Des salariés plus fatigués et stressés, mais aussi plus satisfaits de leur qualité de vie au travail. Voilà le paradoxe qui ressort du 11ème Baromètre Santé et qualité de vie au travail de Malakoff Médéric Humanis*.

73 % des salariés se déclarent satisfaits de leur qualité de vie au travail. La grande majorité d’entre eux (77 %) trouve du sens à leur travail et 56 % estiment que leur entreprise s’occupe de leur bien-être.

Mieux : 81 % estiment qu’il y a bonne entente au sein de leur entreprise, un chiffre jamais atteint depuis 10 ans !

Des attentes subsistent cependant vis-à-vis de l’entreprise. En effet, l’autonomie (seuls 25 % des salariés déclarent avoir la possibilité de prendre des décisions), les perspectives d’évolution (pour 42 % des salariés) et la reconnaissance au travail (42 % des salariés ont le sentiment de ne pas être reconnus par leur hiérarchie) comptent parmi les axes à améliorer en priorité.

Autre ombre au tableau : 46 % des salariés estiment que leur rythme de travail s’est accéléré au cours des 12 derniers mois (contre 41 % en 2015). Dans le même temps, plus d’un salarié sur deux (53 %, en hausse de 4 points par rapport à 2018) a vécu au moins un changement organisationnel : restructuration ou réorganisation ou changement imposé de poste ou de métier. Seulement 50 % des salariés déclarent bénéficier d’un accompagnement dans la mise en œuvre de ces changements.

Cette accélération du rythme de travail s’accompagne logiquement d’une hausse de la pénibilité physique perçue, après une stabilisation ces dernières années, et d’une pression psychologique qui ne diminue pas. Plus de la moitié des salariés (53 %) déclarent ainsi leur travail physiquement fatigant. Ce chiffre est en hausse de 5 points par rapport à 2018. 70% des salariés déclarent également que leur travail est nerveusement fatigant et 54 % ont le sentiment d’être « épuisés par leur travail » (+ 4 points en un an).

Un équilibre entre les temps de vie à (re)trouver

36 % des salariés indiquent avoir des difficultés à concilier leur travail avec leurs autres engagements. Stable, mais en hausse sur la période (+9 points depuis 2010), cette tendance est plus marquée chez les jeunes (41 % pour les moins de 30 ans), les cadres (43 %) et les managers (46 %). Cet équilibre est d’autant plus difficile à maintenir pour les salariés aidants qui représentent 19 % des salariés, contre 9 % en 2010.

L’empiètement du travail sur la vie personnelle se manifestent de plusieurs manières :

  • 32 % des salariés (52 % des cadres) consultent régulièrement leurs mails professionnels le soir ou le week-end ;
  • 23 % des salariés (38 % pour les cadres) travaillent de plus en plus souvent chez eux en dehors de leurs horaires de travail ;
  • 44 % des salariés (57 % des cadres) restent joignables pendant leurs congés.

Pour mieux concilier leurs temps de vie, les salariés plébiscitent des horaires plus souples, une réduction du temps de travail, une meilleure adéquation des objectifs avec les ressources mises à leur disposition et le télétravail.

La pratique du sport est une solution privilégiée par 52 % des salariés pour gérer le stress. Près d’1 salarié sur 5 ayant été stressé au travail dernièrement envisage par ailleurs de pratiquer la méditation, le yoga ou la sophrologie.

*Etude réalisée par Ifop auprès de 4 552 salariés du secteur privé, conduite par Internet du 17 mai au 20 juin 2019.

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Diplômée de Sciences-Po Paris, Fabienne Broucaret a fondé My Happy Job en 2016. Elle en a été la rédactrice en chef jusque fin 2022. Conférencière et journaliste, elle a écrit "Mon Cahier Happy at Work" (Solar) et "Télétravail" (Vuibert). Elle a aussi co-écrit “2h chrono pour déconnecter (et se retrouver)” avec Virginie Boutin (Dunod). Passionnée par les questions de mixité, elle est enfin l’auteure des livres "Le sport, dernier bastion du sexisme ?" et "A vos baskets toutes ! Tour de France du sport au féminin" (Michalon).

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