On parle beaucoup de bonheur au travail, de la quête de cet état de plénitude. Auteure de Osons la joie au travail (Marabout), Anne-Valérie Rocourt nous invite à lui préférer la joie, une émotion plus éphémère que l’on peut tous favoriser. Interview.

Quelles différences entre plaisir et joie ?
Anne-Valérie Rocourt. La plaisir correspond à la satisfaction d’une besoin ou d’un désir, qui nous procure du contentement. Il est souvent d’ordre sensoriel. Il est de courte durée et demande à être sans cesse renouvelé sous peine de ressentir de la frustration. La joie, elle, se manifeste dans tout notre être : notre corps exulte et notre esprit est transporté. Le mouvement de la joie est quasi irrépressible, comme une pulsion. Elle est, comme le plaisir, éphémère, mais elle nous nourrit plus et alimente notre vitalité.

Comment se manifeste-t-elle concrètement au travail ?
AVR. De multiples manières ! Cela peut être un collègue qui vient nous aider, un dossier terminé après des efforts, une idée ou une solution qui a émergé… La joie peut nous envahir sans crier garde. Quand elle nous traverse, nous nous sentons bien vivants.

Pourquoi essayer de la cultiver au quotidien ?
AVR. Parce que la joie est plus facile à ressentir que le bonheur qui apparaît souvent comme un Graal inatteignable. C’est une émotion qui nous rend plus créatifs, qui est source de motivation (on peut l’assimiler à un carburant) et qui est aussi une formidable boussole. Plus on ressent de la joie dans son travail, plus on est à sa place, aligné(e).

Comment s’y prendre ?
AVR. Bien sûr, la joie ne se décrète pas, elle ne se commande pas en appuyant sur un bouton ! Nous pouvons cependant créer des conditions favorables et apprendre à ressentir davantage, à apprécier la joie quand elle est là. L’idée est de retrouver sa faculté d’émerveillement, comme les enfants. Les adultes sont souvent blasés et n’ont plus forcément cette curiosité, cet élan qui nous amène à percevoir des choses simples mais réjouissantes. La pratique de la méditation aide à cultiver cette présence. Je détaille dans mon livre les 10 attitudes intérieures qui sont essentielles. Parmi elles, l’attention, l’intention, l’acceptation, la confiance, l’agilité, la bienveillance, la persévérance…

Quels sont les saboteurs de joie ?
AVR. Le stress, les croyances limitantes, le syndrome de l’imposteur, les injonctions qui nous étouffent… Certains sont à l’extérieur de nous, d’autres en nous. Je suis convaincue que la joie est un choix, un choix audacieux et courageux, surtout à l’heure actuelle en France, où il est de bon ton de se montrer pessimiste.

3 questions à vous poser pour cultiver la joie au travail 
– Quelles sont les personnes de votre entourage professionnel avec lesquelles vous riez le plus ?
– Quelle réussite récente – petite ou grande – avez-vous laissé passer sans l’honorer ?
– Rappelez-vous un moment où vous vous êtes senti au top, empli d’une joyeuse énergie. Qu’étiez-vous en train de faire ?

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Diplômée de Sciences-Po Paris, Fabienne Broucaret a fondé My Happy Job en 2016. Elle en a été la rédactrice en chef jusque fin 2022. Conférencière et journaliste, elle a écrit "Mon Cahier Happy at Work" (Solar) et "Télétravail" (Vuibert). Elle a aussi co-écrit “2h chrono pour déconnecter (et se retrouver)” avec Virginie Boutin (Dunod). Passionnée par les questions de mixité, elle est enfin l’auteure des livres "Le sport, dernier bastion du sexisme ?" et "A vos baskets toutes ! Tour de France du sport au féminin" (Michalon).

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