Après deux ans de télétravail, alors que le modèle hybride se généralise, revenir au bureau n’est pas forcément naturel. Comment les entreprises peuvent-elles donner envie à leurs collaborateurs de travailler régulièrement sur site ? Quelles nouvelles habitudes prendre ? Voici des conseils, des exemples concrets et des bonnes pratiques pour vous inspirer.

« Depuis le 14 mars, on a mis en place un retour sur site progressif pour que chaque collaborateur s’habitue », commence Elodie Gourmellet, la DRH d’ADP, société spécialisée dans les prestations et produits numériques dédiés aux professionnels, notamment RH. Pendant quinze jours les collaborateurs peuvent donc ne revenir qu’un jour par semaine. Puis en avril, ce sera deux jours, pour arriver à trois jours de présence sur site à partir de mai. « Concrètement, notre nouveau modèle sera trois jours sur site et deux jours de télétravail, car on est convaincu que l’entreprise est une organisation sociale avec un collectif que l’on a besoin de maintenir », défend la DRH. Mais « aujourd’hui, il y a des freins au retour », constate-elle.

Laisser du temps aux collaborateurs

Le port du masque (supprimé depuis mi-mars) en était un. « L’organisation personnelle, les transports » en sont d’autres. Certains allaient récupérer leur enfant à la crèche à 17h ou à la sortie de l’école, doivent désormais prévoir un temps de garderie pour compenser le temps passé dans les transports, d’autres s’étaient inscrits à un cours de sport proche de leur domicile pour y aller entre midi et deux en télétravail doivent s’organiser autrement. « Comme tout changement, cette période de retour sur site va nécessiter un accompagnement. Je n’ai pas de craintes, mais cela prendra du temps », anticipe la DRH.

Donner du sens au retour au bureau

« Il faut surtout redonner du sens pour inciter les travailleurs à revenir au bureau », encourage Gaëlle Féchant, la directrice Offres et pédagogies d’Unow, dont les clients lui demandent de nouveaux modules pour s’adapter au travail hybride, devenue la nouvelle norme. « Il faut que les gens réapprennent à sortir, reprennent l’habitude de travailler physiquement avec leurs collègues, et que la direction passe les messages sur la suite à ses collaborateurs », liste-elle. « La communication va être fondamentale dans cette période de retours », encourage-t-elle.

« Redonner du sens passe aussi par la redéfinition des missions et du rôle de l’entreprise elle-même », détaille Gaëlle Féchant. « On n’est pas tous des indépendants qui travaillent depuis notre domicile : il faut marquer la différence auprès des salariés. Il font partie d’un groupe, avec une dynamique, et une écoute de la part de leur entreprise », distingue-t-elle. « On va réengager les personnes plus facilement en présentiel, par la chaleur de la voix », conseille-t-elle aussi.

Le rôle clé des managers pour animer la vie de bureau

Supprimer les contraintes sanitaires (masque, distanciation à la cantine, dans les bureaux ) et porter une politique pour rassurer le collaborateurs sur l’hygiène et la sécurité (possibilité de garder le masque, nettoyage…) contribuent aussi à faciliter le retour sur site. « Il faut aussi passer par les managers », conseille Dominique Delatre-Dometz, directrice de l’environnement de travail chez Saint-Gobain, et membre du Comex de l’Association des Responsables des Services Généraux et Directeurs de l’Environnement de travail (Arseg). « Ils ont un rôle essentiel : le manager doit devenir un animateur, pour animer les réunions en présentiel et le collectif », encourage-t-elle.

Proposer des services en plus sur site

« Le directeur de l’environnement de travail (ou les RH de proximité, ndlr) va aussi devoir proposer des services ou des animations sur le site, auxquels les collaborateurs n’ont pas accès à domicile », défend-elle. Conférence sur le sommeil, l’ergonomie, l’alimentation, prévention en santé, sport, semaines à thèmes… « Les collaborateurs ne reviennent pas seulement pour retrouver leur bureau, il faut leur apporter des infos, utiles également à leur vie personnelle, et la prévention en santé est l’un des sujets les plus attendus », remarque-t-elle, « de même que l’activité physique, alors que le télétravail a accru les risques liés à la sédentarité ».

Aménager le bureau différemment

Cela passera aussi, à plus long terme, par un aménagement des lieux pour travailler différemment. Au domicile, le bureau individuel. Au siège, les salles de travail collectif. De même que les entreprises commencent à envisager (c’est en tous cas ce que conseillent bon nombres de coachs) de lister les activités à faire en télétravail ou en présentiel selon leur nature, le besoin de concentration, d’échange, de créativité… elles vont devoir réfléchir à offrir des espaces de travail qui correspondent à ces activités pour lesquelles le collaborateur préfère être au bureau. Si le salarié vient travailler sur un dossier qui exige créativité et innovation, le bureau individuel n’est pas adapté et son employeur devra donc lui permettre d’avoir accès à une salle aménagée en conséquence… et modulable. Cela lui donnera envie de sortir son vélo, sa voiture ou de grimper dans le RER pour revenir sur site.

Miser sur la convivialité au bureau

Au sein d’ADP, dès que le rythme de travail hybride sera installé, la DRH prévoit aussi « des moments de convivialité ». En juin, chaque site organisera donc des animations « pour recréer les moments que l’on connaissait avant la pandémie ». Les vœux et la galette des rois n’ont pas pu se faire, mais la DRH pense déjà à des goûters pour fêter ensemble les retrouvailles, rencontrer de nouveau les collègues, notamment les derniers venus, « et recréer des temps forts ». Ces temps si importants qui marquent la vie des entreprises.

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Titulaire d’un master de journaliste au Celsa (Paris), Lucie Tanneau est journaliste indépendante, sillonnant la France, et plus particulièrement l’Est de la France au gré des thèmes de ses articles. Elle collabore à de nombreux titres, de Liaisons sociales magazine, La Vie, et Okapi, en passant par Grand Est, l’Est éclair, Village, et Foot d’Elles.

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