La crise a-t-elle permis de lever le tabou de la santé mentale au travail ? Pour François Cochet, président de la Fédération des Intervenants des Risques Psychosociaux (FIRPS) interviewé lors du salon Préventica à Paris, il faut en faire un sujet de débat dans les entreprises et écouter davantage les salariés.

Pour la FIRPS, la santé mentale des salariés n’est pas qu’un sujet adressé aux Directions des Ressources Humaines : elle doit être plus que jamais un sujet prioritaire des Comex/Codir qui doivent interroger leurs organisations pour qu’elles deviennent plus attentives aux conséquences des mutations en cours sur les conditions de travail. Aux entreprises de jouer pleinement leur rôle de garant de la santé mentale des salariés.

L’essor des nouvelles organisations, le télétravail, le flex-office, sont porteurs de nouveaux risques. S’ils ne sont pas identifiés et prévenus aujourd’hui par le management et les directions, ces risques vont conduire à des tensions accrues dans les équipes et à des difficultés importantes en termes de gestion des ressources humaines.

Dans ce contexte, la FIRPS recommande plusieurs actions :

· La mise en place d’une politique de Santé et de Qualité de Vie au Travail à la hauteur du défi qu’imposent les conséquences de la crise Covid et des transformations des organisations ;
· La mise en place d’études d’impact et l’accompagnement au changement pour les entreprises confrontées à des transformations accélérées avec parfois une évolution brutale de leur modèle économique ;
· La formation des managers comme acteur de la prévention, face aux nouvelles formes de management (à distance, hybride, etc.) et aux risques et difficultés de leurs équipes
· La formation du personnel de santé et des managers à la détection et à l’orientation des personnes concernées par des pratiques addictives ;

· La mise à disposition de lignes d’écoute, de conseil et d’accompagnement psychologiques, qui permettent un accès immédiat à des psychologues qualifiés et des orientations auprès des professionnels identifiés.

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Diplômée de Sciences-Po Paris, Fabienne Broucaret a fondé My Happy Job en 2016. Elle en a été la rédactrice en chef jusque fin 2022. Conférencière et journaliste, elle a écrit "Mon Cahier Happy at Work" (Solar) et "Télétravail" (Vuibert). Elle a aussi co-écrit “2h chrono pour déconnecter (et se retrouver)” avec Virginie Boutin (Dunod). Passionnée par les questions de mixité, elle est enfin l’auteure des livres "Le sport, dernier bastion du sexisme ?" et "A vos baskets toutes ! Tour de France du sport au féminin" (Michalon).

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