Certaines entreprises autorisent leurs collaborateurs à venir au bureau avec leur animal de compagnie. Avec des règles et une organisation, elles le garantissent : la présence des animaux fait du bien à tout le monde.

Chiens, chats, poissons, voire même lapins et hamsters. Nous ne parlons pas ici d’une animalerie, mais de certaines entreprises qui, même si leurs activités sont éloignées des animaux et de leur bien-être, acceptent les petites bêtes poilues au milieu de l’open-space.

Des retours d’expériences très positifs

Sur Linkedin, les messages de salariés qui rencontrent depuis le Covid les animaux domestiques de leur voisins de bureaux se multiplient. Ils sont très largement positifs. Car  les confinements, puis le démocratisation du modèle hybride, ont permis aux salariés de tester le travail depuis chez eux avec leur animal à leur côté. « Travailler avec son chat sur les genoux, ou aller caresser son chien en allant se faire un café, c’est quand même le bonheur, non ?! ». Pour Jean-Philippe Darnault, le PDG d’Animalis, la réflexion ne date pas de l’épidémie de Covid.

L’entreprise, spécialisée dans les accessoires dédiées aux animaux de compagnie et à leur bien-être, parle à des convaincus. « Nos 550 collaborateurs adorent les animaux et ont souvent plusieurs animaux domestiques », confirme le PDG, qui leur permet de les amener dans les bureaux et animaleries du groupe « depuis toujours ». « Nous avons les conditions, le matériel, les accessoires », justifie-t-il, allant jusqu’à installer à ses frais aquariums et terrariums. « Je ne me verrais pas leur empêcher de passer la journée avec leur animal quand je sais le crève-cœur de laisser son chien, son chat ou tout autre animal le matin en partant au travail », complète le dirigeant, qui travaille lui-même avec son boa et le chien du directeur marketing à ses côtés, dans son bureau d’Evry-Courcouronnes.

Négociations syndicales et charte d’accueil

Animalis a été la première entreprise à recevoir le Trophée d’or de l’entreprise Pet-friendly à la française, il y a sept ans. Aujourd’hui membre du jury, Jean-Phillippe Darnault constate une augmentation du nombre de candidats. « Il y a dix ans, nous étions considérés comme hors-norme. Aujourd’hui, des entreprises nous appellent pour savoir comment permettre cet accueil », raconte-il. Une entreprise reste un lieu commun. Pour accueillir des animaux personnels, des règles s’imposent. Les entreprises qui autorisent les animaux passent souvent par une charte qu’elles font signer à leurs collaborateurs-propriétaires. La Ville de Suresnes vient ainsi de valider un accueil d’animaux dans ses locaux après plusieurs mois de négociations avec les syndicats, en passant par un accord d’entreprise. Aux Etats-Unis, une entreprise sur cinq autoriserait ainsi la venue des animaux domestiques.

Des bienfaits immédiats

Au sein de l’entreprise de services digitaux Wizbii, la charte d’accueil est en cours d’écriture. « Nous voulions offrir un nouvel avantage social à nos salariés, qui soit autant favorable à l’entreprise qu’aux collaborateurs », raconte Déborah Deldon, la DRH de l’entreprise qui compte 130 collaborateurs entre Grenoble, Paris et Pau. « Lors de la journée QVT en juin dernier, nous avons proposé à nos collaborateurs d’emmener leur animal au bureau, et quatre ou cinq sont venus avec leur chien ». L’expérience a plu et, désormais, les animaux sont admis une journée par mois. « Nous préférons y aller progressivement », justifie la DRH, qui note pourtant des bienfaits immédiats. « Au niveau du lien et de la cohésion, on constate que certaines personnes qui n’échangeaient jamais se parlent car l’animal crée un lien, un sujet de discussion, voire met au jour une passion commune », commente la DRH.

Stop à la sédentarité !

« Cela crée de la bonne humeur collective, une ambiance plus chaleureuse et permet de diminuer le stress », assure-t-elle aussi. « J’ai lu dans des études que caresser un animal déclenche la production d’hormones de relaxation et nous le constatons chez Wizbii : quand on sort de réunion, que les collaborateurs s’arrêtent une minute caresser le chien dans le bureau d’à côté, ça fait un effet », souligne-t-elle. Pour la jeune entreprise, accueillir les animaux permet aussi de lutter contre la sédentarité. « En pause déjeuner, au lieu de rester assis pour le café, les collaborateurs sortent se promener avec le chien : c’est bon pour la santé », promeut la DRH.

Des bureaux fermés sont prévus pour les salariés qui ne voudraient pas passer leur journée avec un animal. « Mais aucune demande n’a été faite en ce sens », note la DRH. « On connait le problème des personnes allergiques, mais définir des règles évite toutes les tensions », encourage le PDG d’Animalis. Les salariés sont évidemment responsables du bien-être de leur animal, de la propreté des locaux de l’entreprise et du confort… de leur collègues de travail, anciens ou nouveaux !

Pour ne rater aucune actualité en matière de qualité de vie au travail, inscrivez-vous à la newsletter de My Happy Job, parcourez nos hors-séries thématiques  et découvrez notre annuaire du bien-être au travail.

A lire aussi :
Flex Office : le bureau flex est-il le bureau de demain ?
“Les bureaux doivent devenir des lieux régénérants pour les salariés”

Article précédent« Développer un side project m’a motivée dans mon quotidien »
Article suivantMessages contraignants : comment en finir avec les injonctions au travail ?
Titulaire d’un master de journaliste au Celsa (Paris), Lucie Tanneau est journaliste indépendante, sillonnant la France, et plus particulièrement l’Est de la France au gré des thèmes de ses articles. Elle collabore à de nombreux titres, de Liaisons sociales magazine, La Vie, et Okapi, en passant par Grand Est, l’Est éclair, Village, et Foot d’Elles.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici