L’allongement du congé paternité ? Il y a ceux qui en parlent, et ceux qui agissent vraiment ! Depuis deux ans, l’assureur Aviva permet à ses collaborateurs de rester avec leur nouveau-né pendant dix semaines, avantages et salaire maintenus. Une mesure de plus en plus plébiscitée par les salariés.

Début juin, Emmanuel Pujol a pris trois semaines de congés pour la naissance de sa fille. Cela comprend le congé de naissance de trois jours, les onze jours du congé de paternité légal, mais aussi des jours supplémentaires offerts par son employeur, l’assureur Aviva. « Je suis revenu en juillet car je suis manager et j’avais besoin de planifier l’été avec mon équipe, avant de poser mes dernières semaines en août ». Il lui reste désormais quelques jours pour profiter de sa fille seul à seul, puisque la maman a repris le travail. Autant de jours qui n’ont pas été déduits de ses congés payés, mais pris en charge par Aviva. Depuis deux ans, l’entreprise a en effet décidé de mettre en place un congé de parentalité pour le deuxième parent d’une durée de dix semaines (52 jours exactement pour compenser le weekend inclus dans les onze jours légaux) avec salaire et avantages inclus. Cette initiative concerne tous les parents conjoints, sans exception, quel que soit leur sexe.

« On a fait des jaloux ! »

« Cela fait partie de notre politique d’inclusion et de bien-être au travail », résume Sylvie Chartier-Gueudet, directrice Inclusion et Bien-être au Travail d’Aviva France. « Sur la partie égalité professionnelle, nous avons pris des initiatives pour les personnes LGBT+ ou encore les salariés handicapés. Ce dispositif qui s’adresse aux parents est aussi une mesure d’égalité hommes-femmes. Le congé de parentalité s’inscrit ainsi dans notre volonté de lutter contre les stéréotypes et les biais dans la gestion de carrière (souvent au désavantage des femmes, ndlr). » Si le gouvernement a ouvert une discussion sur l’allongement du congé de paternité (pour l’instant sans aboutissement concret), Aviva a été le premier groupe en France a effectivement s’engager, en choisissant de s’aligner sur la durée du congé de maternité (six semaines avant la naissance et dix semaines après). Ce congé est à prendre dans les six mois qui suivent la naissance.

« Clairement, on a fait des jaloux dans notre entourage, notamment parmi nos couples d’amis. C’est une énorme chance de pouvoir vivre la naissance et les premiers mois de son enfant de cette manière, de profiter de son bébé avec sa femme : il y a tellement de choses à découvrir et à faire, c’est un boulot à plein temps. La maman doit aussi récupérer de l’accouchement, je crois qu’être présent à ses côtés en permanence lui permet d’être moins fatiguée et cela diminue aussi sa charge mentale. », se réjouit Emmanuel Pujol. « Cette confiance qu’accorde l’entreprise à ce moment-là, on ne l’oublie pas, c’est un facteur d’engagement pour la suite », assure-t-il, ravi de cette reconnaissance « du deuxième parent ».

Une évolution des mentalités

En l’espace de deux ans, 55 salariés d’Aviva (sur 77 personnes éligibles) ont pris ce congé de parentalité. « La progression est intéressante, cela montre que les mentalités évoluent, souligne Sylvie Chartier-Gueudet. La première année, ce sont 60% des personnes éligibles qui l’ont demandé. Aujourd’hui, nous atteignons 80%. Cela signifie que le discours, soutenu au plus haut-niveau de l’entreprise par le comité exécutif, porte ses fruits. ».

L’initiative fait des émules. Chez L’Oréal, en France, le congé paternité a été allongé jusqu’à 6 semaines en mars dernier. Il peut être pris jusqu’au 3ème anniversaire de l’enfant. A l’échelle mondiale, dès janvier 2020, les 35 000 salariés de Kering, qu’ils soient pères ou “co-parents”, bénéficieront, eux, de 14 semaines de congé (rémunéré à 100 %) à la naissance d’un enfant ou pour une adoption.

Pour ne rater aucune actualité en matière de qualité de vie au travail, inscrivez-vous à la newsletter de My Happy Job, parcourez nos hors-séries thématiques  et découvrez notre annuaire du bien-être au travail.

A lire aussi :
Des solutions concrètes en faveur de l’équilibre vie pro-vie perso
Le présentéisme, une mauvaise habitude encore bien ancrée en France !

Article précédentLe présentéisme, une mauvaise habitude encore bien ancrée en France !
Article suivantAnne-Sophie et Fanny Lesage : “Notre bonheur au travail ? La flexibilité que l’on a pour gérer nos journées et nos projets”
Titulaire d’un master de journaliste au Celsa (Paris), Lucie Tanneau est journaliste indépendante, sillonnant la France, et plus particulièrement l’Est de la France au gré des thèmes de ses articles. Elle collabore à de nombreux titres, de Liaisons sociales magazine, La Vie, et Okapi, en passant par Grand Est, l’Est éclair, Village, et Foot d’Elles.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici