Fatigue généralisée, tensions grandissantes, flambée des cas de burn-out… La santé mentale au travail doit être une priorité en 2022. Mais, concrètement, quelles actions mener ? Sur quels sujets les entreprises doivent-elles s’engager ?

Voici 4 enjeux clés identifiés lors du webinaire sur la santé mentale au travail organisé par Moodwork et Préventica avec Adrien Chignard, psychologue du travail et fondateur de Sens et Cohérence, Lucie Petyst de Morcourt, Head of HR chez Société Générale Factoring et Léopold Denis, co-fondateur de Moodwork et administrateur du Lab RH (1).

1° Créer un climat propice pour que chacun puisse agir à son niveau

La santé mentale au travail touche de nombreux enjeux pour les employeurs. Il est urgent de s’en saisir collectivement pour des raisons juridiques et sociétales, mais aussi pour favoriser la performance de l’entreprise. La direction doit d’abord revenir aux fondamentaux : veiller à la charge de travail, donner un rôle clair à chacun, mettre en adéquation les objectifs et les ressources…

Cela permet d’établir un environnement favorable et de déculpabiliser les individus. Ce n’est que si ce cadre respectueux est posé que chacun peut agir en prévention pour prendre soin de lui et des autres. De multiples interlocuteurs ont ainsi un rôle à jouer : les RH, les dirigeants, la médecine du travail, le top management, les psychologues du travail, les assistantes sociales, les salariés, les managers de proximité, etc.

2° Changer de regard sur le conflit au travail

Le conflit est inhérent à toute relation sociale. Mais il peut être sain ! Encore faut-il savoir le gérer. En effet, le désaccord peut être enrichissant. Il est essentiel de pouvoir exprimer son désaccord au travail : on peut être adversaire sans être ennemi.

Le problème ? C’est quand le conflit qui touchait le travail devient personnel, quand il devient centré sur la relation. Il se transforme alors en hyper-conflit et entraîne des tensions, des clans, de l’agressivité, des conflits en cascade… qui ne vont pas s’arrêter comme par magie. Pire : le télétravail a tendance à déshumaniser les relations, a suscité encore plus d’incompréhensions et de malentendus.

Vos meilleurs outils : vous former à l’assertivité, à la CNV, à la méthode DISC… Il est essentiel que les DRH permettent aux salariés de se former afin d’exprimer leurs besoins et de le faire sereinement.

3° Agir collectivement pour éviter une épidémie de burn-out

On a encore trop souvent une vision individuelle, donc très culpabilisante, du burn-out. Or, le burn-out est le signal d’un dysfonctionnement collectif. Il faut comprendre les facteurs organisationnels qui ont entraîné l’épuisement professionnel afin de mieux protéger les autres membres de l’équipe et le salarié concerné à son retour d’arrêt maladie.

Après deux ans de crise sanitaire, la fatigue est généralisée. Il est aussi fondamental de permettre à chacun de récupérer, de faire des pauses pendant ses journées de travail – notamment en télétravail – de déconnecter, de reconnaître les signes du burn in, la phase précédant le burn out.

A lire : Les 4 piliers de la psychologie de la récupération

A faire : Evaluez votre risque de burn out

4° Cultiver de bons liens pour créer de vrais remparts

La qualité des liens et des relations est fondamentale. Les autres sont notre premier rempart en cas de détresse psychologique. Le soutien entre pairs compte énormément au quotidien, tout comme le soutien organisationnel.

En modèle hybride, il ne faut pas négliger tous les moments informels, les temps interstitiels, qui ne sont pas des moments productifs mais qui mettent de l’huile dans les rouages. Les rencontres fortuites sont souvent sources d’innovation.

(1) Envie d’aller plus loin ? Regardez le replay du webinaire “Santé mentale au travail : les enjeux clés pour 2022“.

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Diplômée de Sciences-Po Paris, Fabienne Broucaret a fondé My Happy Job en 2016. Elle en a été la rédactrice en chef jusque fin 2022. Conférencière et journaliste, elle a écrit "Mon Cahier Happy at Work" (Solar) et "Télétravail" (Vuibert). Elle a aussi co-écrit “2h chrono pour déconnecter (et se retrouver)” avec Virginie Boutin (Dunod). Passionnée par les questions de mixité, elle est enfin l’auteure des livres "Le sport, dernier bastion du sexisme ?" et "A vos baskets toutes ! Tour de France du sport au féminin" (Michalon).

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