmi les 6 sondés où il est plus facile de passer de l’open-space à du desk-sharing (34% de salariés prêts) que d’abandonner un bureau fermé pour un espace ouvert (24%).

Voici les recommandations de JLL :
• Offrir des lieux d’identité collective, mettant en scène les valeurs organisationnelles et proposant de nouveaux territoires d’expression pour la « tribu » de l’entreprise.
• Concevoir des espaces dédiés à des centres d’intérêts (jardinage, art, sport, associations…) afin de nourrir les passions individuelles et de recréer des communautés d’appartenance.
• Traduire dans l’espace la bienveillance managériale, en concevant des espaces agiles et « capacitant », fonctionnant comme des invitations à… travailler / penser / échanger différemment.
• Insuffler de la surprise dans les espaces proposés, varier les ambiances, introduire de l’éphémère et du renouvellement (œuvres d’art, pop-up desks…) afin de permettre aux esprits de se régénérer, et à la créativité de s’exprimer.

2° L’empowerment 

L’empowerment s’appuie sur le sentiment de liberté et de maîtrise par l’individu de son environnement de travail. Des lieux pour respirer, pour créer et pour collaborer – aux côtés d’opportunités offertes en matière d’apprentissage et de développement. Or, 2 salariés sur 3 ne sont pas pleinement satisfaits de leur environnement de travail en France. 1 salarié sur 2 désigne comme prioritaire la capacité à se concentrer ; c’est une priorité pour 63% de ceux qui ne sont pas satisfaits de leur environnement de travail. Seuls 32% considèrent que leur environnement de travail leur permet de travailler vraiment efficacement, contre 52% dans le reste du monde.

Sur le plan du management, la confiance et la bienveillance sont largement plébiscitées. 75% voudraient ainsi davantage de confiance et 2 sur 3 rêvent de bienveillance, d’autonomie et de prise d’initiatives.Ils aspirent en effet à un modèle d’organisation qui les responsabilise, et qui leur accorde le droit à l’erreur, les invitant à prendre des initiatives, sans les juger.

Voici les recommandations de JLL :
• Imaginer des espaces ouverts et non segmentant, positionnant les managers au cœur de leurs équipes. Miser sur la transparence architecturale, pour ancrer l’accessibilité des dirigeants.
• Concevoir une palette d’espaces variés, afin de rendre possible une diversité de modes de travail (activity-based working).
• Rendre possible une certaine latitude d’action dans le déploiement de l’environnement de travail, afin d’introduire de la personnalisation et du sur-mesure partout où cela est possible.
• Proposer des espaces « inachevés », où les usages peuvent être réinventés.
• Introduire des lieux innovants (Fablabs, espaces de créativité, incubateurs, etc. ), visant à valoriser l’esprit « bidouille » et entreprenariat, et à encourager l’apprentissage en marchant.
• Envisager l’offre de lieux alternatifs à l’entreprise (coworking externes notamment), visant à compléter les fonctionnalités de ceux proposés entre ses murs, notamment en matière de networking, d’inspiration et de flexibilité.

3° L’accomplissement

Le sentiment d’accomplissement se nourrit d’un travail sur le bien-être, visant à offrir aux collaborateurs le confort ultime d’être eux-mêmes dans leur environnement de travail. 72% des salariés français rêvent d’une organisation qui ferait une place au bonheur au travail, et 71% veulent de la reconnaissanceCes attentes sont plus fortes encore en France qu’en moyenne dans le monde. La possibilité d’apprendre et la créativité sont plébiscitées par 1 salarié sur 2, en ligne avec la tendance mondiale.

84% des salariés français considèrent que la nomination d’un Directeur de l’Expérience de travail ou d’un Chief Happiness Officer, en charge du bien-être des collaborateurs dans leur entreprise, serait une bonne idée. Leur enthousiasme est tout de même un peu moins soutenu que celui manifesté à l’échelle mondiale. Il est le plus marqué auprès :
• Des populations marketing-communication
• Des salariés très engagés dans leur entreprise
• Des Lyonnais

Voici les recommandations de JLL :
• Inscrire la santé et le bien-être à l’agenda de l’entreprise, en concevant des lieux qui leur sont dédiés.
• Imaginer une offre de service sur-mesure.
• Concevoir des espaces de travail entièrement intuitifs et ergonomiques, reposant sur une « Shy-technology »
• Plus qu’un babyfoot, faire une place au fun et au défoulement dans les murs (salle de jeux, animations, esprit cour de récréation).
• Plutôt qu’une salle de sieste souvent délaissée, proposer – et encourager la fréquentation – d’un espace de méditation, de pleine conscience, de déconnexion…
• Au-delà du simple mécénat, faire entrer le monde associatif et artistique dans l’entreprise – afin de permettre aux collaborateurs de nourrir leur engagement citoyen.

“En dépit du poids grandissant de la technologie et de l’intelligence artificielle que nous connaîtrons dans les prochaines années, notre conviction est que nos bureaux resteront, plus que tout, une affaire d’humain, conclut Flore Pradère, responsable de la Recherche Entreprises chez JLL France, auteure de l’étude. L’expérience de travail que chaque entreprise saura demain créer dans ses murs va devenir une composante essentielle de la promesse qu’elle pourra formuler à l’attention de ses collaborateurs.”

(1) Human Experience, enquête réalisée dans 12 pays, selon une approche quantitative et qualitative. Plus d’infos : http://humanexperience.jll

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Crédit photo : Unsplash.

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Diplômée de Sciences-Po Paris, Fabienne Broucaret a fondé My Happy Job en 2016. Elle en a été la rédactrice en chef jusque fin 2022. Conférencière et journaliste, elle a écrit "Mon Cahier Happy at Work" (Solar) et "Télétravail" (Vuibert). Elle a aussi co-écrit “2h chrono pour déconnecter (et se retrouver)” avec Virginie Boutin (Dunod). Passionnée par les questions de mixité, elle est enfin l’auteure des livres "Le sport, dernier bastion du sexisme ?" et "A vos baskets toutes ! Tour de France du sport au féminin" (Michalon).

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