Alors que 2/3 des salariés et dirigeants français pratiquent une ou plusieurs activités sportives à titre privé, ils ne sont que 10% à le faire dans un cadre professionnel. C’est ce que montre le premier baromètre du Think & Do Tank “Vitalité, Sport & Entreprise”, réalisé par OpinionWay et Generali (1). Rendue public lors du SportWellness, cette étude permet de mieux comprendre les freins et les leviers de développement de la pratique sportive en entreprise en France. Petit tour d’horizon du sport en entreprise.

Médecins, sociologues, ergonomes, sportifs de haut niveau, dirigeants d’entreprises… « Nous rassemblons des acteurs très divers, tous engagés pour favoriser la santé, la forme et le bien-être des salariés dans le cadre des entreprises, explique Marie-Christine Lanne, Directrice de la communication et des engagements sociétaux chez Generali France, et co-fondatrice du Think & Do Tank « Vitalité, Sport & Entreprise » avec le sociologue Bertrand Pulman. Notre objectif est de mettre en relief les bienfaits de la pratique d’une activité physique sur le capital santé des salariés, mais aussi de voir comment prévenir les risques de toute nature, tant physiques que psychologiques, pour participer à la qualité de vie au travail. »

Le premier baromètre de ce Think and Do Tank confirme tout d’abord que les activités physiques et sportives (APS) sont davantage proposées par les grandes entreprises : 40% d’entre elles ont en effet sauté le pas, contre à peine 15% des PME.

Or, dans les organisations qui ne proposent pas une APS à leurs salariés, 35% des collaborateurs aimeraient que ce soit le cas. “L’enjeu consiste donc à lever les freins et accompagner les entreprises, surtout les plus petites, dans cette démarche pour le bien non seulement des salariés eux-mêmes, mais aussi des entreprises et de l’économie française dans son ensemble, analyse Hugues Cazenave, Président-fondateur d’OpinionWay. Il reste bien sûr du chemin à parcourir, mais les bénéfices potentiels apparaissent élevés et multiples.»

 

Le sport en entreprise : l’essayer, c’est l’adopter !

Le sport en entreprise fait l’unanimité chez les pratiquants. 94% des salariés s’y adonnant sont satisfaits : l’activité correspond à leurs attentes (58%), cela leur permet de se défouler (19%) et c’est bon pour leur santé (14%).

Les dirigeants qui proposent des APS à leurs salariés expriment la même satisfaction. Plus de 8 sur 10 estiment ainsi que cela améliore l’état de santé et le bien-être de leurs collaborateurs (89%), facilite l’intégration dans l’entreprise (87%), renforce l’esprit d’équipe (85%), contribue à une meilleure gestion du stress (80%) et développe le sentiment d’appartenance à l’entreprise (80%).

Ce double engouement est un message fort : au-delà des bienfaits pour la santé, le sport est vécu comme un levier efficace en matière de ressources humaines et de management, notamment pour remettre l’humain au centre de l’entreprise et permettre aux collaborateurs de mieux travailler au sein d’un collectif.

Pour autant, les marges de progression sont importantes. D’un côté, 15% des salariés dont l’entreprise propose des APS ne pratiquent pas. Les principales raisons évoquées ? Les activités proposées ne conviennent pas (36%), elles sont trop éloignées du lieu de travail (17%), la pratique d’un sport relève de la vie privée (24%) et les équipements sont insuffisants (14%). De l’autre côté, 75% des dirigeants déclarent ne pas avoir pour projet de développer une offre sportive. Les principales raisons évoquées ? L’absence d’infrastructure adéquate dans les locaux (47%), ce n’est pas le rôle de l’entreprise (35%) et le manque de moyens financiers (30%).

Les 7 pistes de réflexion et d’action du Think & Do Tank « Vitalité, Sport & Entreprise » pour développer la pratique d’APS au travail :

1° Co-construire le projet avec les salariés. S’il est fondamental que la direction soutienne la mise en place d’APS au sein de l’entreprise, il est tout aussi essentiel que les salariés participent à son élaboration : quelles activités veulent-ils pratiquer ? Quand ? A quelle fréquence ? De quelle manière (individuellement ou collectivement) ? Quelles sont leurs contraintes, notamment en termes d’horaires ?

