Selon une étude Glassdoor, l’équilibre des temps de vie est l’un des cinq facteurs les plus importants pour les candidats, avant le salaire et les avantages sociaux. Comment aider les salariés à tout concilier ? Voici l’exemple de la start up Ledger, spécialiste des portefeuilles sécurisés pour cryptomonnaies, qui a décroché la première place du classement des entreprises offrant le meilleur équilibre travail – vie privée en France, devant Onepoint ou encore Airbus (1).

« Nous sommes sur un marché compliqué, celui des cryptomonnaies, qui est très flou, voire suscite de la méfiance », commence d’emblée Vanessa Radesandratana, l’une des fondatrice de la start-up Ledger. « Il est donc d’autant plus important de faire en sorte que nos salariés aillent bien. Le but n’est pas de les rendre heureux, mais qu’ils travaillent dans un environnement serein et que leurs vies soient facilitées. »

Lancée en 2014, l’entreprise est arrivée sur ce thème de la conciliation vie pro – vie perso à la première place du classement Glassdoor, avec 70 avis, soit la moitié de l’effectif. « On essaie d’apporter aux salariés une aide au travail », décrit la fondatrice. Avec des classiques comme les tickets restaurants, une mutuelle bien négociée ou un CE qui facilite la vie. Mais aussi et surtout : des « meet-up » avec les salariés pour répondre à leurs questions sur ce marché complexe ; des journées d’intégration pour les nouveaux entrants avec information sur la stratégie et road-map sur les années à venir ; une visite des sites de Paris (siège) et Vierzon (usine) afin de partager un culture d’entreprise commune et les traditions de la société ; des horaires aménageables…

Télétravail et horaires aménageables

« L’idée est que tout le monde ait les mêmes clés, et que chacun puisse gérer sa vie au travail de la manière qui l’arrange », détaille Vanessa Radesandratana. « Bien sûr, certains postes ont des horaires, surtout à l’usine de Vierzon sur la chaîne de production ou en logistique, mais il y a des choses qui peuvent se négocier. Par exemple, une des équipes a décidé de commencer plus tôt pour finir à 16h30 car ils étaient nombreux à avoir des enfants. C’était une demande de leur part et on a accepté », se réjouit-elle.

Le télétravail est aussi autorisé depuis un an et demi. Certains salariés, qui ne vivent pas sur Paris mais dont le profil intéressait la jeune pousse, ont par exemple été recrutés et travaillent une majorité du temps de chez eux. Une quinzaine travaille ainsi d’Aix-en-Provence ou de Montpellier et “monte” à Paris quand nécessaire.

Adrien Faguet, qui s’occupe de la logistique, douanes et des facturations des transporteurs sur le site de Vierzon travaille ainsi de chez lui deux jours par semaine. Et apprécie : « J’ai 45 minutes de transports dont 40 minutes d’autoroute, donc rester chez moi me permet de me lever plus tard, d’avoir plus de temps, et d’économiser. J’ai aussi le temps de faire du sport. Et comme j’ai une société dans le bâtiment en parallèle, avec laquelle je fais des chantiers le soir, ces deux jours me permettent de préparer mon matériel et mes repas pour la semaine entre midi et deux, ça me facilite la vie. J’ai également plus de temps pour ma vie sociale ou amoureuse car avant, je rentrais tous les jours à 19h ce qui laisse peu de marge. »

« Au niveau des horaires, on essaie aussi de dire, autant que possible, que les personnes plus matinales peuvent commencer plus tôt, ou pour d’autres, à l’inverse, finir plus tard. Ce sont des questions d’organisation, il faut apprendre à bien communiquer pour que chacun sache comment joindre ses collègues en cas d’urgence », ajoute la fondatrice. Le décalage horaire entre New-York et Hong-Kong oblige parfois à organiser des réunions à des horaires décalés, mais la société communique beaucoup en interne afin de respecter un droit à la déconnexion. « Tout le monde peut fermer sa boîte mail et éteindre son téléphone quand il quitte son poste, sauf en cas d’astreinte évidemment », rappelle Vanessa Radesandratana.

Une flexibilité qui n’a pas de prix !

Des conditions qu’apprécient Charlotte Kurz, RH business partner depuis un an. « Je fais beaucoup de musique, et cette souplesse dans mon emploi du temps me permet de prendre un cours de chant une fois par semaine en début d’après-midi sans poser ma journée : je suis en télétravail et décale mes horaires. Les jours où je donne des concerts, je commence plus tôt et ne fais pas de pause déjeuner afin d’être à 17h30 sur le lieu du concert », raconte-elle.

« Je n’ai rien à déclarer et je m’organise seulement pour que mon travail soit fait. Ici, on n’entend pas “t’as pris ta journée” quand tu pars avant 18h comme c’était le cas dans mon ancienne entreprise. Comme on est sur plusieurs sites, on a de nombreux outils qui permettent de travailler de partout. Toutes les réunions sont, par exemple, retransmises via une application, et certaines sont même traduites par une professionnelle afin que l’on se sente vraiment intégré à tous les sujets de l’entreprise. Si on n’est pas physiquement dans les locaux, on peut quand même participer. C’est appréciable car cela permet d’être pleinement au travail tout en ayant une vie riche en dehors », analyse-t-elle.

Pour son collège Aymeric Faye, développeur à Paris, cette « flexibilité » est aussi un critère de choix de l’employeur. « Au niveau des horaires, j’aime plutôt travailler de 10h à 19h pour avoir le temps de faire des choses le matin avant de venir, et chez Ledger, c’est possible. On a vraiment la possibilité de s’organiser en fonction du rythme que l’on préfère, en accord avec son équipe et son manager ».

Papa fin depuis septembre, le développeur a revu son organisation et apprécie désormais de télétravailler de chez lui deux jours par semaine « pour gagner sur le temps de transport et profiter de (sa) fille le midi ». Aymeric Faye prend aussi une pause déjeuner de deux heures le vendredi pour faire une heure de musique avec des collègues ». « C’est super de pouvoir concilier tout ça : aujourd’hui c’est vraiment le type de cadre que je recherche : un équilibre avec ma vie personnelle tout en m’organisant simplement. Par exemple, pour le congé postnatal, j’avais pris trois semaines de vacances et mon manager m’avait dit, “tu me diras après cette période si tu souhaites ta quatrième semaine”. Dans cette période avec beaucoup d’inconnus, c’était vraiment confortable de bénéficier de cette flexibilité », se souvient-il.

(1) Plus d’infos : www.glassdoor.fr

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Titulaire d’un master de journaliste au Celsa (Paris), Lucie Tanneau est journaliste indépendante, sillonnant la France, et plus particulièrement l’Est de la France au gré des thèmes de ses articles. Elle collabore à de nombreux titres, de Liaisons sociales magazine, La Vie, et Okapi, en passant par Grand Est, l’Est éclair, Village, et Foot d’Elles.

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