Au lieu d’invoquer la bienveillance à tout va, la coach Bérangère Touchemann, fondatrice de Coaching de carrière, propose de prôner la « mieuxveillance » qui n’implique pas de jugement, mais une notion de progrès. Explications.

Tout le monde n’a pas la même capacité à alimenter des relations saines et qualitatives. Ceux qui n’y arrivent pas ne sont pas forcément de “mauvaises personnes” ou des personnes “malveillantes”. C’est juste qu’elles ne l’ont pas appris : elles n’ont pas eu le modèle parental ou managérial qui leur aura fait toucher du doigt la vraie coopération.

 La mieuxveillance est OK avec ça. Elle prend l’autre comme il est, même en contexte professionnel, et accordera davantage d’importance à l’amélioration des relations pour le bien-être de chacun. Elle veut que la responsabilité de la relation soit partagée, mais je vais y revenir.

La mieuxveillance : un état d’être permanent

 La bienveillance invite un manager à penser “qu’il faudrait qu’il prenne/trouve le temps d’un café avec chaque membre de son équipe pour savoir s’il a besoin de quelque chose de sa part”. Mais ce café ou ce point hebdo est souvent reporté, le planning étant ce qu’il est.

Alors que la mieuxveillance part du principe que l’acceptation de l’autre dans ses qualités et ses défauts permet des relations de meilleure qualité. Plus d’authenticité, une écoute plus sincère, et une meilleure compréhension. Tout le temps. Et pas qu’à l’occasion du point hebdo semi-imposé.

On n’écoute pas “plus”, mais on écoute “mieux”. Cette attitude s’inscrit dans une démarche de développement personnel plus global : tant dans la sphère professionnelle que privée.

La mieuxveillance : place aux émotions

Quand la bienveillance ordonne d’écouter plus, et de faire preuve de plus d’empathie, la mieuxveillance encourage l’expression des émotionsCar une émotion est une information : c’est l’expression d’un besoin à combler.

En exprimant ses besoins, le collaborateur aidera donc le manager à savoir ce qu’il lui faut pour se sentir bien managé. Et en exprimant les siens à son tour, le manager informera son équipe en transparence, lui tendra la main pour que la confiance mutuelle s’installe.

Oui oui, même en contexte professionnel, on a le droit de dire :

  • “j’ai peur d’aller chez ce client seul.e, j’aurais besoin que tu m’y accompagnes”,
  • ou “je me sens déçu.e de notre échange de ce matin, j’aurais besoin de reparler de tel point ”,
  • ou encore “je me sens frustrée de ne pas avoir obtenu telle réponse de la RH, j’aurais besoin que tu m’appuies”.

La mieuxveillance : place à la co-responsabilité

Il est lourd d’avoir à porter seul le devoir de bienveillance envers ses collaborateurs. Ou envers son manager. Et la mieuxveillance pense toujours que l’on est co-responsable d’une relation.

Car pour qu’une relation fonctionne :

  • A doit faire son bout du chemin vers B,
  • et B doit faire son bout de chemin vers A

Et on ne peut pas être responsable de la part du chemin qui ne nous appartient pas. Donc former uniquement les managers au management bienveillant, c’est juste oublier 50% du problème…

La mieuxveillance : faire progresser le système

Mais si la responsabilité est toujours partagée dans le cadre d’une relation, chacun est également responsable de faire monter tout le système en qualité. Une entreprise, c’est un système complexe : Une somme d’individus liés entre eux, et à leur environnement, par des branches invisibles, appelées les relations.

L’ approche systémique dit que l’amélioration des relations d’un individu a une influence sur les personnes et l’environnement en relation directe avec lui. L’individu donne l’exemple, modélise de nouveaux comportements, et fait donc progresser tout son environnement, par des réactions en chaînes. La mieuxveillance pense que chacun est responsable d’une meilleure qualité de ses relations, et qu’il a ainsi son rôle à jouer pour améliorer le monde du travail. Voire la société toute entière, en impulsant de nouveaux comportements aussi dans le système travail, le système famille, le système couple, etc.

La mieuxveillance pour retrouver du Sens au travail

Tant de gens sont en perte de sens au travail ! Pourquoi ? Parce quelque chose dans la machine, leur semble incohérent. Et que l’endroit où ils s’assoient tous les matins au boulot n’est plus aligné avec ce qui est important pour eux, avec leurs valeurs.

Et des tas de valeurs passent par les relations, et en particulier celles qui sont importantes pour nous au travail : Loyauté, respect, reconnaissance, écoute, solidarité… Nous avons besoin des autres, pour nourrir ces valeurs. C’est ainsi que des relations mieuxveillantes peuvent venir redonner du Sens à notre vie au travail.

Alors changeons de paradigme : Passons du management transactionnel(une consigne = une action, un résultat attendu) au management relationnel, pour plus de coopération et de cohésion. Pour des résultats plus durables et globaux.

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