Comprendre les mécanismes du stress est devenu primordial pour les managers et les salariés, surtout en cette période de crise. Quel(s) comportement(s) adopter pour surmonter une situation stressante ? A Bordeaux, chez onepoint, Fanny Bonneville-Turpin, consultante Change / Pilotage, et Alexandra Delmas, consultante R & D en sciences cognitives, ont développé un atelier de sensibilisation à la gestion du stress. D’abord accessible en interne aux collaborateurs, puis aux clients du groupe, cette formation permet aux participants de prendre suffisamment de hauteur pour savoir s’ils gèrent de manière adéquate, ou non, leur stress en se basant notamment sur les stratégies de “coping” (1), aussi appelées stratégies d’adaptation. Explications.

Quelle est la spécificité de votre formation à la gestion du stress ?

Nous nous basons sur l’approche neurocognitive et neurocomportementale. Ce domaine de recherche permet de découvrir ce qui se passe « dans notre cerveau » et pourquoi nous nous comportons de telle ou telle façon face à une situation de stress. En plus de ce cadre scientifique, nous proposons des exercices pratiques qui permettent de s’auto évaluer. Questionnaire, jeux ludiques, mais aussi cas d’études concrets qui illustrent parfaitement les effets du stress ; tout est fait pour stimuler le cerveau et le recâbler. De plus, les temps d’échanges sont importants, il y a donc une forte interactivité. Nous voulons vraiment montrer l’étendue des stratégies possibles face au stress. Il existe en effet une palette d’outils, l’idée est de savoir lequel utiliser selon la situation, au lieu de réagir toujours de la même manière.

Qu’est-ce que le “coping” ?

Lorsque nous nous mettons en mode « coping », c’est que nous considérons être face à une menace. De ce fait, nous mettons en place de façon plus ou moins consciente des stratégies pour ne pas que cette menace impacte notre bien-être physique et psychique. Nous pourrions également appeler cela une stratégie d’ajustement. Les stratégies de coping dépendent du caractère de chacun, mais aussi du degré de contrôlabilité que l’on aura sur la situation.

Pouvez-vous nous détailler les différentes stratégies de “coping” ?

Il existe trois grandes typologies de comportements face à une situation de stress.

La première est celle centrée sur l’action. L’individu va chercher des ressources pour changer la situation. Cela peut être l’aide d’une tierce personne ou bien l’augmentation de ses propres ressources de diverses manières pour changer la donne.

La deuxième est celle centrée sur l’émotion. L’individu va mettre en place différents moyens pour réguler ses propres tensions émotionnelles. Il peut s’agir d’accepter de composer avec la réalité ou de relativiser l’importance d’un problème et dédramatiser ses conséquences. Cette stratégie permet de réguler les tensions internes. Dans ce cas, nous ne sommes pas centrés sur le problème, mais sur nous.

La troisième est celle centrée sur le soutien. Dans ce cas de figure, l’individu va chercher un soutien pour changer la situation ou réguler ses tensions émotionnelles. Il va par exemple demander à un manager ou un expert de l’aider à solutionner son problème, ou même juste une oreille attentive pour l’écouter. Il va donc rechercher la sympathie et l’aide d’autrui en premier lieu.

Comment savoir quelle stratégie de coping adopter ?

En formation, nous nous entraînons beaucoup sur des études de cas en demandant à chacun des participants ce qu’il/elle ferait dans cette situation. On a alors une pluralité d’opinions, et il n’y a pas une seule bonne réponse ! Cela dépend de la personne, mais aussi du contexte. Pour savoir si votre stratégie sera efficace, nous recommandons un outil très pratique : l’arbre de décisions. Il aide à prendre du recul. L’idée est d’apprendre à se poser les bonnes questions au bon moment et de remodeler ses connexions dans le cerveau. Chacun peut ainsi (re)devenir acteur au lieu de subir

stratégie de coping : infographie sur les stratégies à mettre en place selon les situations(1) Du verbe anglais « to cope with » qui signifie  « faire face à ».

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Photo by Max van den Oetelaar on Unsplash

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Diplômée de Sciences-Po Paris, Fabienne Broucaret a fondé My Happy Job en 2016. Elle en a été la rédactrice en chef jusque fin 2022. Conférencière et journaliste, elle a écrit "Mon Cahier Happy at Work" (Solar) et "Télétravail" (Vuibert). Elle a aussi co-écrit “2h chrono pour déconnecter (et se retrouver)” avec Virginie Boutin (Dunod). Passionnée par les questions de mixité, elle est enfin l’auteure des livres "Le sport, dernier bastion du sexisme ?" et "A vos baskets toutes ! Tour de France du sport au féminin" (Michalon).

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