Que faire lorsqu’une situation semble bloquée ? Avec une bonne connaissance de soi, il est possible de trouver la solution qui permettra de s’en sortir. C’est l’intelligence de transformation, que détaille ici la coach et consultante en management Rose Balducci, co-auteure du livre « Mieux se connaitre pour rebondir en toute circonstance. Faire d’une montage un grain de sable » (éditions Gereso).

En quoi consiste l’intelligence de la transformation ?

Rose Balducci : Développer une intelligence de transformation permet d’identifier et d’adapter les leviers pour rebondir en toutes circonstances. C’est la capacité à mettre en lien ce qu’il se passe en soi avec le contexte et de pouvoir définir si sa réponse est adaptée au contexte.

Si ce n’est pas le cas, quelle réponse alors envisager en termes de comportement, d’acte ou de langage ? Comment le mettre en conscience voire en faire un entrainement au quotidien ? Et comment revoir sa position en fonction des résultats ? Il s’agit donc d’être dans un processus d’exploration et d’ajustement.

Et cela passe par une meilleure connaissance de soi ?

Être en mesure d’avoir une meilleure compréhension de nous-mêmes favorise la prise de hauteur, le recul nécessaire pour adopter une posture constructive. L’objectif est de libérer en nous les blocages que certaines situations provoquent, de fluidifier nos relations.

Nous pouvons évaluer de façon objective le contexte, en revanche, si nous ne nous connaissons pas nous-mêmes, nous pouvons être pris dans des automatismes ou des façons de faire qui nous échappent. Et alors nous n’arrivons plus à nous gérer dans cette démarche.

Il faut qu’il y ait une intention claire de se dire ‘je vais mieux me connaitre, mieux comprendre comment je fonctionne, déterminer mon caractère, ce qui est constant ou imprévisible dans ma personnalité’, etc. C’est aussi s’interroger sur les éléments de langage qui sont pour moi importants, sur les types de personnalités ou de situations qui me déstabilisent (afin de les anticiper) et celles qui me mettent en confort. C’est aussi pouvoir comprendre quelles sont mes émotions qui apparaissent le plus souvent et comment je suis en capacité de les appréhender. Est-ce que je me laisse submergé ou suis-je en mesure de prendre le recul nécessaire ?

C’est être lucide quant à ses forces et ses faiblesses donc ?

C’est en effet être lucide et les accepter. Même quand il s’agit de qualités, certaines personnes sont en difficulté de les voir. Nous pouvons ainsi développer notre capacité à mieux nous observer. Cela veut dire nous comprendre et nous accepter en identifiant la situation présente, mesurant d’où nous partons et les évolutions à apporter, tout en nous entraînant à explorer concrètement leurs mises en œuvre. Ensuite, il est de notre responsabilité de nous remettre en posture. Souvent, nous attendons que ça soit l’autre qui le fasse. Mais je ne peux agir que sur ce qui dépend de moi pour faire bouger l’autre…

Y a-t-il un risque de se méconnaitre ? De croire que nous maitrisons, à tort, certaines choses ?

Nous sommes environ 20 % de notre temps en conscience, le reste étant des automatismes. Mais nous ne nous en rendons pas compte. Cela donne donc l’illusion à la personne qu’elle est autrement. L’ego est très protecteur. S’il est souffrant ou arrogant, il est difficile pour la personne de l’entendre et parfois il lui faut des situations qui la secouent pour remettre en question des comportements. D’ailleurs, les différentes formes d’ego s’apparentent à un biais cognitif, de représentation de soi : surdimensionnée, équilibrée, sous-dimensionnée. La forme d’ego, ce que l’on pense, est impactée par la représentation et la conscience que l’on a de soi à l’instant T.

Concrètement, que va permettre l’intelligence de transformation ?

Elle permet d’être acteur de son évolution. Scientifiquement, le mot « intelligence » signifie « mettre en lien le plus rapidement possible pour adapter une solution ». Ici, il s’agit donc de mettre en lien sa capacité de changement, de transformation, le plus rapidement possible dans certaines situations pour éviter de rester bloqué. Pour être dans une intelligence de transformation, il faut déjà être dans l’intention, se mettre dans l’état d’esprit suivant : ‘j’ai des forces, j’ai des qualités, j’ai aussi des faiblesses’, ce qui est plus approprié que de se dire ‘j’ai une force et je peux l’appliquer à toutes les situations’.

C’est être en capacité de savoir basculer entre son territoire émotionnel et son territoire cognitif. Par exemple, si je dois parler en public ou si je dois rencontrer une personne avec laquelle j’ai été en conflit, je peux d’emblée me dire ‘ça va mal se passer’. Or, je dois être en mesure de m’interroger ‘qu’est-ce qui fait que ça va bien se passer ?’ Et je déclenche ainsi d’autres ressources en moi. Tout est une question d’état d’esprit.

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Diplômée en lettres modernes, Céline Tridon a suivi une formation en journalisme à l’IPJ. Elle y a confirmé son envie de travailler pour la presse écrite et web, souhait exaucé à travers la collaboration avec différents supports sur les thématiques « entreprise », « monde du travail », « management » et « RSE ». En 2023, elle reprend la rédaction en chef de My Happy Job.

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