La gestion des compétences est devenue un élément central pour accompagner les mutations du travail, fidéliser les talents et préparer l’avenir des entreprises. 81 % des DRH s’accordent ainsi à dire que la gestion des carrières représente un enjeu stratégique (1) ! Quels liens entre le développement des compétences et la qualité de vie au travail ? Comment bien accompagner les salariés ? A l’occasion de la sortie du nouveau livre blanc de Moodwork et de UKG “Évolution professionnelle : 6 initiatives pour faciliter l’autonomie des collaborateurs“, découvrez notre interview d’Antoine Courcoux, ergonome et psychologue du travail, et de Clément Poirier, directeur du centre de recherche. 

Pourquoi les responsables RH ont-ils tout intérêt à développer un pôle RH autour des compétences ?

Les compétences et plus particulièrement le sentiment d’être capable de faire face à des situations complexes sont une source de bien-être. En effet, dans les années 1970, Bandura, chercheur en psychologie, a mis en avant ce que l’on nomme le sentiment d’efficacité perçue. Ce sentiment correspond à la perception que nous avons de nos propres compétences. Il résulte d’une part de notre confiance dans nos actions mais aussi de notre niveau de compétence. Pouvoir donner aux employés la possibilité de se former régulièrement va leur permettre d’accroître ce sentiment. Plus important encore, un service dédié à cette question pourrait répondre plus facilement et plus rapidement aux besoins des employés. Il peut exister un écart entre les compétences estimées comme pertinentes et celles dont les employés ont réellement besoin.

Existe-t-il des études démontrant le lien entre bien-être et développement de compétences ?

Depuis les années 1970 et les premiers travaux sur le sentiment d’efficacité perçue, la question des compétences a été largement étudiée. Ainsi, dans le monde professionnel, il a été démontré qu’avoir un sentiment de maîtrise et d’être capable de gérer ses tâches au quotidien va conduire à une meilleure performance, moins d’épuisement émotionnel et serait même un facteur de protection face au burnout

Dans cette même lignée, nous pouvons citer également les travaux de Deci et Ryan sur la motivation. Ils ont fait émerger trois besoins fondamentaux dont celui de compétences. A l’instar des travaux sur le sentiment d’efficacité perçue, leurs études ont montré qu’avoir le sentiment d’être compétent serait un levier de motivation notamment lorsqu’il est associé avec de bonnes relations sociales et un certain niveau d’autonomie. 

Ces deux courants d’études mettent en avant un point commun : lorsqu’une personne se sent compétente et maîtrise son environnement, elle aura tendance à éprouver un bien-être plus important, garant d’un meilleur engagement et d’une plus grande motivation.

Quels types d’action privilégier pour favoriser une QVT durable au sein des organisations ?

Il est important que les salariés aient une visibilité assez claire sur leurs possibilités d’évolution. En effet, le sentiment d’efficacité perçue est plus fort lorsque l’objectif paraît atteignable et challengeant. De plus, le fait d’avoir une certaine marge de manœuvre sur la réalisation de ces objectifs permet un contrôle sur son évolution professionnelle.
De ce fait, avoir des objectifs clairs, une grille d’évolution précises et des entretiens et feedback fréquents impacteront favorablement la perception de l’évolution professionnelle. C’est d’autant plus encourageant lorsque ces propositions sont à l’initiative de l’entreprise.

Concrètement? cela peut se formaliser par : 

  • Des feedbacks réguliers par les managers et inversement (retour des salariés auprès de leurs managers)
  • Un catalogue de formations mis à jour en fonction des retours des salariés 
  • Un temps dédié à chaque salarié pour qu’il puisse développer ses compétences
  • Un temps d’échange, au minimum annuel, fixé pour parler de l’évolution professionnel des salariés avec un RH (ou personne dédiée à cette mission)
  • Une sensibilisation des salariés sur l’utilisation de leur compte CPF.

Envie d’aller plus loin ? Découvrez dans le nouveau livre blanc de Moodwork comment faire de votre entreprise un accélérateur de l’évolution professionnelle grâce à 6 initiatives qui placent la gestion des compétences au cœur des préoccupations stratégiques et rendent vos collaborateurs plus autonomes.

(1)  Enquête “Besoin en Main d’œuvre” de Pôle Emploi, 2018.

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Diplômée de Sciences-Po Paris, Fabienne Broucaret a fondé My Happy Job en 2016. Elle en a été la rédactrice en chef jusque fin 2022. Conférencière et journaliste, elle a écrit "Mon Cahier Happy at Work" (Solar) et "Télétravail" (Vuibert). Elle a aussi co-écrit “2h chrono pour déconnecter (et se retrouver)” avec Virginie Boutin (Dunod). Passionnée par les questions de mixité, elle est enfin l’auteure des livres "Le sport, dernier bastion du sexisme ?" et "A vos baskets toutes ! Tour de France du sport au féminin" (Michalon).

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