Venu du Japon, l’ikigai est un concept à la mode. Si on en parle beaucoup dans le champ du développement personnel, pour trouver sa raison d’être, autrement dit ce qui nous fait lever le matin, on sait moins que l’ikigai peut aussi être un formidable outil de cohésion d’équipe. Explications d’Audrey Akoun, thérapeute cognitivo-comportementaliste et co-fondatrice de La Fabrique à bonheurs (1).

Pouvez-vous revenir sur les grandes axes de l’Ikigai ?
La recherche de son Ikigaï s’articule autour de quatre axes essentiels pour trouver l’équilibre entre ce que nous aimons faire, ce en quoi nous sommes bons, ce pour quoi nous pourrions être payé et, enfin, ce dont le monde a besoin et pour lequel nous pouvons contribuer. Ce n’est pas du tout un concept nouveau, c’est un art de vivre ancestral qui nous vient du Japon pour tendre vers une vie porteuse de sens.

L’Ikigai est souvent abordé dans un contexte individuel, lors d’une reconversion par exemple. En quoi peut-il être utile à l’échelle d’une équipe ou d’une entreprise ?
Il est intéressant que chacun prenne conscience de ce qu’il peut apporter au collectif, de ses forces de caractère et de ses talents. Faire ce travail en équipe permet de changer les regards portés les uns sur les autres, d’apprendre à mieux se connaître en allant au-delà du métier exercé. Les salariés ne sont pas juste un statut ou un poste ! Lors de nos ateliers en entreprise, nous parlons des passions des participants, de leurs valeurs et de celles de l’entreprise… Ils montrent ainsi des facettes d’eux-mêmes qu’ils ne dévoilent pas forcément dans le quotidien ce qui est très riche. L’idée est ensuite de voir comment se servir de l’ikigai de chacun, qui est évolutif, pour résoudre une problématique collective.

Avez-vous des exemples ?
Oui, il s’agit parfois de problématiques très précises  comme “Comment réussir à obtenir 5 étoiles dans les avis de nos clients sur Internet ?”. On se sert alors des ressources de tous les membres de l’équipe pour trouver des solutions. En affichant l’ikigai de chacun, on prend conscience de tous les talents réunis. Il y a parfois des surprises, certains se révèlent être très créatifs alors qu’ils sont, par exemple, contrôleurs de gestion. L’ikigai n’est pas une fin, mais un outil qui aide à renforcer les liens et à découvrir ses collègues sous un autre jour.

Que faire si l’ikigai d’une personne ne correspond pas avec le métier qu’elle exerce dans l’entreprise ?
L’idée n’est pas forcément de changer de métier radicalement, mais plutôt de réfléchir à trouver un équilibre en tenant compte des activités personnelles, des loisirs, etc. Le manager peut aussi décider de confier des projets transverses à ses équipes pour leur permettre d’utiliser des compétences peu exploitées dans leur poste. En aidant les professionnels à prendre conscience de leurs ressources internes et de leurs talents, nous les amenons à repenser leur rapport au travail et à développer une collaboration plus efficace.

(1) Audrey Akoun et Isabelle Pailleau proposent des ateliers et formations “Trouver son Ikigai :  Découvrir sa mission pour s’accomplir au travail et dans sa vie”. Plus d’infos : www.lafabriqueabonheurs.com

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Diplômée de Sciences-Po Paris, Fabienne Broucaret a fondé My Happy Job en 2016. Elle en a été la rédactrice en chef jusque fin 2022. Conférencière et journaliste, elle a écrit "Mon Cahier Happy at Work" (Solar) et "Télétravail" (Vuibert). Elle a aussi co-écrit “2h chrono pour déconnecter (et se retrouver)” avec Virginie Boutin (Dunod). Passionnée par les questions de mixité, elle est enfin l’auteure des livres "Le sport, dernier bastion du sexisme ?" et "A vos baskets toutes ! Tour de France du sport au féminin" (Michalon).

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