Gaël Seydoux a entamé en 2022 sa « quatrième vie professionnelle ». Après une formation d’infographiste, ce spécialiste de la 3D a travaillé 13 ans pour le cinéma avant de basculer dans la production de jeux vidéos puis de rejoindre Technicolor pour diriger un laboratoire de recherche spécialisé dans les technologies immersives, à Rennes. Il dirige aujourd’hui la start-up Emova, qu’il a créée. Une petite pousse qui devrait permettre dès l’année prochaine l’essayage virtuel de vêtements. Un nouveau métier qui a du sens pour Gaël Seydoux. Retrouvez son témoignage, nouvel épisode de notre série d’articles sur le sens au travail.

« Le challenge d’entreprendre est de pousser une idée jusqu’au bout. C’est une belle aventure. Je ne crois pas que je l’aurais fait plus jeune. J’ai voulu me former au business à l’Insead dès 2015 mais cela ne s’est pas fait. J’ai attendu 2019 et cela m’a permis d’oser sortir du salariat et de créer ma start up en 2022. C’était le bon moment, à 57 ans : on peut encore innover et se lancer, fort de toute son expérience passée !

Concevoir des choses utiles a du sens. J’ai toujours imaginé du divertissement pour faire rêver, dans un sens plutôt esthétique, puis quand j’ai commencé à manager, le sens est devenu plus utile. Chez Technicolor, ensuite, alors que l’objectif de mon laboratoire était de créer de la propriété intellectuelle, mon challenge était de déposer des brevets, d’écrire des projets et j’y trouvais du sens, mais j’ai perdu le lien avec le marché. Le grand enjeu aujourd’hui est climatique et j’en discute souvent avec mon fils qui travaille directement dans ce secteur. Tout le monde ne peut pas être un acteur direct. Avec Emova, je me sens à ma place et utile. Nous voulons amener une expérience nouvelle, immersive, et qui permet de diminuer les retours après achat : un projet utile au niveau des usages et pour l’environnement. D’autant que j’ai trouvé un partenaire, Qarnot Computing, basé à Montrouge, qui permet de valoriser la chaleur des ordinateurs pour restituer l’énergie dans des chaudières, à partir de calculs sur les cartes graphiques. Cela amène un sens supplémentaire à mon idée !

Réussir, échouer, tester

Le travail représente 8 heures par jour, 5 jours par semaine, si l’on s’embête et que l’on fait un truc inutile, ou qui n’a pas de sens pour soi, il y a un vide. Je n’ai pas toujours été aligné, mais l’entreprise m’a appris la résilience et je crois à l’importance de faire un métier qui permet de se dépasser, de solliciter son intelligence, de faire des rencontres, de partager avec son équipe… J’ai eu la change d’être né dans un milieu qui m’a permis de faire des études, et ma curiosité m’a amené à m’intéresser à plein de choses. Après… réussir, échouer, tester, font partie de la vie professionnelle !

Transmettre a aussi du sens pour moi, même si je ne suis pas le meilleur pour expliquer ce que je fais à mes enfants ! Tant que l’on réfléchit, on peut trouver du sens : c’est encore plus vrai dans une start-up fragile où il faut se remettre en cause en permanence malgré le stress de trouver de l’argent, de recruter les bons collaborateurs… Cela me maintient éveillé et je pense que ce que j’ai appris les trente dernières années me sert aujourd’hui et me permet de me sentir à ma place. »

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Titulaire d’un master de journaliste au Celsa (Paris), Lucie Tanneau est journaliste indépendante, sillonnant la France, et plus particulièrement l’Est de la France au gré des thèmes de ses articles. Elle collabore à de nombreux titres, de Liaisons sociales magazine, La Vie, et Okapi, en passant par Grand Est, l’Est éclair, Village, et Foot d’Elles.

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