Le salaire, la qualité de vie au travail, l’ambiance… Quels sont les critères les plus importants pour choisir de rejoindre (ou non !) une entreprise selon les actifs français ? Réponse dans la quatrième édition du baromètre France 2025 Generali – Viavoice – Radio Classique (1) qui s’intéresse aux nouvelles formes de travail et à la perception qu’en ont les Français. Quelles sont leurs véritables préoccupations ? Quelles sont leurs attentes et leurs aspirations ? Sont-ils optimistes quant à la réalisation de celles-ci à l’horizon 2025 ? Explications.

Ce que cette étude nous montre en premier lieu, c’est un décalage substantiel entre les changements souhaités par les Français actifs et les changements réellement escomptés. Si 58 % des Français actifs souhaiteraient voir leur rapport au travail changer, seuls 47 % pensent qu’une telle évolution aura lieu dans les trois prochaines années. De la même manière, 51 % souhaiteraient une évolution de l’organisation du travail mais seuls 38% pensent que celle-ci sera effective dans les années à venir.

Un souhait de flexibilité accrue

“Par rapport au télétravail, ce qu’attendent aujourd’hui les salariés, c’est une vraie flexibilité selon leur métier, précise Sylvie Peretti, membre du Comité Exécutif de Generali France en charge des Relations Humaines et de l’Organisation. Si notre entreprise a été résiliente pendant cette période de crise, c’est beaucoup grâce aux managers, notamment les managers de proximité. Leur contribution est énorme pour partager les valeurs de l’entreprise, sa stratégie et la contribution de chacun.”

Baromètre generali France 2025 nouvelles manières de travailler

A noter que 64 % des Français actifs pensent que les nouvelles formes de travail pourraient accroitre les inégalités. “Nous réalisons régulièrement des baromètres auprès de nos collaborateurs, explique Florence Cauvet, directrice des Relations humaines de Sanofi France, qui compte 25 000 salariés dans l’Hexagone, avec une grande diversité de métiers. Ces enquêtes montrent que la quête de sens, l’équilibre vie pro – vie perso et la compréhension de la stratégie de l’entreprise sont clés pour les engager. Ce sont des préoccupations des salariés qui doivent être au cœur de nos actions RH. Pour ne pas créer d’inégalité entre les salariés qui peuvent télétravailler et les autres, l’important est que chacun comprenne son utilité dans l’entreprise, le sens de son métier. La formation est également essentielle : nous sommes passés de plans de formation descendants à un modèle d’entreprise apprenante, avec des formations à distance (mais pas seulement !).”

Baromètre generali France 2025 inégalités télétravail

La qualité de vie au travail comme critère de choix n°2 !

Concrètement, les Français actifs mettent en avant les critères de choix suivants pour travailler dans une entreprise dans les trois prochaines années :

  • La question de la reconnaissance au travail semble intrinsèquement liée au critère financier. Ainsi, pour choisir une entreprise, 64 % des Français déclarent qu’ils seront d’abord attentifs au salaire.
  • En deuxième position, la qualité de vie et le bien-être au travail seront prioritaires pour 47 % des Français.
  • En troisième lieu sera prise en compte la situation géographique par rapport au lieu de résidence (pour 31 %).
  • Pour 25 % d’entre eux, l’ambiance au travail constituera un critère primordial.

Baromètre generali France 2025 critères de choix entreprise

Il est intéressant de relever que les nouvelles modalités d’organisation du travail (télétravail) se situent seulement en 5ème position (17%), même si ce faible intérêt est à relativiser dans la mesure où de nombreux métiers ne sont pas concernés par le télétravail. Autre donnée surprenante : cette étude met en évidence un relatif désintérêt des Français pour l’engagement des entreprises pour la société ainsi que leur impact sociétal qui ne sont cités qu’en neuvième position (8 %). Il faut toutefois noter que les 25-34 ans sont surreprésentés parmi les personnes qui auraient pour critère majoritaire l’engagement de l’entreprise pour la société (13 % contre 8 % de l’ensemble).

Les aspirations des jeunes par rapport au travail

“Les jeunes sont un miroir grossissant de ce que nous vivons collectivement, estime Stewart Chau, Directeur des études politiques et opinion chez Viavoice, co-auteur de La fracture, radioscopie de la jeunesse de 1957 à 2021. Pour eux, le travail est avant tout un rapport aux autres. Ils aiment travailler en équipe, en mode projet. On constate dans les études une baisse de motivation de leur part ces dernières années, justement parce que le travail à distance a érodé le collectif. Les jeunes souhaitent également réconcilier leurs temps de vie, ils attendent de la flexibilité en termes de temps et d’espaces de travail, mais aussi du sens dans leurs missions. Ils n’ont plus une vision carriériste linéaire. Ils cherchent davantage à vivre une expérience dans leur travail et raisonnent en termes de parcours professionnel. Pour eux, le temps idéal dans la même entreprise, c’est 2 à 5 ans ! Et trois valeurs leur sont particulièrement chères : la solidarité, la transparence et la bienveillance.

A l’heure de la “Grande démission”

62 % estiment qu’il serait possible qu’il puisse exister en France un phénomène de « Grande démission » comme aux Etats-Unis où des millions de travailleurs ont quitté leur emploi ces derniers mois. Cette conviction est toutefois à nuancer puisque pour la majeure partie des actifs, les évolutions semblent davantage attendues au sein de leur entreprise (29 % souhaitant faire évoluer leur poste et leurs missions et 13 % souhaitant faire évoluer leurs modalités de travail). Parmi les 17 % de Français qui déclarent vouloir changer de travail et les 10 % qui déclarent vouloir changer d’entreprise, combien seront-ils à passer le cap ?

“On constate vraiment la perte de centralité du travail, il n’est plus au centre de nos vies, conclut Clément Roucher, directeur associé de Green Working. Notre rapport au travail a changé. Le travail est un moyen, et non plus une fin en soi. La grande démission est déjà là quand on regarde les chiffres de la Dares : le taux de démission a augmenté de 19% entre 2019 et 2021, le nombre de rupture anticipée de CDD de 25% !”

(1) Interviews réalisées en ligne, du 18 au 21 février 2022 auprès d’un échantillon de 1000 personnes, représentatif de la population âgée de 18 ans et plus, résidant en France métropolitaine. Représentativité assurée par la méthode des quotas appliquée aux critères suivants : sexe, âge, profession de l’interviewé, région et catégorie d’agglomération.

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Diplômée de Sciences-Po Paris, Fabienne Broucaret a fondé My Happy Job en 2016. Elle en a été la rédactrice en chef jusque fin 2022. Conférencière et journaliste, elle a écrit "Mon Cahier Happy at Work" (Solar) et "Télétravail" (Vuibert). Elle a aussi co-écrit “2h chrono pour déconnecter (et se retrouver)” avec Virginie Boutin (Dunod). Passionnée par les questions de mixité, elle est enfin l’auteure des livres "Le sport, dernier bastion du sexisme ?" et "A vos baskets toutes ! Tour de France du sport au féminin" (Michalon).

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