Travailler quatre jours par semaine payés cinq, un rêve inaccessible ? Pas chez Je Porte Mon Bébé ! Les quinze salariés de cette entreprise toulonnaise travaillent un jour de moins, de mai à août depuis 2017, sans que l’activité n’en souffre. Une première en France que nous raconte Olivier Sâles, co-fondateur avec sa femme Keren de “JPMBB”.

Comment avez-vous eu l’idée de mettre en place cette semaine de quatre jours ?
L’idée m’est venue de façon très spontanée et presque naïve. Elle date de mai 2016 où les jours fériés tombant soit le lundi soit le vendredi, nous avons travaillé de facto quatre jours pendant quinze jours, sans que cela n’impacte la qualité de service et l’activité de l’entreprise. Cela m’a interpellé. J’ai fait un rapide sondage auprès des salariés. Tous sans exception m’ont raconté avoir très bien vécu ces semaines. En fait, ils se sont organisés pour s’adapter à la charge de travail. Ce fut le déclic, inspiré aussi par la start up américaine Basecamp. Je me suis dit : puisque ça marche, pourquoi ne pas continuer ? La proposition a été accueillie avec beaucoup d’enthousiasme.

Pourquoi avoir instauré ces quatre jours seulement de mai à août ?
Parce que c’est l’été ! Il y a plus d’heures de soleil et encore plus au sud où nous avons déménagé en 2016 (la PME était implantée à Montreuil NDLR). On s’adapte au rythme naturel de la saison, on a plus envie de profiter de l’extérieur à ce moment-là de l’année. Travailler quatre jours pendant les mois d’hiver, c’est moins sympa. Par ailleurs, le retour aux semaines normales à partir de septembre n’est pas vécu comme la perte de jours, mais comme du temps de travail gagné en plus, pour faire de la veille, trouver de nouvelles idées…

En fait, vous travaillez plus intensément pendant quatre jours…
Disons que nous priorisons davantage nos tâches, qu’on organise nos journées différemment, sans tomber dans les heures supplémentaires et sans courir dans tous les sens. Les salariés se débrouillent. Il peut leur arriver de traiter des mails importants ou urgents si il y a lieu le vendredi. Mais ce n’est pas bien compliqué. Ce n’est pas vécu comme une contrainte, c’est spontané et puis, c’est temporaire.

Comment expliquez-vous le succès de ce modèle ?
Il repose sur la capacité d’organisation, de motivation et d’autonomie des salariés. Mais aussi sur des outils de gestion et de logistique que nous développons en interne pour nous permettre d’être plus réactif et d’éviter les tâches redondantes et fastidieuses. Car au-delà de ces quatre jours, mon but est d’optimiser le travail des salariés pour qu’ils y passent le moins de temps possible et qu’ils puissent rentrer chez eux, retrouver leurs proches, leur famille. Je suis convaincu que le travail ne libère pas l’homme. C’est un mensonge de faire croire que l’on est mieux au travail parce qu’on peut y jouer au ping-pong ou au babyfoot. On rend les salariés captifs avec des joujoux. Ils travaillent juste moins et rentrent plus tard chez eux. Pour ma part, je préfère que le temps gagné au travail soit récupéré à l’extérieur.

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