Dans le 10e baromètre Actineo de la qualité de vie au travail publié le jeudi 1er juin 2023, les résultats font état d’une satisfaction au travail en net recul : seuls 77 % des actifs disent apprécier leur vie professionnelle, contre 87 % en 2019. En cause ? Un stress accru et un rapport au travail qui évolue.

On le sait, en matière de travail entre autres, il y a un avant et un après Covid. Le 10e Baromètre Actineo de la qualité de vie au travail vient à nouveau en faire état. Ses chiffres mentionnent en effet que 77 % des actifs se déclarent satisfaits au travail. Même si le score reste élevé, il faut préciser qu’il est de 10 points inférieur aux résultats de 2019. Plus précisément, 45 % salariés pensent que leur employeur ne se préoccupe pas de leur bien-être au travail (soit + 8 points en comparaison à 2019). Et 40 % ne se sentent pas écoutés par leur hiérarchie. Le tout sur fond de stress accru et de quiet quitting. « Nous avons tous vu les problèmes soulevés par la réforme des retraites. Or, le sujet ce n’est pas tant l’âge de la retraite en tant que tel, mais la relation qu’entretiennent les individus avec leur travail. Les gens sont manifestement fatigués, usés, pressurisés, commente Odile Duchenne, consultante pour l’Ameublement français, association professionnelle représentative de l’industrie française de l’ameublement, en charge notamment d’Actineo. D’ailleurs le stress a progressé : un actif sur deux est touché. Et 30 % des sondés envisagent de quitter leur emploi dans les prochains mois. »

Etre soi grâce au télétravail

Comment, alors, améliorer la situation ? Pour Actineo, cela passe par une nouvelle réflexion autour de la qualité des lieux de travail. Et par une meilleure réponse aux désirs de flexibilité des salariés. En effet, 66 % trouvent souhaitable d’avoir la liberté de travailler depuis l’endroit de leur choix ; 55 % veulent organiser leur semaine comme ils le souhaitent, sans horaires fixes ; 68 % plébiscitent même la semaine de 4 jours avec réduction du temps de travail à 32 heures… « On ne reviendra pas en arrière : le télétravail est installé, il plait. Les gens en veulent même un peu plus. Ils apprécient cette liberté de s’organiser comme ils veulent et de travailler où ils veulent. Il y a un vrai désir de souplesse dans le temps et dans le lieu », confirme Odile Duchenne. Le baromètre indique en effet que les actifs interrogés télétravaillent en moyenne 2 jours par semaine… et ne seraient pas contre augmenter à 2,5 jours par semaine. Ils apprécient que le télétravail soit synonyme d’autonomie, de productivité et de bonnes conditions de travail : pauses agréables, niveau de bruit, qualité de l’éclairage et de la température… Et 88 % des salariés affirment qu’ils peuvent être eux-mêmes pendant le télétravail.

Dans la liberté d’organisation, les tiers-lieux jouent également un vrai rôle. Aujourd’hui, près de la moitié des actifs (44 %) travaillent au moins une fois par mois ailleurs qu’au bureau. Et ils sont 36 % s’installer au moins une fois par mois dans un endroit qui ne soit ni leur bureau, ni leur domicile : locaux des clients (14 %), transports en communs (13 %), extérieur (12 %), restaurants et cafés (12 %), hôtels (7 %) ou encore coworking (6 %).

Le bureau, pour les échanges

Pour autant, cela ne signifie pas que les salariés ne veulent plus revenir au bureau. Mais ce dernier prend une autre dimension. Déjà par l’augmentation du flex-office : alors qu’elles n’étaient que 6 % en 2017, désormais 21 % des personnes interrogées travaillent en flex-office, c’est-à- dire sans poste attitré. Par ailleurs, les salariés qui bénéficient du télétravail apprécient de revenir au bureau par choix, et ceci dans une optique de sociabilisation. 70 % des répondants sont d’accord pour dire que l’intérêt de venir au bureau se trouve particulièrement dans les rapports sociaux de convivialité.  « C’est l’occasion de travailler ensemble, de multiplier les séances de créativité, partager des moments informels. Et les espaces doivent être adaptés à ces usages-là. C’est pour cela que sont désormais importants aux yeux des salariés les espaces tels que le coin café, la terrasse/jardin, etc., mentionne Odile Duchenne. Si l’entreprise travaille dessus, elle fera remonter la satisfaction. » Bien sûr, pas toujours évident pour une entreprise de revoir l’intégralité de ses aménagements, mais elle peut éventuellement compter sur l’essor du flex-office pour réorganiser les mètres carrés. De plus, les organisations doivent garder en tête la prise de conscience de l’espace, de l’aménagement et de l’équipement de la part des futures recrues : 39 % des sondés disent avoir choisi un emploi en fonction des locaux.

*Enquête réalisée en ligne par l’ObSoCo pour Actineo du 28 avril au 9 mai 2023 auprès d’un échantillon représentatif de 1 200 actifs travaillant dans des bureaux, selon la méthode des quotas (genre, âge, région, situation professionnelle, secteur professionnel, taille d’entreprise, CSP).

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Diplômée en lettres modernes, Céline Tridon a suivi une formation en journalisme à l’IPJ. Elle y a confirmé son envie de travailler pour la presse écrite et web, souhait exaucé à travers la collaboration avec différents supports sur les thématiques « entreprise », « monde du travail », « management » et « RSE ». En 2023, elle reprend la rédaction en chef de My Happy Job.

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