Créativité, concentration, performance, sérénité : l’autodétermination apporte plus d’un bénéfice. Mais pour le coach Hervé Coudière, elle reste une théorie qui nécessite une approche plus pratique. C’est pourquoi il a imaginé la méthode JOIE pour aider chacun à reprendre la direction de sa vie. Un outil qu’il détaille dans le livre « La méthode JOIE, libérer son plein potentiel avec l’autodétermination » (éditions Gereso)

Quelle est votre définition de l’autodétermination ?

Hervé Coudière : Cela fait plus de 50 ans que les chercheurs du monde entier étudient, aussi bien dans le monde du sport, de l’éducation ou du management, la corrélation entre l’autodétermination et des bénéfices comportementaux, affectifs et cognitifs. L’autodétermination apporte, d’un point de vue cognitif, créativité et concentration ; d’un point de vue comportemental, elle favorise la performance et l’intensité, la persistance dans l’effort ; enfin, dans ce qui relève de l’affectif, elle est synonyme de sérénité émotionnelle.

L’inverse de l’autodétermination, c’est de se sentir contrôlé. Dans les entreprises, à chaque fois qu’on contrôle et enferme les collaborateurs, ils réduisent leur niveau d’autodétermination et donc tous les avantages qui y sont liés.

S’inscrivant au sein des théories humanistes, l’autodétermination est liée à la satisfaction de trois besoins : l’autonomie (se sentir être l’acteur de ses propres comportements), la compétence (on réalise quelque chose qui est dans son domaine de compétences et dans lequel on a envie de progresser), la reconnaissance. Quand ces trois besoins sont satisfaits, on est autodéterminé. Et lorsqu’on est autodéterminé, un sentiment de joie, de bonheur et de plénitude nous envahit. On est capable de s’investir avec le meilleur de soi-même car on l’a décidé.

Quels sont les écueils à éviter ?

L’autodétermination n’est pas indépendance. L’indépendance suppose une forme d’action solitaire, tandis que l’autodétermination, liée à l’autonomie, amène cette notion de responsabilité, notamment par rapport à son environnement. On ne peut pas faire n’importe quoi. Etre autodéterminé, c’est être en cohérence avec soi-même et, en même temps, en relation positive et constructive avec les autres et le milieu environnant. C’est un processus d’intégration qui permet d’avoir le fonctionnement optimal pour l’environnement dans lequel on se trouve. Par exemple, dans son processus de maturation, un jeune conducteur doit comprendre que la route est partagée et qu’un bon conducteur est celui qui s’arrête au feu rouge. Il n’a pas à se sentir contraint par le feu rouge, car il participe à quelque chose de plus grand que lui.

Pour parvenir à l’autodétermination, vous proposez la méthode JOIE. En quoi consiste-t-elle ?

La méthode JOIE est un outil qui doit aider les personnes à s’approprier l’autodétermination, cette dernière restant une théorie. J’ai choisi le mot « JOIE » car cette méthode fait intervenir les Joyaux, l’Organisation, l’Implication et l’Evaluation intérieure. Deux de ces cadrans sont tournés vers l’intérieur, vers soi (le J et le E), les deux autres étant tournés vers l’extérieur (le O et le I). Autrement dit, qu’est-ce que je veux ?  Mais comment vais-je m’organiser dans l’environnement qui m’est donné pour l’atteindre ? Et une fois confronté au monde extérieur, comment est-ce que je m’implique ? D’où la nécessité de maturité : c’est savoir s’impliquer dans le monde extérieur pour obtenir ce que l’on veut.

La méthode JOIE est un outil « simplexe » : à la fois simple et complexe. Se recentrer sur ces quatre cadrans permet d’éviter de sombrer et de broyer du NOIR. Le NOIR, comme Négativité (les jugements négatifs sur soi), les Obstacles (du type ‘je n’y arriverai jamais’), l’Immobilisme (soit les personnes qui ne changent jamais) et le Rejet (celui de ses propres émotions, celles que l’on cache à soi-même). La méthode JOIE réoriente vers le bon sens.

Comment s’applique-t-elle au monde de l’entreprise ?

La méthode JOIE permet d’amplifier l’énergie positive : on se préoccupe de ce qui fait grandir, de ce qui fait avancer. Dans une équipe en perte de vitesse, on peut remobiliser chaque collaborateur. De plus, la méthode JOIE est liée à une dynamique. Qu’il s’agisse de problématiques individuelles ou collectives, on peut être bloqué quelque part. En regardant en arrière, sur ce qu’on a voulu faire, sur ce qu’on a mis en place pour y parvenir, sur comment on s’est impliqué, tout en s’interrogeant à comment on se sent par rapport au passé : cela permet de reconnaitre tout ce qui a eu lieu pour en arriver là où on en est aujourd’hui. C’est toujours plus facile d’aller plus loin, de partir d’un endroit lorsqu’on a reconnu les efforts que l’on a faits pour en venir là. Dans un deuxième temps, on peut alors se reprojeter : que veut-on ? Que doit-on faire ? Et quelles sont les marges de manœuvre ? Si certaines choses sont figées, on peut probablement intervenir à sa façon… à condition de bénéficier d’un management soutenant et non contrôlant.

Exemple d’application de la méthode JOIE – extrait du livre La Méthode Joie, libérer son plein potentiel avec l’autodétermination, de Hervé Coudière, éditions Gereso.

Me lancer dans un travail

  • Cadran J – Quel est mon objectif ? Qu’est-ce que je veux obtenir avec ce travail ?
  • Cadran O – Comment je m’organise pour atteindre mon objectif ? Quelles ressources vais-je mobiliser ? A qui vais-je en parler ? Quel est mon plan d’actions ?
  • Cadran I – Je me lance en appliquant mon plan. J’accorde une attention particulière à la communication avec toutes les personnes concernées ou impliquées dans la réussite de mon travail.
  • Cadran E – Comment je me sens ? Suis-je sur la bonne voie ? Dois-je revoir mon objectif ou ma méthode de travail ? Avec qui dois-je partager ma réussite ?

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Diplômée en lettres modernes, Céline Tridon a suivi une formation en journalisme à l’IPJ. Elle y a confirmé son envie de travailler pour la presse écrite et web, souhait exaucé à travers la collaboration avec différents supports sur les thématiques « entreprise », « monde du travail », « management » et « RSE ». En 2023, elle reprend la rédaction en chef de My Happy Job.

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