L’éco-anxiété gagne du terrain. Il est pourtant possible de remédier à cette détresse psychique en adoptant une démarche active qui convient à ses propres valeurs. Et ceci, même au travail !

Les Français s’inquiètent des conséquences de la crise écologique et cela a un impact sur leur santé mentale. D’après une étude de l’Observatoire de l’éco-anxiété 20% des répondants décrivent ressentir des émotions proches de l’éco-anxiété : craintes pour l’avenir, sentiment d’impuissance, difficultés à se projeter dans un monde en proie aux catastrophes naturelles, problèmes de sommeil, etc. En plus de ces éco-inquiets, on trouve également 5% de personnes très fortement éco-anxieuses, qui affichent des symptômes forts d’angoisse, voire de dépression, liée notamment à la crise écologique globale. « L’éco-anxiété, c’est une détresse psychique et mentale face aux enjeux environnementaux, confirme Pierre-Eric Sutter spécialiste de la santé mentale au travail et co-auteur du livre Bien-vivre son éco-anxiété (éditions Gereso). Elle se manifeste à travers des symptômes cognitifs, affectifs, comportementaux et collatifs. » Dans ce dernier cas, les éco-anxieux auront en effet toujours l’impression de n’en faire jamais assez pour la planète : les éco-gestes semblent insignifiants par rapport aux enjeux climatiques. Or, Pierre-Eric Sutter et sa co-auteure Sylvie Chamberlin assurent dans leur ouvrage qu’il est possible de se libérer de ses chaînes, en établissant régulièrement une liste de bonnes nouvelles qui nourrissent positivement et en découvrant des éco-témoins inspirants, qui sont de multiples chemins possibles de passage à l’action avant de franchir le pas soi-même. Et de se réinventer via un éco-projet.

Se mettre en action

Pour pouvoir se lancer, il faut déjà aller mieux. Il s’agit de limiter son stress. « C’est difficile de rechercher quelque chose quand on n’est pas à l’aise. Aussi, ce que nous recommandons, c’est de contrebalancer des informations négatives par des informations positives », conseille Sylvie Chamberlin. Ainsi, par exemple, un jeune diplômé qui aura tendance à être éco-anxieux, peut orienter ses recherches d’emploi vers des entreprises qui agissent en faveur de l’environnement. L’idée, aussi, c’est d’intervenir sur ce qui dépend de soi. Un salarié qui se désespère de trouver des gobelets en plastique à la machine à café peut diffuser des bonnes pratiques au sein de son entreprise ou venir avec son propre mug… « Tout l’enjeu, c’est de trouver des choses qui permettront progressivement de trouver des solutions, commente Sylvie Chamberlin. Sans pour autant vouloir devenir le sauveur du monde ! » Il faut aussi accepter qu’il n’y a pas de petite ou de grande action, il n’y en a pas une qui a plus de valeur qu’une autre. « L’éco-anxieux vit souvent un choc de valeurs, car il se rend compte, en découvrant tous les désastres climatiques, qu’il a été lui-même complice du système. Il va donc revoir sa manière de fonctionner, poursuit l’auteure. Or, une fois qu’il aura calé ses valeurs et retrouvé du sens à ce qu’il veut faire, il doit diagnostiquer ce sur quoi il peut ou pas agir. C’est faire une analyse assez objective des forces et des faiblesses de son travail actuel. »

A son échelle

Chaque personne peut alors envisager son éco-projet à trois niveaux : individuel (adopter des écogestes, changer certaines habitudes de son mode de vie par exemple), collectif (comme rejoindre une association de protection de l’environnement) ou sociétal (comme créer une entreprise à impact positif). « Chacun doit prendre en compte ses capacités et ses possibilités. Il ne s’agit pas d’être radical : il faut avoir des objectifs qui soient atteignables, réalisables et ‘écologiques’ pour soi-même », rappelle Sylvie Chamberlin. « Réfléchir à ses valeurs, c’est s’interroger sur le développement de son éco-projet sans qu’il soit en disharmonie avec la société », surenchérit Pierre-Eric Sutter. Chacun a son échelle, ses envies ou ses moyens peut lancer son éco-projet. Ce qui compte, c’est que ce dernier contribue à ce que l’éco-anxieux retrouve la paix intérieure puis s’accomplisse en réalisant son éco-projet. L’éco-anxieux peut ainsi choisir de se réinventer.

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Diplômée en lettres modernes, Céline Tridon a suivi une formation en journalisme à l’IPJ. Elle y a confirmé son envie de travailler pour la presse écrite et web, souhait exaucé à travers la collaboration avec différents supports sur les thématiques « entreprise », « monde du travail », « management » et « RSE ». En 2023, elle reprend la rédaction en chef de My Happy Job.

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