Le stress, nul n’y échappe. Mais comment lutter contre le stress ? Pour Yves Golder, ancien dirigeant et auteur du livre Stratégies anti-stress (Géréso), il est nécessaire de savoir identifier les tensions ressenties pour adopter la solution adéquate : car à chaque forme de stress, sa réponse !

Quelle est votre définition du stress ?

Yves Golder : Lorsqu’on veut définir le stress, on oublie qu’il y a plusieurs formes de stress. Ce qui signifie qu’il n’existe pas une seule méthode pour s’en débarrasser. Dans Stratégies anti-stress, je recense quatre formes majeures de stress qui sont de natures différentes. Il est possible de les vaincre, à condition d’adopter une stratégie qui soit adaptée à chacune. De même, il faut en finir avec cette idée de « stress positif » et ne pas la confondre avec la surmotivation. Cette dernière est la dimension purement physiologique du stress, via notamment le jeu des hormones et la décharge d’adrénaline. La perception du stress, elle, doit être globale car elle intègre une dimension psychologique est très importante. Avec le stress, il y a une forme d’atteinte, de remise en cause.

Quels sont ces quatre formes de stress que vous mentionnez ?

La première forme, c’est le stress qui survient par surprise, de manière inattendue et imprévisible. Comme, par exemple, lorsqu’on se lève la nuit car on a entendu un bruit et qu’on tombe nez à nez avec un cambrioleur.

La deuxième est tout à fait différente, puisqu’il s’agit du stress qui est prévisible. C’est par exemple ce que vous ressentez si vous avez une compétition, un entretien important, un discours en public à faire, etc. C’est inscrit dans votre agenda. Vous y pensez des jours voire des semaines en avance : vous avez le temps de vous y préparer, il n’y a plus d’effet de surprise.

Une autre forme de stress est celle du stress dit « long », souvent lié à de gros problèmes comme une maladie grave ou des soucis financiers. Il se ressent aussi auprès d’une personne qui cause ce stress durablement, comme un conjoint, un collaborateur ou un manager… Ce stress « long » est là par hypothèse : il faut apprendre à vivre avec, car vous ne pouvez pas vous en débarrasser en un instant. Il faudra y consacrer du temps, pour le réduire à la fois en durée autant que possible, et en intensité.

Enfin, à ne pas sous-estimer : les micro-stress. Ils sont quotidiens. Par exemple, vous êtes au volant, arrêté au feu rouge. Vous en profitez pour regarder un SMS et puis tout d’un coup, vous entendez un coup de klaxon derrière vous : un camion s’impatiente car le feu est passé au vert. Ce genre de stress peut être vécu comme une petite agression. Il naît de pas grand-chose, il n’a pas d’enjeu, il est peu intense et peu durable, mais il est répétitif.

Quelle que soit la forme qu’il prenne, aucun stress n’est à négliger…

Tous les stress nous rendent plus petits que nous-mêmes. Ils ont tous un effet diminutif.

Par exemple, si on parle des stress courts, des stress par surprise ou des micro-stress, ils modifieront notre humeur. Ils nous feront perdre une partie de notre aptitude à prendre du recul. Ils nous inciteront à réagir trop fort et trop vite. Ils nous feront perdre notre sens de l’écoute. Notre mémoire ne fonctionnera pas bien, nous deviendrons plus irritables, plus pessimistes.

Quant aux stress longs, ils nous diminuent gravement. Ils conduisent à une perte de confiance en soi, à la dépression ou au burn-out…

Pour mieux le vaincre, la première étape est-elle de ne pas ignorer le stress et d’arriver à l’identifier ?

Exactement. Et c’est l’un des intérêts du travail sur les micro-stress. Il est très important, car il nous oblige à diagnostiquer. Nous ne pouvons pas espérer vaincre des formes de stress plus graves, plus agressives, si nous ne sommes pas capables de réprimer les micro-stress. Comme indiqué précédemment, ils ont aussi un effet diminutif, et ce malgré leur faible incidence. Comme ils se multiplient souvent dans une journée, leurs effets s’additionnent. Le stress reste un danger quotidien et l’effort fourni à le combattre doit l’être lui aussi. Aussi, lutter contre les micro-stress devient une sorte de réflexe qui nous permet de rester mobilisés au quotidien. Et donc d’être moins enclins à subir les effets du stress long.

Travailler sur le stress, est-ce aussi travailler à une meilleure version de soi ?

En entreprise, nous passons énormément de temps à chercher à nous améliorer. Nous réfléchissons en termes de formation, de travail sur soi, de missions nouvelles, de polyvalence, etc. Or, prendre conscience des effets diminutifs du stress et évacuer cette tension, c’est aussi un véritable axe de progression. Lutter contre le stress, c’est quelque chose de très fertile.

Pour en savoir plus : Stratégies anti-stress, guide tactique pour se libérer du stress sous toutes ses formes (éditions Gereso)

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Diplômée en lettres modernes, Céline Tridon a suivi une formation en journalisme à l’IPJ. Elle y a confirmé son envie de travailler pour la presse écrite et web, souhait exaucé à travers la collaboration avec différents supports sur les thématiques « entreprise », « monde du travail », « management » et « RSE ». En 2023, elle reprend la rédaction en chef de My Happy Job.

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