“L’erreur est humaine”… même au boulot ! Et pourtant, 83% des Français considèrent qu’on dévalorise trop souvent les personnes qui subissent un échec dans la vie professionnelle (1). Prêts à inverser la donne ? Par Charles de Fréminville et Julie Chane Ching, fondateurs de la start-up Bloom at Work.

Si l’erreur commence à être perçue comme une opportunité d’apprentissage et de développement sur le plan personnel, le message est bien différent dans l’univers professionnel. A la maison, avec ses amis et sa famille, les erreurs et échecs sont de mieux en mieux vécus, voire même valorisés : on explique à ses enfants qu’il tomberont plusieurs fois avant de réussir à marcher, qu’une mauvaise note à l’école ne fait pas d’eux des “ratés”, on encourage son ami d’enfance qui entame une reconversion professionnelle et on admet assez facilement qu’un couple sur deux finit par divorcer… Dans nos vies personnelles, il est acquis qu’il faut souvent essayer au risque de parfois se tromper.

Pourtant, en entreprise, il reste compliqué (voire carrément tabou) de reconnaître, de communiquer, et d’assumer que l’on s’est trompé. Effectivement, nombreuses sont les entreprises qui continuent à placer performance et rentabilité au premier plan, loin devant le bien-être et des sujets comme le sens, la fierté ou la créativité.

Combien de chartes d’entreprises prônent toujours le “zéro défaut”, la “maîtrise des risques”, le “zéro panne”, “zéro délai” ou le “100% satisfaits ou remboursés” ? Quel collaborateur n’a jamais été confronté à des procédures strictes, des entretiens d’évaluation, des contrôles des résultats, des évaluations de performance ? Tant de valeurs, de méthodes et d’outils qui font de l’erreur un événement que l’on redoute et que l’on dissimule avec angoisse lorsqu’il survient.

Les vertus de l’échec au travail

Pourtant, tout le monde fait des erreurs. C’est même un ingrédient indispensable de la réussite. S’il ne s’était pas trompé dans ses calculs, Christophe Colomb n’aurait pas découvert l’Amérique. Les plus grandes inventions scientifiques ont très souvent été le résultat de plusieurs expériences et échecs préalables. Combien de fusées se sont écrasées avant de nous laisser poser un pied sur la lune ?

En entreprise, les vertus d’autoriser chacun à tâtonner, à se tromper et à échouer sont nombreuses : améliorer les performances (tous les sportifs et chercheurs vous le diront !), trouver ce que l’on ne cherchait pas et permettre l’innovation. On peut tirer profit d’un échec si on sait le gérer !

Nous ne sommes pas les premiers à le dire : les termes de “learning by doing”, pivot, essai-erreur, “Fail-fast”, itération, lean startup, etc. vous disent sûrement quelque chose … car tout le monde en parle ! L’échec a plus que jamais sa place dans notre environnement incertain et rapide, et développer un « leadership de l’échec » devient nécessaire pour les entreprises qui souhaitent rester dans la compétition.

Mais oser échouer, ça coûte cher non ?

Certes, en cas d’échec, du temps, de l’énergie et des ressources sont consacrés à des projets qui n’aboutissent sur rien de concret. Dans une culture qui favorise le partage et l’échange, cela se transforme tout de même en apprentissages et favorise la motivation d’employés auxquels on a fait confiance.

Mais qu’en est-il des entreprises où l’on continue de sanctionner l’échec ? L’histoire est bien connue : dans ces environnements de travail paralysés par l’angoisse de se tromper, on fait tout contrôler, tout valider. Ces mêmes temps, énergie et ressources sont ainsi gaspillés en production de reportings, rédaction d’études d’opportunités et en réunions de validation sur 5 niveaux de hiérarchie. Faut-il en plus parler de l’impact sur le niveau de motivation et d’engagement des collaborateurs ?

On le comprend : donner le droit à l’erreur, désinhiber les collaborateurs de l’angoisse d’échouer et leur donner les clés pour rebondir permet incontestablement d’améliorer les performances d’une entreprise.

Le droit à l’erreur, puissant levier de réussite : parlons-en !

Au niveau des salariés : le niveau de stress diminue, la créativité s’exprime plus librement, et le bien-être au travail est amélioré.

Au niveau de l’entreprise, les équipes évoluent dans un univers de partage des résultats d’expérimentations ratées comme réussies, développent une meilleure convivialité et montent plus vite en compétences.

Résultat : l’intelligence collective s’exprime pleinement et la capacité d’innovation s’accélère.

Pour poursuivre la réflexion et nourrir le débat, rendez-vous le 26 juin de 8h30 à 11h, à Paris, sous la jolie verrière de la Fabrique pour une matinée organisée par Bloom at Work et My Happy Job sur le sujet. Les intervenants ? François Bracq (Google), Laure Wagner (Blablacar), Déborah Rippol (Alan), Erwan Deveze (expert en neurosciences), Mathieu Simonet (avocat, écrivain et fondateur de l’agence Gibaltar), Grégoire Jeanmonod (auteur et conférencier sur l’art et ses histoires)… Attention, il ne reste plus que quelques places : http://bit.ly/event-mate-mon-echec

(1) Sondage Ipsos, 2013.

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