Un rythme dense, des journées à rallonge notamment en télétravail, un retard qui s’accumule… Comment faire face à une charge de travail élevée durablement ? Comment agir collectivement au niveau des RH ? Quels conseils pour les managers et les salariés ? Voici plusieurs pistes détaillées par Adrien Chignard, psychologue du travail et fondateur de Sens & Cohérence, pour agir efficacement.

1° Aller à la source de la surcharge de travail !

Si on veut réduire le débit d’un fleuve, on s’intéresse à ses affluents. Il en va de même pour la (sur)charge de travail : si on veut la réduire, il faut s’intéresser à ses sources. Or, les facteurs qui concourent à une surcharge de travail sont nombreux. Selon le rapport « Mesurer les facteurs psychosociaux de risques au travail pour les maîtriser » rédigé en 2011 par Michel Gollac et Marceline Bodier, il existe 33 facteurs de stress. Complexité du travail, risques découlant du changement, objectifs irréalistes ou flous, polyvalence, manque de soutien… Tous (ou presque !) ont un impact sur la charge de travail. Les questions à se poser : Qu’est-ce qui nourrit la surcharge de travail ? Listez tout ce qui contribue à sa forte intensité.

2° Aborder la question des ressources

Il est impossible d’adresser le sujet de la charge de travail sans adresser celui des ressources. Cela ne doit pas être tabou ! Il y a les ressources humaines, mais aussi logistiques, techniques, organisationnelles… Par ailleurs, la délégation de pouvoir est-elle suffisante ? C’est une marque importante de confiance et cela permet à tout le monde de gagner du temps grâce à des décisions plus rapides. Autrement, on crée un bouchon décisionnel qui ajoute des process inutiles et rallonge la to-do-list de toute l’équipe, managers comme salariés.

3° S’intéresser à l’activité réelle

Pour avoir une idée précise de la charge de travail, il est nécessaire de prendre en compte l’activité réelle, en s’intéressant de près à chaque service, à chaque équipe, à la nature de chaque métier. La charge de travail ne peut s’appréhender de manière globale. Rien de mieux que les rencontres sur le terrain pour comprendre les spécificités de chaque activité et ce qui détermine la surcharge pour pouvoir la traiter concrètement et précisément. En moyenne, deux tiers de la charge de travail correspond à des particularités de l’équipe, un tiers à l’organisation globale de l’entreprise. Or, les indicateurs de suivi globaux masquent les écarts entre les équipes et les spécificités propres à chacune. Les motifs de la surcharge sont alors invisibilisés.

Et si vous vous estimez en surcharge de travail, que faire ? D’abord en parler à votre manager pour lui partager vos difficultés et ce qui pourrait y remédier selon vous. Demandez lui de l’aide opérationnelle : Que puis-je faire autrement ? Comment toi tu ferais dans ma situation ? Des formations vous seraient-elles utiles ? Votre N+1 peut en effet vous faire profiter de son expérience et vous aider à vous organiser différemment, par exemple à revoir vos priorités. Vous pouvez aussi l’inviter à passer une journée avec vous. Soit il vous aidera à optimiser votre temps et votre organisation, soit il constatera en effet que, quoi que vous fassiez, “cela ne rentrera pas”. Il devra alors procéder à des ajustements dans vos missions. A l’impossible nul n’est tenu !

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Diplômée de Sciences-Po Paris, Fabienne Broucaret a fondé My Happy Job en 2016. Elle en a été la rédactrice en chef jusque fin 2022. Conférencière et journaliste, elle a écrit "Mon Cahier Happy at Work" (Solar) et "Télétravail" (Vuibert). Elle a aussi co-écrit “2h chrono pour déconnecter (et se retrouver)” avec Virginie Boutin (Dunod). Passionnée par les questions de mixité, elle est enfin l’auteure des livres "Le sport, dernier bastion du sexisme ?" et "A vos baskets toutes ! Tour de France du sport au féminin" (Michalon).

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