Braincube fait partie des entreprises françaises pionnières de cette avancée sociale qu’est la mise en place d’un congé menstruel. Au sein de la PME, l’initiative s’inscrit dans une plus vaste démarche de sensibilisation à la parité.

Au Japon, le phénomène n’est pas nouveau : le congé menstruel existe depuis 1947… à condition de faire la croix sur son salaire et de respecter les protocoles de demande. Plus récemment, l’Espagne a décidé de revoir la mesure, dans une version plus moderne (et surtout plus juste !) en accordant un tel congé aux femmes qui souffrent de règles douloureuses. Une première en Europe, financée par la Sécurité sociale locale. En France, les entreprises sont plus timides, mais certaines se sont déjà emparées du sujet. C’est le cas de Braincube, PME spécialiste de la transformation numérique de l’industrie. Un univers bien masculin, à première vue donc, mais où la parité a toute sa place. « Lorsque je suis arrivée dans l’entreprise il y a cinq ans, j’ai voulu améliorer les conditions de vie au travail et notamment mener une politique d’inclusion des femmes, partage Alexandra Pinaud – Le Gard, DRH de Braincube. Il existait des discriminations, des comportements non appropriés. Par exemple, une femme ingénieure en rendez-vous client, entourée d’hommes, aurait des difficultés à s’exprimer car on ne la laisserait pas parler. On lui couperait la parole. Or, les femmes représentent 30 % de nos effectifs. Ce n’est pas une majorité, certes, mais il faut engager des actions pour qu’elles se sentent à leur place dans l’entreprise. »

Dialoguer sur des situations données

Pour commencer, Alexandra Pinaud – Le Gars et la référente égalité femmes/hommes de Braincube ont organisé un atelier sur la parité et la sensibilisation aux égalités entre les femmes et les hommes. « L’intention globale de cet atelier, c’était de créer un espace de dialogue. Je voulais que ça soit un événement positif où les hommes sont les alliés des femmes. Il faut faire très attention à la façon dont nous adressons ces sujets en entreprise : nos convictions féministes, nous les gardons pour nous, ce n’est pas le lieu », précise Alexandra Pinaud – Le Gars. En revanche, des petits groupes sont constitués pour réfléchir à des situations données, sous la forme d’un jeu. « Une situation est décrite sur une carte : il faut déterminer si elle est humoristique ou si elle relève d’un agissement sexiste. Cela permet de mettre des mots sur des situations, de prendre des postures empathiques en réfléchissant à ‘pourquoi telle personne a dit ça’, etc. ajoute la DRH. Certaines cartes ont fait débat : celle autour de la maternité par exemple. Un manager qui souhaite voir une femme à un retour de congé maternité pour lui proposer d’aménager son temps de travail. S’agit-il d’un agissement sexiste ? Ou d’un acte managérial normal ? Entre les participants, il n’y a pas eu de consensus... »

Travailler le leadership féminin

De cet atelier, a aussi émergé cette initiative forte : la mise en place du congé menstruel au sein de Braincube depuis début avril. Pour en bénéficier, les collaboratrices doivent juste rédiger une attestation sur l’honneur, qui n’est pas limitée dans le temps. Inutile de prévenir leur manager : il suffit de déposer l’information de repos sur le logiciel RH. Ce congé menstruel n’est pas soumis à validation.

Après un mois de mise en place, plusieurs collaboratrices ont demandé des renseignements et l’une d’entre elles a rédigé l’attestation. « J’ai envoyé un mail informatif à l’ensemble des salariés pour leur expliquer que c’était un jour basé sur le volontariat : les collaboratrices ne sont pas obligées de le prendre. Et j’ai insisté sur le fait que c’est une avancée sociale. Je n’ai eu que des retours positifs », commente Alexandra Pinaud – Le Gars. D’autres idées ont également abouti, comme la création d’un comité spécifique de salariées pour améliorer l’attractivité des femmes dans le secteur. « Elles doivent notamment retravailler nos annonces pour les rendre plus inclusives », glisse Alexandra Pinaud – Le Gard. Enfin, en juillet, sera organisée une master class d’une journée, réalisée en partenariat avec un expert des soft skills, pour travailler le leadership féminin. Comment briser le plafond de verre ? Comment gagner en confiance en soi ? Autant de questions qui seront soulevées et qui trouveront réponse.

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Diplômée en lettres modernes, Céline Tridon a suivi une formation en journalisme à l’IPJ. Elle y a confirmé son envie de travailler pour la presse écrite et web, souhait exaucé à travers la collaboration avec différents supports sur les thématiques « entreprise », « monde du travail », « management » et « RSE ». En 2023, elle reprend la rédaction en chef de My Happy Job.

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