Selon une étude d’ADP, près de 2 Français sur 3 aimeraient travailler quatre jours par semaine, au lieu de cinq. Certains salariés ont déjà fait ce choix. Ils nous ont raconté leurs motivations, les avantages et inconvénients de ce temps partiel.

Travailler quatre jours par semaine, quitte à faire le même nombre d’heures ? Près de 60% des Français ne diraient pas non. « C’est 50% de temps libre en plus ! Trois jours par semaine au lieu de deux », justifie d’emblée Camille, responsable d’activité en environnement dans la région Toulousaine, salarié à 80% depuis août 2017. Pour lui, l’idée a germé au moment du recrutement dans son entreprise actuelle. « La directrice m’a demandé si je souhaitais travailler à 80%, ce que je n’envisageais pas du tout à l’époque. Au fur et à mesure, le besoin d’avoir plus de temps pour moi s’est imposé, et a été suivi d’un accord de l’entreprise pour un passage à 80%. Comme je pouvais me permettre de réduire mon salaire au regard de mon train de vie, j’ai dit oui. » Camille a donc désormais tous ses vendredis de libre. Une journée qui lui permet de passer plus de temps de loisir avec sa compagne, qui a un rythme de travail décalé, de s’investir dans une association, d’écrire, de jardiner, de partir en long week-end… Le bonheur !

Plus de temps en famille, avec les enfants, pour jardiner…

« Je vise même à réduire encore plus mon temps de travail », projette-il, malgré quelques inconvénients. « Il faut s’organiser et anticiper plus pour pouvoir gérer les tâches à accomplir, mieux gérer son budget compte-tenu de la réduction de salaire, et surtout doser sa charge de travail », reconnaît Camille. Cécile, Chef de projet Territoire Zéro Chômeur de Longue Durée – Actyval EBE Touraine Val de Vienne, confirme, elle aussi, ces difficultés. « L’employeur accepte le 80% mais te demande d’en faire autant en termes de charge de travail ! ». Elle ne regrette cependant pas ses années à quatre jours/semaine. « Je voulais avoir plus de temps avec mes enfants principalement. Ils sont si petits quand on reprend le travail après deux mois et demi de congé maternité ! Faire plus de choses avec eux, les emmener à des activités spécifiques proposées uniquement en semaine… Et même si je perdais 20% de salaire (complété au début par une aide de la CAF), c’était compensé par le fait de ne pas avoir de frais de garde sur cette journée » analyse-t-elle. Cécile vient tout juste de repasser à 100%. « Cela tombe au bon moment, avec le début de l’école pour mon deuxième fils, une augmentation de salaire et un projet qui m’intéresse beaucoup… », justifie-t-elle.

Selon l’étude d’ADP sur le sujet, la semaine de quatre jours est très populaire en milieu de carrière : plus de la moitié des personnes âgées de 35 à 44 ans (62 %) ont ainsi déclaré qu’elles adopteraient volontiers cette façon de travailler. L’objectif semble être la recherche d’un meilleur équilibre entre leur travail et leur vie personnelle. Plus de la moitié des partisans de la semaine de 4 jours souhaiteraient maintenir leur niveau de rémunération quitte à faire des journées plus longues. A l’opposé, les Millennials seraient prêts à accepter une baisse de salaire.

Il n’y a pas que le travail dans la vie !

C’est à quelques années de la retraire que Georges, assistant utilisateurs système d’information dans un centre de formation près de Poitiers, a lui pensé au 80%. « Je voulais plus de temps pour moi, mes enfants et petits-enfants. Je ne travaille plus le lundi, mais ce jour peut changer en fonction de mes besoins ou de ceux de l’entreprise. Cela m’offre des week-ends plus longs qui me permettent de profiter du dimanche après-midi en famille, même lors des séjours chez mes filles qui vivent loin de chez nous. Le trajet de retour s’effectuant tranquillement le lundi », apprécie-t-il. Georges espère même entrer prochainement dans le dispositif de retraite progressive, en diminuant son temps de travail à 50%. « Mon père est mort d’un infarctus à 63 ans, je me suis dit qu’il valait mieux profiter de la vie tant qu’il était encore temps… Je connais assez peu de gens à 80% mais beaucoup disent que c’est intéressant. »

Si l’image de la mère de famille à temps partiel pour s’occuper de ses enfants reste ancrée -et majoritaire- l’idée d’harmoniser son temps de travail pour mieux concilier ses vies professionnelle et personnelle fait son chemin. Carlos Fontelas de Carvalho, Président d’ADP en France et en Suisse, en est convaincu : « Les résultats de notre étude montrent que les employeurs doivent tenir compte de cette demande croissante […]. L’objectif de tous, employeurs et salariés, est bien de créer des environnements de travail où chacun peut atteindre pleinement son potentiel, ce qui passe avant tout par des analyses du temps de travail, de mesure de l’engagement des collaborateurs et de création de dynamiques positives pour que le temps passé à travailler ne soit pas vécu comme une contrainte mais bien un moment où chacun peut s’épanouir. ».

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Titulaire d’un master de journaliste au Celsa (Paris), Lucie Tanneau est journaliste indépendante, sillonnant la France, et plus particulièrement l’Est de la France au gré des thèmes de ses articles. Elle collabore à de nombreux titres, de Liaisons sociales magazine, La Vie, et Okapi, en passant par Grand Est, l’Est éclair, Village, et Foot d’Elles.

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