Les candidats à la reconversion professionnelle sont de plus en plus nombreux. 63% des français trouvent que leur travail manque de sens selon une étude publiée en septembre 2020 et 75% des actifs se disent motivés pour changer de travail s’ils y gagnent en équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle. Mais beaucoup n’osent pas sauter le pas et faire le grand plongeon. Les raisons sont multiples. Celle la plus souvent évoquée est la peur.

  1. La peur du changement est normale, légitime et naturelle !

Tout le monde ressent de la peur face à un changement, que ce soit un changement de ville, de pays, de voie, etc. La peur, mécanisme de défense destiné à nous préserver du danger, est normale  et parfaitement légitime. En matière de reconversion, elle permet de lever tous les « loups » et d’anticiper les obstacles. In fine, elle permet de prendre une décision en connaissance de cause et sans précipitation. Mais elle peut vite être encombrante et conduire à l’immobilisme : « je n’y arriverai jamais », « c’est pour les autres », « la montagne me paraît infranchissable », « c’est trop compliqué ». Le risque ? S’enliser dans une situation professionnelle inconfortable et frustrante, voire parfois délétère.

Peur = prisme déformant

Nous avons listé pour vous toutes les peurs fréquemment rencontrées par les aspirants au changement de voie.  Identifiez celles que vous ressentez :

  • Peur d’investir un budget pour un accompagnement de type bilan de compétences ou bilan de carrière qui n’aboutira peut-être pas ;
  • Peur de se confronter à soi-même en faisant un exercice introspectif ;
  • Peur de se découvrir ;
  • Peur de ne pas trouver sa voie à l’issue de l’accompagnement ;
  • Peur de l’inconnu (on sait ce que l’on perd, on ne sait pas ce que l’on trouve…)
  • Peur de raconter sa vie à son accompagnant ;
  • Peur du jugement de son accompagnant ;
  • Peur de perdre ses collègues actuels ;
  • Peur de quitter sa boîte dans de mauvaises conditions financières ;
  • Peur d’éliminer des pistes et de passer à côté de la bonne voie ;
  • Peur d’aller vers les gens dans le cadre de l’enquête métier ;
  • Peur de faire le mauvais choix final ;
  • Peur de regretter son choix ;
  • Peur de perdre en reconnaissance
  • Peur de perdre un statut social prestigieux ;
  • Peur que ce ne soit pas le bon timing pour changer de voie (c’est souvent le cas pour les femmes enceintes ou les personnes déménageant dans une autre ville ou un autre pays) ;
  • Peur de prendre un avocat en cas de sortie litigieuse de son entreprise
  • Peur de devoir reprendre une formation longue pour acquérir les compétences nécessaires à son nouveau métier ;
  • Peur de devoir financier une formation onéreuse ;
  • Peur du jugement des autres (« dans le contexte actuel, changer est trop risqué… ») ;
  • Peur de perdre son confort (même s’il est en réalité inconfortable…) ;
  • Peur de découvrir un nouveau monde ;
  • Peur financière (peur de moins bien gagner sa vie) ;
  • Peur d’échouer ;
  • Si la voie entrepreneuriale ou libérale est envisagée : peur d’entreprendre et de ne pas avoir les épaules assez larges ;
  • Si la voie salariale est envisagée : peur de ne pas se sentir crédible dans sa nouvelle voie (le fameux syndrome de l’imposteur…) ;
  • Peur d’avoir du mal à justifier de votre reconversion auprès des recruteurs (chasseurs de têtes ou employeurs).
  • Peur que cette nouvelle voie ait un impact sur sa vie personnelle (que cela modifie vos rapports avec votre partenaire, vos amis, votre famille, etc.) ;
  • Peur de la situation économique actuelle.

Combien de peurs avez-vous listées ? Le nombre de peurs listées correspond à votre trouillomètre intérieur. Comment le faire baisser et envisager plus sereinement un changement de voie ?

  1. La réduction de la peur par l’action

La peur tient souvent à un manque d’informations et à une projection négative des choses. Elle est un prisme déformant empêchant d’envisager la suite avec sérénité. Pour la dompter et éviter de vous auto-freiner, voici quelques clés :

Clé n°1. Ecrire et lister vos peurs. Objectif : les identifier car sans identification, on ne sait pas contre quoi on lutte. En les déversant, vous viderez votre besace à angoisses ;

Clé n°2. Il n’y a pas de honte à avoir peur. Partagez les vôtres avec vos proches. Cela réduira votre stress. Attention toutefois à ne pas vous laisser envahir par celles des autres 😉

Clé n°3. Adopter la technique du pas après l’autre #kaizen. Autrement dit, ne jamais mettre la barre trop haut en termes d’objectifs : décomposez vos objectifs en sous-objectifs. Pour chaque mini-objectif, dressez la liste de tout ce que vous avez déjà à disposition (compétences/moyens financiers/traits de caractère/matériel, etc) et de ce dont vous avez besoin.

Clé n°4. Faites votre budget : combien me faut-il minimum par mois ? Quel est le montant mensuel net en deçà duquel je ne peux/veux pas descendre ?

Clé n°5. Inspirez-vous ! Lisez des articles sur les reconvertis pour vous imprégner du changement. Echangez un maximum avec « ceux qui l’ont fait » (et notamment ceux qui ont changé de voie dans le ou les secteurs que vous convoitez).

Retenez que l’action dilue la peur. La peur sera toujours là en toile de fond. L’objectif n’est pas de la supprimer car elle a un rôle, mais de ne pas la laisser vous paralyser.

« La seule peur que l’on devrait garder, c’est celle d’avoir des regrets »,
Alain Touchard

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Ex-chasseuse de tête, enseignante-chercheur en droit des affaires, Marina Bourgeois est la dirigeante d’Oser Rêver Sa Carrière, cabinet spécialisé en transition de carrière et épuisement professionnel. Elle est aussi l’auteure de Burn-out. Le (me) comprendre & en sortir, 2018.

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