Le besoin de se sentir utile au travail en contribuant à la transition écologique ou en s’engageant pour des causes sociétales est une attente de plus en plus exprimée par les salariés, et pas seulement chez les jeunes générations ! Les programmes de RSE, dans lesquels les entreprises intègrent les dimensions sociales, environnementales, et économiques de leurs activités et de leurs interactions avec leur écosystème, peuvent répondre à ces aspirations. Encore faut-il réussir à impliquer les salariés dans leur réalisation…

Les salariés veulent que leur entreprise s’engage. Voilà ce qui ressort de l’étude menée par le cabinet Mercer auprès de 11 000 salariés répartis dans 16 pays. La crise sanitaire a provoqué un bouleversement des valeurs humaines. L’étude indique ainsi que, désormais,  les salariés souhaitent travailler pour des entreprises qui reflètent leurs valeurs personnelles. 96% d’entre eux, soit la quasi-totalité, attendent de leur employeur qu’il mène un programme RSE qui ait un impact sur les questions sociales, la diversité, l’équité et l’environnement. Des objectifs qui ne doivent pas rester des mots mais qui doivent se traduire concrètement dans les objectifs fixés, dans des nouvelles pratiques de travail et dans les investissements de l’entreprise.

Aligner les discours et les actes

Pour Gaëlle Roudaut et Fabienne Ravassard, autrices du livre Impliquer vraiment les salariés : 20 pistes d’action pour renouer la relation entreprise-collaborateurs (Vuibert), en matière de RSE, “il est essentiel d’agir d’abord pour et avec les salariés. L’écueil principal ? Communiquer sur les actions menées par l’entreprise en externe sans mobiliser en interne. Les collaborateurs vivent de plus en plus mal le décalage entre l’image donnée par leur employeur et leur expérience au quotidien dans leur propre travail.”

Pour embarquer en interne et développer une démarche RSE incarnée, les deux expertes suggèrent comme première étape de formuler la raison d’être avec les salariés. “Pour fournir un cadre à l’ensemble des initiatives et actions liées à l’engagement RSE de l’entreprise, la formulation de la raison d’être est un outil puissant. Au-delà d’un slogan ou d’une promesse, c’est le nouveau paradigme d’actions de tous les collaborateurs, quelque soit leur poste ou leur place dans l’organigramme. D’où l’importance de la coconstruire avec eux pour qu’ils se l’approprient et qu’elle soit reliée à la réalité du terrain. ”

L’interne, le premier champ d’application de la RSE

Les salariés sont aussi des citoyens, qui, pour beaucoup, s’engagent en faveur des causes qui leur sont chères. Pourquoi ne seraient-ils pas prêts à aider leur entreprise dans leur engagement RSE ? “Pour créer une dynamique, appuyez-vous sur des salariés volontaires, très actifs en matière de développement durable ou encore d’inclusion, et créez des communautés au sein de votre entreprise, proposent Gaëlle Roudaut et Fabienne Ravassard. Ce seront des ambassadeurs authentiques des causes qu’ils portent et un vrai accélérateur car ils donneront envie aux autres d’agir. Les salariés font partie de la solution pour transformer l’entreprise.”

Deux exemples de démarche RSE incarnée

Chez Shine…

Nous aspirons en tant qu’entreprise à avoir un impact social et écologique positif, explique Mathilde Callède, VP People & Culture. Nous avons reçu le label B-Corp, qui reconnaît les entreprises qui respectent des normes sociales et environnementales élevées. C’est un projet qui a été mené de manière transversale par des salariés volontaires et intéressés par ce sujet. Nous formons tous nos salariés à la fresque du climat pendant leur premier mois d’arrivée.

Nous faisons aussi partie du mouvement 1 % pour la planète : nous reversons donc 1 % de notre chiffre d’affaires annuel à des associations environnementales. Nous tenions à ce que nos clients et nos employés choisissent les associations auxquelles nous reverserons ce premier don. Nous avons organisé un vote en début d’année pour leur permettre de choisir les quatre organisations qui allaient recevoir chacune un quart de notre 1 %.

Il est enfin important pour nous d’incarner nos engagements en interne : pas de déplacements en avion, des menus végétariens lors de nos repas d’entreprise, une grande cuisine au bureau… Quand on va chercher à manger à emporter le midi, on apporte systématiquement nos tupperwares (il y a une armoire dédiée au siège). Au départ, notre “gang de tupperwares” intriguait dans le quartier. Cela a interpellé et questionné. Notre initiative a été depuis suivie par d’autres !”

Chez Truffaut…

En 2019, l’enseigne a identifié 88 employés particulièrement sensibilisés à l’écologie et les a fédérés en réseau. « Les Ambassadeurs du Bicentenaire » sont répartis entre le siège et les magasins. Vous pouvez les reconnaître à leur pin’s “Je m’engage pour le climat” accroché sur leur veste. Leur rôle est crucial dans la réussite du plan Engagements de Truffaut : ils font remonter du terrain les problèmes et risques opérationnels, tout en contribuant à la mise en place locale des initiatives centrales. L’ensemble des Ambassadeurs a été formé à l’écologie.

« Quand j’ai entendu parler de cette nouvelle mission, j’ai ressenti une forte motivation, raconte Clément, Ambassadeur de Truffaut Colomiers. Mon travail me passionne, mais allier responsabilité écologique et boulot, c’est un rêve. Les défis sont de taille, mais si on arrive à mettre en place de petites actions auxquelles on rajoute des actions communes, on ne peut que réussir !  » Anaëlle, ambassadrice de Truffaut Tours, confirme : « J’étais déjà sensibilisée à l’écologie : je privilégie le vrac, le local, réduis mes déchets, utilise des cosmétiques bios… Ma mission d’Ambassadrice me permet de transmettre cette passion à mon équipe ! En magasin, j’ai remplacé les gobelets par des mugs, mis en place le tri dans la salle de pause (même les trognons de pomme sont valorisés !) et nous limitons l’utilisation de papier. »

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Diplômée de Sciences-Po Paris, Fabienne Broucaret a fondé My Happy Job en 2016. Elle en a été la rédactrice en chef jusque fin 2022. Conférencière et journaliste, elle a écrit "Mon Cahier Happy at Work" (Solar) et "Télétravail" (Vuibert). Elle a aussi co-écrit “2h chrono pour déconnecter (et se retrouver)” avec Virginie Boutin (Dunod). Passionnée par les questions de mixité, elle est enfin l’auteure des livres "Le sport, dernier bastion du sexisme ?" et "A vos baskets toutes ! Tour de France du sport au féminin" (Michalon).

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