Le terme de bienveillance est devenu un mot magique en entreprise, notamment en termes de management. Comment la définir et la cultiver ? Nous avons posé la question à Sylvie Bernard-Curie et Christophe Deval, tous deux psychologues, thérapeutes et DRH, auteurs de Simplifiez vos relations avec les autres (1). Explications en cinq points clés et mise en pratique avec un exercice.

Etre bienveillant, qu’est-ce que cela signifie ?

C’est se soucier de l’autre, vouloir le bien et le bonheur des autres.  Cette intention est une composante indispensable de l’empathie, avec l’attention (à l’autre et à soi).

Bienveillance et compassion, des synonymes ?

Pas tout à fait. Alors que la bienveillance vise à faire le bien, la compassion vise à soulager la souffrance.

Peut-on tous devenir bienveillants ?

Oui, c’est une capacité que chacun a en soi dès le plus jeune âge. Dès quatorze mois, les bébés ont ainsi des comportements d’aide désintéressée et de coopération. C’est aussi une capacité qui s’entraîne. Tout le monde peut être bienveillant ou malveillant, l’être humain est malléable, cela dépend notamment de l’environnement dans lequel on évolue. On a tous intérêt à le devenir : les actions bienveillantes améliorent considérablement nos relations aux autres, mais aussi notre propre bien-être. C’est un cadeau que vous faites aux autres, mais aussi à vous-même. Des études ont montré que, lorsque nous faisons preuve d’altruisme et de générosité, nous en retirons plus de satisfaction que lorsque nous poursuivons des buts égoïstes.

Que faire pour la développer ?

Pour qu’elle se développe, notamment en entreprise, il faut bien que quelqu’un commence ! Ce n’est pas parce que l’on reçoit que l’on donne, mais parce que l’on donne que l’on a plus de chances de recevoir. Chacun est un acteur de changement. C’est ensuite une vague positive qui se répand sur les autres, et ainsi de suite. Cela ne demande pas beaucoup de moyens ! Au quotidien, cela passe par la politesse, des feed-backs réguliers, de l’écoute… Cela demande aussi de créer des événements bienveillants, et pas seulement une journée par an !

Quels sont les freins ?

D’abord, la peur : peur de vos émotions (peut d’être submergé ou de perdre le contrôle si vous vous laissez toucher par les autres) et peur des autres (peur de vous faire avoir par gentillesse ou qu’on abuse de votre confiance, peur d’être rejeté). Ensuite, le jugement qui se décline, lui aussi, en deux parties : jugement sur les autres (en vous disant par exemple qu’ils ne méritent pas votre bienveillance) et jugement sur vous (en considérant que faire preuve de bienveillance est un signe de faiblesse).

Votre exercice : Essayez d’identifier cinq actions basées sur votre bienveillance simples et faciles à mettre en oeuvre, que vous allez être en mesure de réaliser dans les deux ou trois prochains jours. Lorsque vous l’avez fait, observez votre état d’esprit, comment vous vous sentez. Et recommencez régulièrement pour cultiver votre bienveillance, votre bien-être et vos relations.

Simplifiez vos relations avec les autres duval bernard curieDéjà auteurs de Vous avez tout pour réussir (1), Christophe Deval et Sylvie Bernard-Curie proposent dans ce deuxième ouvrage une méthodologie (et non pas une liste de recettes !) pour simplifier vos relations – que ce soit avec votre boss, vos collègues, votre conjoint(e), vos amis, vos enfants. Cette méthodologie repose sur trois forces : la flexibilité, l’empathie et l’équilibre.

Vous ne tomberez ainsi plus dans les mêmes pièges et vous saurez quoi dire ou quoi faire en toutes situations, même les plus difficiles. Bourré de conseils pratiques et d’exemples concrets, ce guide propose à chaque chapitre de nombreux exercices et questionnaires d’application. L’aventure se poursuit aussi sur Facebook.

(1) InterEditions.

Crédit photo : Unsplash.

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Diplômée de Sciences-Po Paris, Fabienne Broucaret a fondé My Happy Job en 2016. Elle en a été la rédactrice en chef jusque fin 2022. Conférencière et journaliste, elle a écrit "Mon Cahier Happy at Work" (Solar) et "Télétravail" (Vuibert). Elle a aussi co-écrit “2h chrono pour déconnecter (et se retrouver)” avec Virginie Boutin (Dunod). Passionnée par les questions de mixité, elle est enfin l’auteure des livres "Le sport, dernier bastion du sexisme ?" et "A vos baskets toutes ! Tour de France du sport au féminin" (Michalon).

40 Commentaires

  1. C’est très juste, ce qui est dit dans cet article. Je dirais même que la bienveillance, c’est une étape°2.
    L’étape °1 étant tout bêtement la politesse. Ou le bon sens. Enfin le truc de base qui fait que les gens se disent merci, se disent bonjour, s’écoutent parler les uns les autres. La base, quoi. Ca serait un bon début.

  2. […] à un team-building une fois par an ! Si, par exemple, les relations entre collègues ne sont pas bienveillantes tout au long de l’année, cela ne sert strictement à rien. Le bonheur au travail, c’est […]

  3. […] 5° Un manifeste toujours d’actualité Le Manifeste pour l’Optimisme, lancé à la création de l’événement, est toujours accessible en ligne. Et il sonne toujours juste : « De la même façon que la réussite d’une personne ne dépend pas uniquement de ses origines ou de sa formation, la prospérité, la croissance d’un pays ne sont pas seulement fonction de critères matériels comme le climat, les ressources, les matières premières, etc. Le développement dépend aussi de facteurs psychologiques et mentaux, du moral d’une personne comme d’une nation. […] Il est temps d’en finir avec l’idéologie de la résignation pathologique : plus encore que de traitements ou de médications, notre santé mentale est fonction de nos ressources personnelles pour nous épanouir ou surmonter les épreuves. La psychologie positive n’a que quelques décennies mais déjà les recherches sur le cerveau le prouvent : le meilleur médicament, c’est nous ! […] Nous récusons l’idée que l’optimisme est fait pour les beaux jours, quand tout va bien, pour les béats et les nantis. Plus c’est difficile, plus il faut mobiliser des énergies positives. Au moment où rôdent autour de nous la barbarie, la folie meurtrière, les extrémismes, nous affirmons qu’il faut dépasser l’indignation proclamatoire. C’est la somme de nos engagements individuels qui fait et fera de la société française une société plus forte, plus unie, plus bienveillante. » […]

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