ADP vient de publier la troisième partie de son étude The Workforce View in Europe dédiée au stress au travail. Comment se situent les salariés français par rapport à leurs voisins européens ? Quels sont les régions et les secteurs les plus touchés ? Voici les chiffres clés de cette enquête.

La santé mentale, un tabou ?

En France, pratiquement 1 répondant sur 5 (19%) subit un stress quotidien au travail. Dans ce contexte, 31% des salariés pensent que leur employeur ne s’intéresse pas du tout à leur bien-être psychologique et 41% affirment que leur intérêt n’est que superficiel.

 

Toutefois, les comportements changent : les 16 – 34 ans sont bien plus à l’aise que leurs aînés pour aborder les problématiques de santé mentale (78 % contre 61 % des plus de 55 ans).

On observe aussi des écarts considérables selon les pays : alors que la moitié (45 %) des Polonais déclarent que leur employeur ne s’intéresse pas du tout à leur santé mentale, à l’autre bout de l’échelle, en Suisse, seulement 16 % des salariés déclarent que leur employeur ne se soucie pas de leur santé mentale. En Allemagne, 80 % des salariés oseraient discuter sans tabou de leurs problèmes au travail.

Le niveau de stress reste élevé

L’hexagone se place à la 3ème place parmi les pays européens où les salariés se sentent stressés au quotidien, derrière l’Allemagne (20%) et la Pologne (25%). Les secteurs engendrant le plus de stress ? Les métiers de services et de la finance (26%), les arts et la culture (23%) ainsi que l’éducation (22%). Les régions les plus concernées ? Le Sud-Ouest (24%), le Centre (22%) et l’Ile-de-France (20%). En moyenne, en Europe, plus d’un répondant sur six (17 %) subit un stress quotidien au travail. Les plus zen ? Les Néerlandais. Ils sont 22% à déclarer ne jamais subir de stress !

Carlos Fontelas de Carvalho, Président d’ADP en France et en Suisse : « Quand on sait qu’une personne sur quatre souffrira d’un problème de santé psychologique au cours de sa vie, il est très inquiétant de constater que 30% des salariés en Europe n’oseraient pas en parler librement. Les problèmes de bien-être au travail sont souvent responsables de l’absentéisme, et il n’y a aucune raison de ne pas les traiter de la même façon que les maladies physiques, plutôt que d’en avoir honte. […] Un bon point de départ est de donner l’exemple. Si les salariés voient des cadres supérieurs échanger sur leur stress au travail, il sera plus facile pour eux d’alerter sur le sujet. C’est en se montrant ouvertes et en aidant les collaborateurs à oser parler de leurs problèmes que les entreprises pourront les rendre plus motivés et engagés. Les attitudes évoluent lentement, mais il faut faire davantage si nous voulons mettre une fois pour toutes un terme à la stigmatisation entourant le bien-être au travail. »

Pour l’organisation Mental Health Europe citée dans le rapport, la promotion de la santé mentale positive au travail peut être établie en commençant par :
• Développer une culture d’ouverture d’esprit où la santé mentale devient un sujet de conversation
• Créer un engagement organisationnel envers la santé mentale au niveau du comité directeur et défendre la santé mentale positive
• Mesurer la santé mentale des salariés et faire des signalements à la direction générale
• Former les employeurs, les managers de proximité et les employés sur la santé mentale
• Envisager des ajustements et adaptations pour les salariés souffrant de problèmes de santé mentale graves ou à long terme.

Pour télécharger le rapport complet : www.fr.adp.com

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Diplômée de Sciences-Po Paris, Fabienne Broucaret a fondé My Happy Job en 2016. Elle en a été la rédactrice en chef jusque fin 2022. Conférencière et journaliste, elle a écrit "Mon Cahier Happy at Work" (Solar) et "Télétravail" (Vuibert). Elle a aussi co-écrit “2h chrono pour déconnecter (et se retrouver)” avec Virginie Boutin (Dunod). Passionnée par les questions de mixité, elle est enfin l’auteure des livres "Le sport, dernier bastion du sexisme ?" et "A vos baskets toutes ! Tour de France du sport au féminin" (Michalon).

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