A Troyes, les sociétés Webup et Adverti, spécialisées dans la conception d’application web et mobile et le web marketing, proposent des conditions de travail dignes de grands groupes. Horaires flexibles, salle de sieste et fauteuils ergonomiques, feedbacks réguliers… Autant d’arguments pour recruter et fidéliser les ingénieurs et développeurs web, des profils très recherchés. A la tête des deux sociétés et d’une vingtaine de collaborateurs, Marvin Chazelon partage avec nous ses convictions.

Le bien-être au travail, pour vous, ça veut dire quoi ?
M.C. C’est primordial et prioritaire ! Par exemple, en entretien, on demande au candidat quels horaires il aimerait faire, s’il est plutôt du matin ou du soir… ce qui surprend toujours ! S’il vient fatigué et à reculons au travail, ce n’est pas la peine, donc on préfère leur laisser cette liberté… La plupart des boîtes du secteur ont du mal à recruter. Ce n’est pas notre cas car avant de parler travail on parle culture d’entreprise. Je demande souvent aux gens s’ils aimeraient travailler chez Google. Tout le monde dit « oui ». « Vous aimeriez rester toute la journée devant un ordinateur ? » « Non, mais ils sont cools» répondent-ils.

Chez vous, concrètement, « être cool » et prendre soin des salariés, ça se manifeste comment ?
M.C. Il y a tout d’abord, comme évoqué, la flexibilité des horaires. On n’a pas la clim, mais pendant la canicule, on a aménagé nos journées. Résultat : on travaillait tôt le matin et à 15h, on était tous à la plage au lac ! Le salaire compte indéniablement, mais les développeurs veulent aussi du temps donc quand on parle augmentation de salaire, on leur propose +10% ou -10% de temps de travail. Le deuxième critère, c’est la reconnaissance avec des entretiens réguliers. On choisit aussi nos clients et les projets sur lesquels on travaille pour que les équipes n’aient pas de conflit de valeur. Troisièmement, il y a l’environnement de travail que l’on améliore petit à petit en changeant les fauteuils ou encore en installant une bibliothèque. On a un lieu de sieste, des consoles, un baby-foot, une cuisine avec depuis l’été des paniers de fruits et légumes bio chaque semaine… Dernière chose : les vêtements, je m’en moque ! Par exemple, là je suis en chaussettes, d’autres ont en claquettes.

Est-ce un moyen pour attirer les collaborateurs et les fidéliser ?
C’est le premier ! Pour nos collaborateurs, pouvoir choisir leurs horaires et les projets sur lesquels ils ont envie de bosser est une motivation. En entretien, on demande aux candidats quelles séries ils regardent : pour passer ses journées ensemble, autant bien s’entendre ! Des clients m’ont demandé de faire de la régie (embaucher pour eux un ingénieur en mission) et je crois qu’il y a un modèle à inventer car mieux vaut être vingt ingénieurs qui bossent ensemble pour 40 boîtes, qu’un ingénieur seul dans son coin…

D’où vous vient cette conviction ?
Nous avons monté la boîte en étant étudiant (à l’IUTT de Troyes, ndlr) et cela nous a paru logique car les premiers salariés, c’était nous ! Depuis la création, nous n’avons eu qu’un départ, car la personne a changé de ville !

En terme d’investissement, cela coûte-il cher ?
Financièrement, non. Après, en temps, c’est énorme. Mon associé passe la moitié de son temps à réaliser les entretiens trimestriels avec les salariés (sur leurs attentes, aspirations, envies, déceptions, projets, etc.), à réfléchir au bonheur au travail, à faire les courses en vrac car ça fait partie de notre RSE…

L’équipe est très jeune, le modèle fonctionnerait-il avec des salariés plus âgés, ou jeunes parents ?
Honnêtement, je n’ai pas la réponse. Quand je discute avec des chefs d’entreprise de quarante ans, ils sont tentés d’appliquer le même modèle mais ne le font pas car ils ont peur que leurs salariés abusent de la liberté offerte. Peut-être que c’est plus simple quand, comme nous, cette démarche est mise en place dès le lancement de l’entreprise. Mais nous demandons aussi des contreparties. Le télétravail est possible sous condition, et surtout, la seule chose que l’on impose c’est un chronomètre sur chaque poste de travail : le collaborateur mesure ainsi précisément combien de temps il passe par dossier, ce qui simplifie la facturation au client. Cela peut être de 8h à 9h ou de 21h à 22h, cela m’est égal !

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Titulaire d’un master de journaliste au Celsa (Paris), Lucie Tanneau est journaliste indépendante, sillonnant la France, et plus particulièrement l’Est de la France au gré des thèmes de ses articles. Elle collabore à de nombreux titres, de Liaisons sociales magazine, La Vie, et Okapi, en passant par Grand Est, l’Est éclair, Village, et Foot d’Elles.

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