Accepter son imperfection et celle du monde, aimer ce qui nous entoure, mener une vie simple… Le wabi-sabi, tout droit venu du Japon, est un art de vivre qui prône le retour à l’essentiel. Une tendance dont les contours s’apparentent à une certaine idée du bonheur. Voilà quelques pistes pour appliquer ce concept à notre vie au travail.

Dans son Livre du wabi-sabi, Julie Pointer Adams décrit cet art nippon comme ceci : « Le concept vient de l’association des mots wabi et sabi pour définir un style, un sentiment, une vision du monde. Wabi signifie simplicité, humilité et vie en harmonie avec la nature. (…) Le sabi apprend à accepter le cycle naturel de la vie (naissance, croissance, mort) et à apprécier les imperfections qui en découlent. Ensemble, wabi et sabi forment un état d’esprit harmonieux et zen qui se nourrit de simplicité, de modestie, de mystère et de fugacité. »

Peut-on appliquer le wabi-sabi au monde du travail ? Bien sûr ! Que ce soit dans notre environnement, dans nos relations avec nos collègues ou dans notre manière de penser, nous pouvons transposer cet art à notre vie professionnelle. Revenir à l’essentiel pour plus de simplicité.

Votre environnement

Ce concept japonais s’applique principalement à la décoration intérieure qui se veut épurée, artisanale et aux couleurs naturelles. Un style que vous pouvez très facilement adopter dans l’aménagement de votre bureau en y installant « tout ce qui procure du bonheur ou de la nostalgie, des objets qui reflètent notre personnalité et qui ont du sens pour nous (comme des photos, des livres, des lettres, des trésors accumulés), des fleurs séchées ou des branches mortes… » liste Julie Pointer Adams dans son livre. Que ce soit au travail ou à la maison, vous pouvez transformer votre déco pour y apporter une touche de sérénité, de bienveillance et de simplicité.

Votre état d’esprit

En matière de carrière professionnelle, cette philosophie prône non pas de viser toujours plus haut, toujours plus fort, mais d’aligner son travail à ses valeurs et de mettre en avant ce qui nous distingue des autres. Tomàs Navarro, psychologue espagnol et auteur de Wabi-Sabi L’art d’accepter l’imperfection (éditions de La Martinière, février 2019) nous conseille à ce sujet : « Le wabi-sabi nous aide à mieux comprendre comment fonctionne la motivation afin d’améliorer la gestion des désirs, des besoins et des décisions. Nous pouvons également mieux accepter l’imperfection au lieu de penser que notre travail n’est pas parfait. » L’auteur insiste : « Arrêtez de vouloir être le meilleur, c’est un piège. Pendant plus de vingt ans j’ai travaillé avec des ‘’gagnants’’ qui se rendent compte trop tard que ça n’en valait pas la peine. Soyez humble, ne rivalisez pas. Cela augmente l’anxiété. Nous serons heureux et dans un monde meilleur si nous coopérons. » Le wabi-sabi nous mène donc à être la version la plus fidèle de soi-même, ni plus ni moins.

Vos relations avec vos collègues

Eh oui. Accepter l’imperfection passe aussi dans les relations avec vos collègues. Tomás Navarro détaille : « C’est essentiel et appliquer le wabi-sabi dans vos relations peut vraiment vous aider. L’une des choses les plus importantes est d’accepter l’imperfection et nous, nous-mêmes comme nos collègues, sommes imparfaits. Adoptons un regard bienveillant. Nous devons recalibrer nos espoirs et attentes vis-à-vis de nos collègues. Et l’une des meilleures façon de faire du bon travail est de préserver une bonne atmosphère. Chaque personne a ses propres histoires, ses limites et potentiels. Nous avons besoin de plus de compassion entre nous. Nous voulons tous plus ou moins la même chose. Il est temps de voir nos collègues comme des personnes, qui pensent et ressentent. N’oubliez pas : nous devons adopter un point de vue amical, avec nos collègues et avec nous mêmes. » Les mots d’ordre sont bienveillance et acceptation. Privilégier les relations humaines en dépit des urgences. Peut-être serions-nous surpris des récompenses que l’on pourrait découvrir.

Pour aller plus loin :
Wabi-Sabi, L’art de l’imperfection,
Tomás Navarro, La Martinière, février 2019.
Le Livre du wabi-sabi – L’art du parfaitement imparfait,
Julie Pointer-Adams First Editions, novembre 2018.

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Diplômée de l’ESJ Paris (presse écrite) et du CFPJ (bi-média), Florine Cauchie est journaliste pigiste, notamment pour Psychologie positive.

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