Le premier risque avec le burn-out, c’est de ne pas voir les choses telles qu’elles sont. Or, il faut savoir s’écouter, écouter son entourage et… accepter de ne plus y arriver.

Il n’est pas rare, lorsque l’on est en surchauffe professionnelle, d’être dans le déni et de ne pas (vouloir) voir que l’on va dans le mur.

On fait l’autruche : le corps nous parle, nous envoie des alertes (lumbagos, fatigue persistante, irritabilité, sommeil dégradé) que nous n’entendons pas. Ou que nous ne voulons pas entendre.

Parce qu’il est trop difficile de nous avouer que nous y arrivons plus, que nous allons mal, que nous n’arrivons plus à tout gérer.

Parce que nous le prenons comme un aveu de faiblesse.

Parce que nous nous disons que nous sommes moins capables, compétents ou courageux que les autres.

Parce que nous pensons pouvoir tenir encore.

Parce que nous nous croyons plus fort que nous le sommes.

Parce que dire que nous ne pouvons plus, c’est nous penser plus faibles que les autres et nous exposer à leur potentiel jugement.

Parce que si nous arrêtons, nous avons l’impression de trahir nos équipes.

Parce que nous avons parfois besoin d’entrer en zone rouge et de nous prendre le mur pour réaliser que nous avons fait fausse route.

Un mécanisme de défense

Le déni a une fonction : c’est un mécanisme de défense. Il sert à nous protéger car admettre notre épuisement, c’est admettre que nous sommes faillibles. Dans une société qui survalorise la performance et le dépassement de soi, c’est dire « je ne réussis pas là où les autres y arrive ». C’est assez dur d’un point de vue narcissique de se regarder dans le miroir et de dire « stop, je ne peux plus ». Mais ce déni est dangereux : il nous met en vrai risque. En risque de s’effondrer littéralement. En risque de décompensation psychique.

Or, on sait aujourd’hui que plus nous continuons à faire des efforts lorsque nous sommes déjà très fatigués, plus la chute est brutale. Plus un burn-out a été long à s’installer, plus il va être long de s’en remettre.

Plus nous faisons l’autruche, plus ce que nous redoutons et que nous tentons d’éviter par le déni (l’arrêt) sera justement long. Autrement dit, nous ne nous rendons pas du tout service…

Deux conseils d’urgence et de bon sens :

  • Écoutez les messages de vos proches (amis, famille, collègues) qui sont bien souvent lanceurs d’alerte : “tu n’as pas l’air en forme”, “tu es à fleur de peau en ce moment”, “il faut que tu lèves le pied”, “ça ne peut pas continuer comme ça”, etc.
  • Verbalisez : parlez de votre fatigue à un professionnel de santé (médecin traitant ou du travail, psychologue/psychiatre, etc.). Ne vous repliez pas.

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Ex-chasseuse de tête, enseignante-chercheur en droit des affaires, Marina Bourgeois est la dirigeante d’Oser Rêver Sa Carrière, cabinet spécialisé en transition de carrière et épuisement professionnel. Elle est aussi l’auteure de Burn-out. Le (me) comprendre & en sortir, 2018.

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