Pour un Danois, enfourcher son vĂ©lo qu’il pleuve ou qu’il vente pour aller travailler, c’est normal. Et pour nous ? C’est une autre histoire ! Moins de 2% des Français vont en effet au travail Ă  vĂ©lo. Aurore, JĂ©rĂ©my et Edouard ont sautĂ© le pas, et ils ne le regrettent pas…

3%. C’est la part des dĂ©placements rĂ©alisĂ©s en vĂ©lo aujourd’hui par les Français. Mais le gouvernement veut changer de vitesse et tripler ce chiffre d’ici 2024. 25 mesures ont ainsi Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ©es dans un « plan vĂ©lo ». Parmi elles, l’indemnitĂ© kilomĂ©trique, qui permettait depuis plusieurs annĂ©es aux entreprises privĂ©es de prendre en charge les frais engagĂ©s par le salariĂ© pour ses dĂ©placements Ă  vĂ©lo, pourrait Ăªtre remplacĂ©e par une « indemnitĂ© mobilitĂ© durable ». 200€ dans le secteur public, et jusqu’Ă  400€ dans le privĂ© (mais non obligatoire). Certains salariĂ©s n’ont pas attendu ces incitations pour se mettre au vĂ©lo. Trois convaincus nous ont racontĂ© leurs motivations.

Pour JĂ©rĂ©my PĂ©trequin, dĂ©veloppeur web Ă  Paris, le principal argument Ă©tait « de faire du sport ». « En changeant de travail, ma copine s’est mise Ă  prendre son vĂ©lo tous les jours, donc je m’y suis mis aussi » raconte-il. Son programme ? 12 kilomètres par jour. « J’ai commencĂ© il y a cinq mois, juste avant l’Ă©tĂ©… on va voir pendant l’hiver si je m’y tiens » s’interroge-t-il. Car, mĂªme si les quais piĂ©tons, « c’est sympa », et que le K-way est efficace, sous la pluie, c’est plus dur ! D’autant que JĂ©rĂ©my a toujours dans sa poche sa carte de transport, financĂ©e Ă  moitiĂ© par son entreprise.

Un gain de temps, et d’argent

Edouard Marchal s’en est lui dĂ©barrassĂ©. De mars Ă  octobre, il arrĂªte son abonnement de train. « Cela me fait une Ă©conomie de 75€ par mois pendant six mois » comptabilise le communicant indĂ©pendant. « C’est une des raisons qui m’a poussĂ© Ă  tenter le vĂ©lo : je commençais juste mon activitĂ©, je ne gagnais pas beaucoup donc 500€ dans l’annĂ©e, c’Ă©tait intĂ©ressant. MĂªme si j’ai investi dans un bon vĂ©lo, c’est rentabilisĂ©! ».

Depuis deux ans et demi, il prend donc les transports les mois les plus froids, pour Ă©viter d’arriver trempĂ© au boulot. Le reste de l’annĂ©e, il part avec un tee-shirt ou une chemise de rechange dans son sac Ă  dos. Au menu : 30 kilomètres par jour. « Je n’en pouvais plus du RER », reconnaĂ®t-il. Aujourd’hui, c’est en cycliste convaincu qu’il raconte sa transition. Car Edouard traverse dĂ©sormais la France Ă  vĂ©lo pendant ses vacances (1000 kms cet Ă©tĂ©!). « C’est hyper pratique, et c’est aussi un sas de dĂ©compression entre le boulot et chez moi, je me sens beaucoup plus libre » Ă©grène-t-il. « Avec le temps, les mollets fonctionnent bien et on va vraiment vite », poursuit-il. En vĂ©lo, on gagne mĂªme du temps (si, si, c’est l’Ademe qui le dit !)

C’est ce gain de temps qui a d’ailleurs sĂ©duit Aurore. A 27 ans, cette cheffe de projet digital parcoure moins de trois kilomètres entre son appartement et son travail. « En transport, il n’y avait pas de trajet pratique, je devais prendre un mĂ©tro, marcher, prendre un bus, remarcher… donc je me suis mise au vĂ©lo. » A pied, le trajet lui prend 25 minutes. A vĂ©lo : 10 minutes. « C’est la solution idĂ©ale. En plus c’est Ă©colo, et bon pour la santé : 5 kms par jour c’est vraiment rien mais je me sens plus lĂ©gère depuis que je les fais Ă  vĂ©lo. » Bon Ă  savoir : selon une Ă©tude rĂ©alisĂ©e par le Club des villes et territoires cyclables rendue public lors du salon des transports publics, dĂ©but juin, le nombre d’arrĂªts maladie diminue de 15 % pour un salariĂ© cycliste.

Des incitations encore rares

Si 75% des trajets domicile-travail en France font mois de 5 kilomètres, comme celui d’Aurore, 70% d’entre eux sont rĂ©alisĂ©s en voiture. Plus Ă©tonnant : mĂªme sur un trajet de moins d’un kilomètre, plus de la moitiĂ© des Français choisissent la voiture (58 %), suivi de la marche Ă  pied. Le vĂ©lo ne reprĂ©sente que 4,3 % des dĂ©placements courts (1). Loin de Copenhague oĂ¹ plus de 50% des trajets domicile-travail se font Ă  vĂ©lo ! Comment changer la donne ? Sans attendre les incitations promises par le gouvernement, certaines entreprises encouragent dĂ©jĂ  leurs salariĂ©s Ă  enfourcher leur vĂ©lo. C’est le cas de DĂ©cathlon qui met a disposition une flotte de vĂ©los pour ses collaborateurs sur son site de Villeneuve D’Ascq. C’est aussi le cas de Cycleurope, le fabriquant de vĂ©los de Romilly-sur-Seine dans l’Aube, qui offre une « prime vĂ©lo » Ă  ses salariĂ©s venant Ă  vĂ©lo. CĂ´tĂ© entreprises et cĂ´tĂ© salariĂ©s, tout est question de mo-ti-va-tion !

(1) Plus d’infos : “Qui sont les 2% de Français qui vont au travail Ă  vĂ©lo ?“, Le Monde.

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Titulaire d’un master de journaliste au Celsa (Paris), Lucie Tanneau est journaliste indépendante, sillonnant la France, et plus particulièrement l’Est de la France au gré des thèmes de ses articles. Elle collabore à de nombreux titres, de Liaisons sociales magazine, La Vie, et Okapi, en passant par Grand Est, l’Est éclair, Village, et Foot d’Elles.

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