– première publication : 27 juin 2023 –

Dans la vie, il n’y a pas que les diplômes. Il y a la connaissance personnelle, les soft skills et les différences – sources de richesse – aussi. L’épanouissement professionnel de chacun ne repose pas sur de longues études : il faut s’affranchir des barrières qui empêchent de trouver sa place au travail. C’est ce qu’explique la coach et auteure Marie-Laure Deschamp dans son livre “Je n’ai pas fait bac +5, et alors ?!” (éditions Gereso). 

Le diplôme n’est pas un signe de réussite ni d’accomplissement ?

Marie-Laure Deschamps : On promeut beaucoup les études longues et c’est ainsi que se créent les croyances limitantes, alimentées par des exemples et des contre-exemples. Pourtant, seulement 25 % des 25-60 ans possèdent un niveau un bac +5 : ils ne sont même pas une majorité !

Cette mise en avant des études longues met une certaine pression. Aussi, ceux qui ne cumulent pas les diplômes sont plus sujets au syndrome de l’imposteur. Ils n’oseront pas postuler à un poste car il sera indiqué « bac +5 » dans les critères de sélection. Ils se mettent en frein en se disant que ce poste n’est pas pour eux et qu’ils n’y arriveront pas. Or, la réussite et l’épanouissement reposent avant tout sur un état d’esprit positif. Par exemple, se comparer aux autres peut permettre de se challenger, mais cela peut aussi être un facteur de frustration. Il est donc nécessaire de redéfinir ce qui est important pour soi.

Plus qu’un niveau d’études, il faut donc privilégier un autre mode de pensée ?

Le comprendre permet en effet de faire sauter petit à petit les verrous. C’est le cas notamment pour les « drivers », autrement dit les superpouvoirs : on nous explique qu’il faut être fort, être parfait, faire des efforts, etc. Aussi, quand je n’ai pas besoin de faire d’efforts, quand je n’ai pas besoin d’aide, quand je n’ai pas besoin d’aller vite et que j’obtiens de la reconnaissance, je me dis que ce n’est pas normal : je ne mérite pas cette reconnaissance.

Il s’agit donc de faire la paix avec les croyances qui nous empêchent d’avancer et se dire qu’elles n’appartiennent à celui qui les partage.

Une croyance a toutefois du bon : quand on la transmet, cela peut être pour le bien de l’autre. C’est ce que font des parents, par exemple. Mais, avec la connaissance de soi, on peut décider qu’on peut y arriver autrement.

D’où l’idée de transformer les croyances limitantes en croyances aidantes ?

Imaginons que nous sommes à un embranchement : soit la voie de gauche avec ma croyance et je décide de vivre avec, soit la voie de droit et je décide qu’elle ne m’appartient plus et je la transforme. Il est possible de remettre en question les croyances reçues. Chacun a le pouvoir d’arrêter de croire ce qui lui a été transmis. Le premier pas, c’est de prendre conscience d’où cela vient.

De plus, n’y a-t-il pas une évolution en faveur des profils atypiques ?

On y vient, mais il reste encore un changement à opérer, notamment auprès des DRH. Certains sont visionnaires et ont compris tout l’intérêt de la diversité. Après tout, comment comprendre le monde extérieur (ses clients par exemple) si, en interne, on n’a pas cette symétrie du monde extérieur ? Il s’agit donc d’aller vers cette forme d’inclusion qui est une richesse, mais cela passe d’abord par avoir des profils RH différents…

En parallèle, il faut que chacun soit en mesure de reconnaitre ses talents. Sur deux personnes qui ont été dans la même école, ont eu la même expérience professionnelle, la différence portera sur le talent. Et ce dernier on ne l’apprend pas : c’est inné. C’est une manière de se comporter, comment on agit dans telle circonstance.

Aussi, ce qui fait ma différence, je dois l’assumer et la reconnaitre. C’est en dehors de tout diplôme. Chacun peut être performant, professionnel et brillant, et cela quel que soit le niveau d’études.

Comment se débarrasser d’une croyance transmise ?

(extrait du livre “J’ai pas fait bac +5 et alors ?!“, de Marie-Laure Deschamp, éditions Gereso, mai 2023)

  1. Dressez la liste de tout ce que cette croyance vous a apporté de positif. En dehors d’une croyance qui vous aurait été transmise avec une intention négative, généralement, il est possible d’en garder quelques points positifs.
  2. Puis, dressez la liste de tout ce en quoi elle vous handicape au quotidien et vous empêche d’avancer.
  3. Si votre histoire vous le permet, remerciez intérieurement la personne qui vous a transmis cette croyance pour ce qu’elle vous a apporté de bon. Puis, dites-lui qu’à partir de maintenant, vous décidez que cette croyance ne vous appartient plus, que vous la lui rendez. Si c’est la société, via les médias, l’exercice est le même. Si vous n’êtes pas en mesure de remercier ou si vous n’en avez pas envie, passez à l’étape suivante.
  4. Enfin, reformulez ce que vous décidez pour la suite. Transformez votre croyance limitante en une croyance positive et aidante.

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Diplômée en lettres modernes, Céline Tridon a suivi une formation en journalisme à l’IPJ. Elle y a confirmé son envie de travailler pour la presse écrite et web, souhait exaucé à travers la collaboration avec différents supports sur les thématiques « entreprise », « monde du travail », « management » et « RSE ». En 2023, elle reprend la rédaction en chef de My Happy Job.

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