Alice, jeune trentenaire, a une fâcheuse tendance à se mettre la pression. Elle multiplie les to-do lists, culpabilise pour un oui et pour un non, ne peut s’empêcher de ruminer. Jusqu’au jour où elle décide que tout cela doit changer. Née de l’imagination d’Anne-Sophie et Fanny Lesage, fondatrices de la newsletter dédiée au développement personnel Holi Me, Alice raconte son histoire dans un journal de bord, aussi drôle que bien illustré, baptisé “Celle qui a dit fuck” (1). Un titre percutant et déculpabilisant qui invite à en finir avec les prises de tête. Comment réussir à lâcher prise au travail ? Les auteures partagent avec nous les outils testés et approuvés par leur héroïne des temps modernes.

Comment savoir si on est, comme Alice, un(e) over-thinker ?
Un(e) over thinker est par définition une personne qui pense trop ! Autrement dit, un(e) extra penseur/euse, hyper cérébral(e) qui est pénalisé(e) dans son quotidien par des ruminations excessives l’empêchant ainsi d’avancer. Il/Elle va se mettre des obstacles qui n’ont pas de raison d’être et que seul(e) elle ou lui pourra être en mesure de contourner par la seule force de son mental.

Est-ce que cela concerne surtout les femmes ?
Evidemment pas ! Il est vrai qu’on assimile souvent la charge mentale au sexe féminin car notre esprit est sur-sollicité au quotidien par nos différentes sphères de vie (famille, boulot, vie sociale) qu’il faut concilier au mieux. Ainsi on se retrouve vite dépassées par le nombre de nos to-do listes. Mais ce n’est pas parce qu’on est un homme qu’on ne peut pas en être victime. Alice, notre héroïne, s’étonne d’ailleurs quand elle rejoint le groupe des OTA (Over Thinkers Anonymes) d’y voir des hommes. Pourtant, comme nous, ils peuvent être victimes de ruminations excessives et vouloir trouver des clés pour y remédier et alléger leur quotidien !

Vous distillez tout au long du livre des conseils et des rituels pour lâcher prise. Lesquels conseilleriez-vous dans un cadre professionnel ?
Vous pouvez vider vos poubelles mentales en couchant sur le papier vos idées noires et en vous en débarrassant physiquement. Nous proposons aussi aux lecteurs d’apprendre à dire non afin de se préserver. Cela parait tout simple, mais sur son lieu de travail plus qu’ailleurs le « non » est souvent perçu comme négatif, alors qu’il ne l’est pas tant que le message et l’intention sont expliqués clairement à l’interlocuteur. Nous invitons aussi les lecteurs/rices à désobéir afin d’ouvrir leur champ d’action. Ou encore à mieux accueillir leurs émotions négatives en en analysant les causes et leurs fondements. Autre clé : se libérer du regard des autres, et plus spécifiquement celui de son management. La peur du jugement, la crainte de mal faire, en bref la peur de l’échec nous empêche souvent d’évoluer comme on le devrait dans la sphère professionnelle. Comme nous y invite Tal Ben Shahar, il faut accepter que dans sa carrière (tout comme dans ses autres sphères de vie), la route est parsemée d’embuches, on chute mais on se relève (ce qu’il résume par le terme « optimalisme ») ! Il faut juste accepter d’être parfaitement imparfait !

Ecrire ou dessiner sont également de bons exutoires, non ?
Oui, tout à fait ! Tenir un journal (l’outil de développement personnel « fil rouge » du livre) ou encore s’exercer au doodling, une technique de communication visuelle, nous entraîne dans une logique de création sans aucune contrainte. En cela, ce sont de bons outils qui invitent à lâcher prise. Cerise sur le gâteau, ils sont aussi reconnus pour booster la concentration et la productivité !

Quid de l’humour et de l’autodérision ?
Plus que des exutoires, ce sont une vraie philosophie de vie ! Nous aimons beaucoup cette citation de Jean-Louis Fournier : « L’humour c’est comme les essuie-glaces, ça n’arrête pas la pluie mais ça permet d’avancer ».

Pouvez-vous nous en dire plus sur le “Fuck-it board” adopté par Alice ? Comment en faire un ?
Le Fuck it board est un outil inspiré du « Vision board », le « tableau de vision » dont Oprah Winfrey elle-même est une adepte. L’idée ici est de réaliser un panneau inspirant qui nous rappellera et nous invitera à chaque coup d’œil à lâcher prise. Les ingrédients : mantra défouloir, héros/héroïnes imparfait(e)s dont on souhaite s’inspirer, photos d’objets qui rassurent. Toute image, dessin, mot, gimmick qui nous invite à lâcher prise est le bienvenu sur le Fuck it Board ! Alice décide même d’y renseigner une caution scientifique pour se rappeler des méfaits de ses ruminations sur son état physique : « Je me plains = production de cortisol (hormone du stress) = dégradation du système immunitaire = risques de maladies cardio-vasculaires (cholestérol, diabète, obésité…) ».

Votre livre aborde aussi l’ennui au travail…
Trouver un métier qui a du sens, dans lequel on se plaît, même si ce n’est pas toujours évident, est une vraie clé d’épanouissement. C’est ce que va comprendre notre héroïne en décidant de sortir de sa confort zone, même si cela nécessite de se dépasser et d’affronter ses plus grandes peurs (#spoileralert !). Elle va s’intéresser à un modèle de pensée adopté au Japon depuis des siècles et résumé dans le terme « Ikigaï », autrement dit notre raison d’être. On y parvient en trouvant l’équilibre entre 4 sphères : la passion, la mission, la vocation, la profession. De quoi nous permettre de répondre à cette question clé : « Pourquoi je me lève le matin ? ».

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(1) Solar, 16.90 euros. Illustrations : Léna Piroux.

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Diplômée de Sciences-Po Paris, Fabienne Broucaret a fondé My Happy Job en 2016. Elle en a été la rédactrice en chef jusque fin 2022. Conférencière et journaliste, elle a écrit "Mon Cahier Happy at Work" (Solar) et "Télétravail" (Vuibert). Elle a aussi co-écrit “2h chrono pour déconnecter (et se retrouver)” avec Virginie Boutin (Dunod). Passionnée par les questions de mixité, elle est enfin l’auteure des livres "Le sport, dernier bastion du sexisme ?" et "A vos baskets toutes ! Tour de France du sport au féminin" (Michalon).

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