2° Trouver des ambassadeurs dans l’entreprise. Certains salariés, particulièrement motivés, peuvent servir de relais dans les équipes pour fédérer. Souvent eux-mêmes très sportifs, ils vont aider à diffuser les informations à tous les étages de l’entreprise, motiver leurs collègues éloignés de la pratique sportive, proposer d’animer des entraînements, organiser des initiations à certaines disciplines ; en bref, permettre que les salariés s’approprient le projet.

3° Proposer des temps forts dans l’année. Rien de plus motivant que de se donner des objectifs. La participation à des courses, à des tournois ou à des compétitions inter-entreprises peut permettre de rassembler les équipes. Pour la course à pied, il peut s’agir d’un (semi)-marathon, mais aussi de courses accessibles à tous (5 kms) : des manifestations locales sont ainsi souvent organisées afin de collecter des fonds pour une bonne cause. L’entreprise peut prendre en charge les dossards, et éventuellement un coaching pour s’entraîner en amont collectivement.

4° Essayer le sport 2.0. De nombreuses start-up proposent désormais des défis sportifs connectés. Passer par le digital permet de rendre la pratique ludique (gamification, système de récompenses, etc.) et de mettre en mouvement plusieurs sites d’une même entreprise autour d’un challenge commun.

A lire : Sport connecté en entreprise : les 3 applis qui font bouger les salariés en s’amusant

5° Développer l’activité physique au sens large. Venir au travail en vélo, marcher pendant ses pauses, pratiquer du yoga assis sur sa chaise de bureau (comme le proposent Yogist et Oly Be), s’échauffer avant la prise de poste dans un entrepôt ou une usine… Voilà autant d’initiatives qui peuvent être encouragées par l’entreprise pour lutter contre la sédentarité et élargir considérablement l’offre d’APS en incluant des activités de relaxation, comme le plébiscitent les salariés.

6° Mutualiser les infrastructures. Il n’est pas forcément nécessaire d’avoir une salle de sport dernier cri pour favoriser les APS en entreprise. De plus en plus d’entreprises mutualisent leurs espaces (équipements, douches, etc.) pour permettre la pratique du plus grand nombre. Certaines mairies et collectivités autorisent également des sociétés à utiliser stades et gymnases le temps de la pause-déjeuner. Une manière intéressante de réduire les coûts et les contraintes en termes de déplacements ou d’horaires.

7° Surfer sur les grandes compétitions sportives. Il est encourageant de voir qu’à six ans des Jeux olympiques de Paris, 40% des dirigeants d’entreprises interrogés considèrent cet événement comme une opportunité de faire du sport un levier de management et de communication. « Les Jeux de 2024 devraient favoriser un changement culturel pour faire de la France un pays de sportifs et infuser tous les pans de la société, souligne Laurent Damiani, dirigeant du fonds Inspiring Sport Capital, président d’honneur de Sporsora. Dans ce contexte, l’entreprise doit apporter sa contribution pour favoriser cet essor. L’étude montre également que 3/4 des dirigeants interrogés utilisent déjà le sport comme un outil de communication interne ou externe. De l’image à une pratique régulière et structurée, le pas devrait pouvoir être franchi ! »

Alors, prêts à mouiller le maillot ?

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(1) Baromètre “Vitalité, Sport et Entreprise”. Échantillons de 1 011 salariés, représentatif de la population salariée française, et de 303 dirigeants d’entreprises (échantillon raisonné). Les interviews ont été réalisées du 26 juin au 13 juillet 2018.

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Diplômée de Sciences-Po Paris, Fabienne Broucaret a fondé My Happy Job en 2016. Elle en a été la rédactrice en chef jusque fin 2022. Conférencière et journaliste, elle a écrit "Mon Cahier Happy at Work" (Solar) et "Télétravail" (Vuibert). Elle a aussi co-écrit “2h chrono pour déconnecter (et se retrouver)” avec Virginie Boutin (Dunod). Passionnée par les questions de mixité, elle est enfin l’auteure des livres "Le sport, dernier bastion du sexisme ?" et "A vos baskets toutes ! Tour de France du sport au féminin" (Michalon).

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