Et si le bonheur au travail c’était de pouvoir s’engager pour une bonne cause ? Quand les entreprises permettent à leurs employés d’œuvrer pour des associations, elles remportent leur adhésion. Parce que consacrer son temps et son énergie à une cause juste, ça booste le moral, même au boulot !

« S‘engager rend heureux ! C’est un moment de joie pure où on se sent fondamentalement aligné sur ses valeurs profondes », plaide Sandrine Roudaut, auteure et éditrice. Pourtant, si 94% des Français ont envie de faire quelque chose pour l’intérêt général, la grande majorité ne passe jamais à l’action, principalement par manque de temps ou d’argent (1).  Alors quand c’est l’entreprise qui propose à ses collaborateurs de s’engager sur le temps de travail, plus d’excuse : ils sautent sur l’occasion ! Et en effet, les différents dispositifs existants – encore rares mais en plein développement – soulèvent l’enthousiasme des salariés.

Une journée pour aider

Par exemple, la société de communication responsable Alternacom fait le plein avec ses journées d’action solidaire. Le concept : organiser une journée clés en main où une société met ses collaborateurs bénévoles au service d’une association. Les salariés qui le souhaitent peuvent alors se consacrer à récupérer de la nourriture pour une structure solidaire, fabriquer des kits de motricité pour les enfants du Samusocial, planter des arbres, ou toute autre mission proposée. «  Pour une fois, je vais pouvoir raconter à mes enfants ce que j’ai fait de ma journée », témoigne un salarié ravi après avoir aidé à repeindre un foyer d’hébergement d’urgence ! « Moi je ne savais pas que je pouvais être aussi utile ! » s’étonne, émue, une salariée qui a aidé des mamans précaires à trier des produits de toilette au profit des Bébés du cœur.

Les vertus de l’engagement

Certaines sociétés organisent elles-mêmes leurs engagements, comme Bouygues Telecom qui organise une semaine « We Love Solidarity » pendant laquelle les collaborateurs sont encouragés à donner ½ journée de leur temps de travail pour aider des associations locales ou encore le groupe URW (Unibail-Rodamco-Westfied), constructeur de centres commerciaux qui se veut très concerné par les questions environnementales et sociales. Au-delà d’un programme RSE interne un peu corsé, le groupe engage ses salariés à soutenir concrètement les structures sociales à côté des dits centres commerciaux : aide aux SDF au Forum des Halles, aux personnes handicapées à Parly 2, aux personnes éloignées de l’emploi sur plusieurs centres, etc.  Sabine Pompey, responsable RSE-RH du groupe en France, affirme qu’« il existe une forte quête de sens et d’implication chez les salariés puisque 78% d’entre eux s’engagent dans les diverses actions ».

Et au-delà de l’épanouissement individuel, certains salariés très engagés en tirent une grande reconnaissance en interne. En témoignant de leurs actions auprès des collègues, ils en convainquent naturellement certains à s’investir, ceux-ci prêtant une oreille plus attentive à un pair à la machine à café qu’à un discours formaté RH… D’après Sabine Pompey, cette pratique de l’engagement social retisse les liens entre collègues, et a en plus le mérite de mieux faire adhérer les collaborateurs à leurs entreprises… Tout le monde est gagnant ! Un ressenti positif confirmé par une étude menée en 2018 pour le Forum de l’engagement (2) : les salariés engagés dans une initiative au sein de leur entreprise sont plus fiers d’y travailler (90 % contre 66 % pour les non engagés) et la recommanderaient plus facilement à leur entourage (83 % contre 59 %).

Mettre ses compétences au service d’une bonne cause

Cela dit, certains salariés préfèrent s’engager individuellement et sans les collègues. C’est ce que permettent de nombreuses actions de mécénat de compétences, comme l’aide à l’insertion professionnelle de personnes réfugiées, avec l’association Kodiko par exemple, qui a signé des partenariats avec Total, BETC, Havas, Club Med, etc. Dora, qui travaille chez EDF, a sauté sur l’occasion, parce que la cause lui tenait à cœur. Elle a aidé un jeune Soudanais dans ses démarches administratives, l’a coaché pour ses entretiens d’embauche, et l’a même aidé à trouver des partenaires de foot !  « Plus largement, mon rôle c’est de lui donner le plus d’espoir possible, de l’encourager à ne pas baisser les bras et de lui montrer qu’il réussit », s’enthousiasme-t-elle. Stefan, salarié de la société de publicité BETC, a découvert Kodiko via son service RH et est enchanté de son expérience : «  Ça me fait sortir des problématiques habituelles et de mes petits tracas quotidiens ; on a affaire à des personnes qui étaient dans la survie. L’aide que l’on apporte est visible, concrète. La dimension humaine est ultra-forte. C’est très exaltant, pragmatique et efficace. »

Des vacances au service des autres

Et puis comme le travail, c’est aussi les congés, certaines entreprises ont choisi d’offrir et de financer deux semaines de congés solidaires aux employés volontaires. C’est le cas de Mondial Assistance qui a monté un partenariat avec Planète Urgence proposant plus de 350 missions humanitaires, principalement en Afrique et à Madagascar ! De la secrétaire au top manager, tout le monde peut y participer, en ayant la garantie d’avoir l’accord de l’équipe, s’engagent les RH ! « Il y a une fierté de se sentir utile, de s’engager, de faire quelque chose de concret qui a un sens, témoigne Anne Fluss, présidente du programme Mondial Assistance solidaire. C’est pour ça que de nombreux salariés ont tellement aimé  leur expérience en mission humanitaire qu’ils y reviennent l’année suivante ! »

Des engagements pour tous les goûts et toutes les boîtes !

Selon une étude réalisée par OpinionWay pour l’Université Paris-Dauphine (2), 61 % des salariés français se décrivent comme engagés en tant que citoyen. Pourtant seuls 15 % le sont dans le milieu professionnel. Chiffre encourageant : 73 % estiment que leur patron est légitime pour leur proposer des initiatives d’engagement sans lien direct avec leur travail. Votre boîte est toute petite ? Qu’importe ! Des micro PME aux gros groupes du CAC 40, chacun peut trouver l’action qui lui convient, quitte à n’engager qu’un seul salarié ! Et si votre boîte ne propose strictement rien, mettez-la à l’air du temps : saisissez le RH, RSE ou chargé de com’ et faites-lui connaître les acteurs comme Hacktiv ou Alternacom, qui créent des ponts entre les besoins des associations partout en France et les envies d’engagement solidaire des employés. C’est souvent par le biais de ces personnes volontaires que se sont mis en place ces programmes solidaires au sein des entreprises, d’ailleurs. Alors, tous engagés ?

L’info en plus. Si le micro-don est désormais bien connu au passage en caisse, l’arrondi sur salaire l’est beaucoup moins. Il est en effet possible de faire un micro-don à l’association de son choix, soit en donnant un arrondi sur salaire et / ou en donnant un montant fixe sur la base de leur net chaque mois. En 2018, ce sont plus de 762 500 € qui ont été ainsi collectés, à destination de 101 associations. Soit une moyenne de 2,51 € par salarié. Une manière simple de créer de la solidarité. Plus d’infos : www.microdon.org

(1) Étude sur le gâchis de talents en France par Ticket For Change
(2) Etude menée auprès de 1000 salariés français sur la thématique de l’Engagement pluriel.

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Anne Taverne est la fondatrice de Reconversens dont l’ambition est de vous aider à trouver les clés de votre motivation et de vous accompagner dans votre changement professionnel, qu’il s’agisse d’une reconversion totale ou d’un simple pas de côté. Plus d’infos : www.reconversens.fr

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