Près de la moitié des salariés français télétravaillent un ou plusieurs jours par semaine. Un mode d’organisation qui permet d’éviter les transports, de déjeuner chez soi ou de faire quelques courses entre midi et deux. Mais ces avantages cachent aussi des dépenses qui augmentent au domicile, notamment en terme énergétique. Comment limiter les frais pour que le télétravail reste bénéfique ?

Selon les derniers chiffes de l’Insee, 47 % des salariés français ont pu avoir recours au télétravail en 2023. Certains régulièrement, un ou plusieurs jours par semaine (voire 5 jours sur 5), d’autres occasionnellement. Une pratique qui peut permettre d’éviter des frais de déplacement mais engendre des coûts pour le salarié à son domicile : connexion internet, chauffage, téléphone… La prise en charge de ces frais liés au télétravail par l’employeur n’est pas imposée par les textes législatifs, mais plusieurs jurisprudences rappellent que ces frais, professionnels, doivent être supportés par l’employeur, qui doit également fournir et installer le matériel nécessaire.

De plus en plus d’entreprises, notamment depuis la crise Covid signent des accords sociaux en ce sens, avec des indemnités télétravail (autour de 3 euros par jour) prévues pour leurs salariés. En dehors de cette indemnité, et des équipements pris en charge, comment limiter les frais, et faire en sorte que le télétravail soit bénéfique sur le stress et l’organisation, mais aussi financièrement ?

Opter pour des pratiques économiques (et écologiques)

Travailler à domicile suppose de chauffer sa pièce de travail, particulièrement l’hiver, d’allumer la lumière, de brancher son ordinateur… Bref, de consommer davantage d’électricité et/ou de gaz ou de bois, afin de s’installer dans de bonnes conditions.

On peut limiter les dépenses en utilisant un PC portable plutôt qu’un fixe (qui consomme davantage), privilégier une lampe Led à son bureau et s’installer devant une fenêtre pour utiliser au maximum la lumière du jour.

Un ordinateur portable (selon le modèle) consomme entre 15 et 30 kwh/an alors qu’une unité centrale de moins de 3 ans (sans écran !) utilise entre 50 et 75 kwh/an, selon Green-IT, un collectif d’experts sur le numérique responsable. Un deuxième écran consomme 65 kwh/an, même sans unité centrale : s’il permet un confort de travail, il augmente aussi la facture. Deux écrans 24 pouces utilisent plus d’électricité qu’un ordinateur portable. En télétravail, il faut donc réfléchir à l’équation confort de travail / économie. Pensez aussi à éteindre les appareils une fois le travail terminé.

Travailler dans un petit bureau, plus facile à chauffer

Pour tous ceux qui profitent du télétravail pour s’installer dans le canapé du salon, sachez que privilégier un petit espace permet d’éviter de chauffer pendant les 8 heures de la journée de travail l’intégralité de la pièce de vie, par exemple. Baisser la température des pièces non utilisées, même d’un seul degré, permet des économies. Ainsi, 1°C de moins représente 7 % d’économies. Pas mal, non ? En trouvant un meuble de seconde main ou en demandant un équipement à son employeur, créer un petit bureau, bien aménagé et éclairé, dans une pièce plus petite peut être agréable, et économe.

Demander une participation de son employeur

De plus en plus d’employeurs négocient avec les partenaires sociaux des accords pour aider leurs salariés à financer les dépenses liées au télétravail et donc à l’augmentation de certaines factures au domicile. Rapprochez-vous de votre employeur pour voir si cette indemnité existe et, sinon, parlez-en aux syndicats. Dans les accords négociés depuis deux ans, l’indemnité est souvent située autour de 3 euros la journée de télétravail ou d’un forfait fixe, pouvant aller jusqu’à une centaine d’euros par mois… ce qui donne une idée des frais engagés par le salarié qui travaille depuis chez lui.

Réduire ses impôts

Les frais professionnels supplémentaires occasionnés par le télétravail peuvent être déductibles de votre impôt sur le revenu. Le site impots.gouv.fr évoque plusieurs types de frais parmi ces frais déductibles : les frais de communication (abonnement, souscription à une offre internet…) ; les frais de fournitures et d’imprimés (dépenses de cartouches d’encre, de ramettes de papier) ; l’achat de mobilier et matériel informatique pour les besoins de votre activité professionnelle.

Par exemple, pour les revenus perçus en 2022, le site des finances publiques notifiait qu’un salarié peut déduire des frais professionnels liés au télétravail à hauteur de 2,5 euros par jour de télétravail (13,75 euros par semaine ; 55 euros par mois ou 580 euros par an). Un salarié peut aussi choisir de déclarer ses frais réels, si cela est plus favorable, à condition d’être en mesure de les justifier.

Profiter du télétravail pour limiter les dépenses au quotidien

En travaillant à domicile, on peut profiter d’être chez soi pour lancer une machine à laver ou un lave-vaisselle pendant les heures creuses d’électricité, ou se préparer un plat pour le déjeuner en évitant d’avoir à le commander plus cher, ailleurs.

On peut aussi, quand les enfants sont grands et/ou autonomes, éviter de les mettre à la garderie et donc économiser quelques heures de modes de garde (à condition de pouvoir travailler en leur présence !).

Certains travailleurs décident aussi de commencer plus tôt le matin puisqu’ils n’ont pas de temps de déplacement, ou de diminuer leur pause déjeuner pour terminer plus tôt et ainsi éviter, là aussi, des frais de garde d’enfants.

Enfin, le télétravail peut aussi être l’occasion de prendre de nouvelles habitudes, par exemple de débrancher sa box internet lorsque l’on n’a pas besoin de connexion. L’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (Ademe) calcule que la consommation d’une box atteint 300 kwh/an, c’est-à-dire autant qu’un réfrigérateur. Penser à l’éteindre, au moins la nuit, permettrait donc des économies réelles. Eteindre – et non mettre en veille :  l’Ademe rappelle que la puissance cumulée de tous les appareils en veille atteint souvent les 50 W, soit plus de 80 euros par an.

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Titulaire d’un master de journaliste au Celsa (Paris), Lucie Tanneau est journaliste indépendante, sillonnant la France, et plus particulièrement l’Est de la France au gré des thèmes de ses articles. Elle collabore à de nombreux titres, de Liaisons sociales magazine, La Vie, et Okapi, en passant par Grand Est, l’Est éclair, Village, et Foot d’Elles.

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