Le bien-être au travail n’est pas réservé aux grands groupes du tertiaire ou aux start-up parisiennes. La preuve avec l’entreprise de nettoyage Ag Net qui a décidé de prendre les choses en main pour lutter contre le turn-over et l’absentéisme, mais surtout, pour permettre à ses salariés de s’épanouir dans leur vie professionnelle.

Yves Gourlet est du Nord. Pour le dirigeant de l’entreprise de propreté AG Net, basée à Troyes, Reims, Châlons-en-Champagne et Charleville-Mézières, cela suffit à expliquer l’ambiance conviviale qu’il cultive dans sa société ! On peut aussi évoquer le turn-over important et le manque de considération des salariés dans ce secteur. Qui ne s’est pas déjà plaint du ménage réalisé dans les bureaux la nuit, quand tout le monde dort ? C’est l’un des problèmes identifiés par Yves Gourlet. « C’est facile de critiquer la personne que l’on ne voit jamais », répète-il à ses clients pour les convaincre de permettre à ses « agents de service » (et surtout pas femmes de ménage ou techniciens de surface) de faire leur travail en journée. « Cela permet aux salariés des structures clientes de les rencontrer, ce qui est une première forme de considération : il est ainsi plus facile de demander de nettoyer tel ou tel espace en croisant la personne et de comprendre son travail, sans le dénigrer », estime-t-il. La solution commence à entrer dans les mœurs. Et permet aussi aux salariés d’Ag Net de concilier un peu mieux leur vie professionnelle avec leur vie privée.

Des managers en proximité

A l’intérieur de l’entreprise, Yves Gourlet s’emploie aussi à offrir plus de valorisation à ses 1 200 collaborateurs. « Le “bonjour” du matin, déjà, est indispensable », commence-t-il. Ensuite, il a mis en place des séances de « réveil musculaire » avec un ergothérapeute et fait régulièrement appel à un coach sportif. Une manière de reconnaître les difficultés du métier et de prévenir les troubles musculo-squelettiques (TMS). Un panier de fruits frais est aussi livré une fois par semaine dans les locaux. « Evidemment ce n’est pas ça qui crée le bien-être au travail, mais ce sont des attentions qui font plaisir », insiste le dirigeant qui a surtout décidé de former toute la chaîne managériale à cette valorisation des personnes.

« Pour qu’un manager puisse prendre le temps d’écouter son équipe au quotidien, et mener des entretiens individuels efficaces, il ne doit pas gérer des équipes de 80 personnes, c’est impossible », insiste Yves Gourlet. Il a donc gardé un esprit de proximité avec des équipes de 50 agents maximum afin de permettre à ses managers de les connaître, de les accompagner sur le terrain et d’apporter à chacun de l’attention. Tous ont été formés spécifiquement sur ce sujet. Lui-même s’efforce d’assister au Noël de chaque agence tous les ans. « Cela permet aux salariés de me connaître, de savoir qu’ils peuvent me parler. » D’ailleurs, il n’a pas de secrétaire de direction.

La règle de l’appel avant le mail

Il a aussi développé des formations pour les agents de service. Aux techniques de la propreté d’abord. « On ne travaille pas dans le secteur de la propreté comme on passe la balaie chez soi : le métier demande des connaissances techniques et de chimie pour bien utiliser les produits (écolabel pour la plupart afin de respecter la santé des collaborateurs), et un savoir-faire d’artisan », rappelle le chef d’entreprise qui se forme lui-même au sein du Centre des jeunes dirigeants. Il a également mis en place des formations aux écrits professionnels pour permettre à ceux qui ont arrêté tôt leurs études d’obtenir des certifications, avec un formateur professionnel, sur leur temps de travail. Autant d’outils qui permettent aux personnes de se sentir considérées et de créer une fidélité vis-à-vis de la société. 2,5 à 3% de la masse salariale est ainsi investie chaque année en formation, soit bien plus que l’obligation légale.

Inspiré par le moine bouddhiste Mathieu Ricard, Yves Gourlet est avant tout attaché à la qualité des relations mises en place dans l’entreprise. « Le yoga, c’est bien, mais savoir que son métier est utile et se savoir écouté offrira davantage de bien-être au travail », explique-t-il. « J’ai institué la règle de l’appel avant le mail par exemple : à tout faire par écrit on perd la relation donc je préfère que l’on se parle et que l’on valide les choses ensuite par mail si besoin », justifie-t-il. Les moments festifs, le barbecue de printemps notamment, sont également des marqueurs qui entretiennent les bonnes relations. « S’il manque une équipe, on s’inquiète », rapporte le dirigeant. Une réaction humaine, en somme, appliquée à l’entreprise.

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