Au sein de la start-up Hestiia, les cofondateurs Camille Chenuil et Alexandre Vinot ont mis en place une organisation horizontale. Ils s’appliquent, dans leur recrutement, à sélectionner des collaborateurs autonomes dans leur travail et leur organisation. Pour s’assurer que chacun ait sa place, ils ont mis en place un baromètre du bien-être et proposent des rendez-vous individuels mensuels.

« On passe tellement de temps au travail, c’est important d’améliorer la vie de tous au bureau », commence Camille Chenuil, le cofondateur d’Hestiia. Basée à Nantes, la start-up qui a développé des solutions de chauffage innovantes paraît bien lotie en termes de bureaux. Ancien manoir avec piscine, murs en pierres, potager, cuisine et poutres apparentes… Le siège d’Hestiia est loin des standards « moquettes, faux plafonds, fausses cloisons ». « Je me sens mieux ici », résume Camille Chenuil.

« Avant la phase de croissance (Hestiia est passé de 5 collaborateurs en 2022 à 17 aujourd’hui, nldr), nous nous sommes posé a question de nos valeurs et de l’environnement de travail », explique le cofondateur. Alors que les deux ingénieurs n’ont pas d’expérience de management, il leur a semblé naturel de proposer une structure horizontale, « agile », et dans laquelle les collaborateurs sont autonomes et décisionnaires (y compris pour leur congés, « illimités » et pour le jour de télétravail hebdomadaire). « Nous avons cassé la chaîne de décision classique », détaille-t-il. En s’inspirant de « lectures » et de « beaucoup de créativité », Camille Chenuil et Alexandre Vinot ont donc adapté ces systèmes de travail très autonomes à leur activité. Le but : « créer l’envie de venir au travail car le projet est génial, le cadre encourageant, paisible et beau », résume Camille Chenuil. Restait à vérifier que leur ambition fonctionnait avec les membres de l’équipe.

Des commentaires positifs ou négatifs

Pour cela, ils ont construit avec leur chargé de recrutement un questionnaire de satisfaction : le « baromètre du bien-être au travail », rempli par tous et de manière anonyme après la réunion du vendredi matin (le vendredi après-midi est chômé pour favoriser l’équilibre vie pro/vie perso). « La réunion du vendredi permet de faire le point sur les avancées de chaque équipe afin que tout le monde sache où en est l’entreprise, que le marketing ne se sente pas à part de la technique, qu’un collaborateur puisse dire qu’il aimerait être intégré à tel ou tel projet. Cela favorise la collaboration, détaille le cofondateur. Le questionnaire permet, à l’issue de cette discussion, de prendre la température du bien être. » Stress, charge de travail, ressenti de la semaine… « Chacun peut aussi ajouter des commentaires positifs ou négatifs », précise Camille Chenuil, qui analyse les réponses l’après-midi. « J’utilise ces résultats lors de mes entretiens mensuels avec chaque collaborateur : le baromètre me donne une idée de la température globale, et j’affine avec chacun. »

S’il craint que le rythme de l’entretien mensuel ne soit compliqué à tenir à mesure que les équipes grossissent, Camille Chenuil ne souhaite pas le déléguer. « Cela ajouterait une fonction de manager et créerait la hiérarchie que nous avons souhaité éviter. L’entretien risquerait de devenir un entretien de performance, alors que son objectif est la qualité de vie au travail », rappelle-t-il, satisfait de l’implication des collaborateurs qui lui ont donné des idées d’amélioration. Commande automatique de café, déplacement du bureau d’un collaborateur qui était dans le courant d’air de l’entrée, mais aussi changement de méthodes de travail entre deux équipes qui avaient des problèmes de communication… « C’est par l’échange que nous trouvons les solutions », se réjouit Camille Chenuil qui pense créer une messagerie dédiée à la QVT le jour où il sera contraint d’espacer ces entretiens.

Il reconnaît apprendre en avançant et insiste beaucoup sur le développement de compétences de tous, qui permet à chaque collaborateur d’assurer son employabilité, mais aussi à l’entreprise d’être performante. Une performance dont profiteront les salariés, qui sont tous (pour ceux en CDI) entrés au capital d’Hestiia (sous forme de BSPCE).

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Titulaire d’un master de journaliste au Celsa (Paris), Lucie Tanneau est journaliste indépendante, sillonnant la France, et plus particulièrement l’Est de la France au gré des thèmes de ses articles. Elle collabore à de nombreux titres, de Liaisons sociales magazine, La Vie, et Okapi, en passant par Grand Est, l’Est éclair, Village, et Foot d’Elles.

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