Qu’est-ce que la gamification peut apporter au travail en équipe ? Les explications de Sylvain Boutet, co-fondateur de l’Académie Spinoza et co-auteur du serious game “Mission Coopération” (1).

Comment la gamification permet de mieux travailler ensemble ?
Sylvain Boutet.
Au centre du dispositif ludique, il y a l’expérience du jeu en équipe : ce moment partagé resserre les liens entre les individus et permet de mieux connaitre ses collègues. Ensuite il y a la mécanique du jeu en elle-même qui crée un environnement propice au travail en équipe. Les règles du jeu posent d’emblée un cadre de sécurité entre les participants. Le jeu les emmène dans l’action, l’interaction, la résolution commune de défis et le plaisir partagé de les surmonter. Ils sont embarqués dans l’aventure et souhaitent y donner le meilleur d’eux-mêmes…tout en étant « protégés » par leurs personnages : dans le jeu, ils sont leurs personnages respectifs et non eux-mêmes. Une nuance qui favorise le lâcher-prise et l’engagement. Enfin il y a l’histoire qui suscite émotions, surprise et imagination et l’esthétique du jeu qui ouvre à la beauté, au dépaysement et au fun. Ces deux éléments favorisent l’inspiration des participants et la création d’un imaginaire collectif partagé. Ce vécu partagé contribue à poser le socle d’une relation différente.

Est-ce que cela marche aussi bien à distance qu’en présentiel ?
S.B.
Oui tout à fait ! Dès lors que le jeu est animé par un facilitateur, qui garantit le cadre, le bon fonctionnement du groupe, et stimule les apprentissages et les prises de recul, le résultat sera le même en salle ou à distance. L’idée que la coopération fonctionne mieux en présentiel qu’en distanciel est une croyance contredite par les expériences de jeu à distance que nous avons pu mener depuis mars 2020.

Comment convaincre sa hiérarchie si on sent des réticences à essayer un serious game dans le cadre du travail ? 
S.B. Même en parlant de « serious game » – jeu sérieux-, nous rencontrons souvent cette objection dans le monde professionnel. Et c’est une interrogation compréhensible. Pourtant, apprendre en s’amusant est un moteur puissant de développement personnel et collectif… les enfants nous le montrent tous les jours. L’argument principal à mettre en avant est donc le « plaisir d’apprendre… tous ensemble » ! Un autre argument important est l’efficacité temps / résultats. En effet sur un temps court, les serious games permettent d’expérimenter sur plusieurs thématiques et de générer des prises de conscience avec un effet long terme.

(1) Mission Coopération : le Serious Game coopératif de la coopération !
Un atelier pour expérimenter les freins et accélérateurs de la coopération dans une équipe. Mission coopération, édité par Belugames, est un dispositif 3 en 1: un jeu, une formation et un teambuilding. Réalisable soit 100 % en présentiel, soit 100 % en distanciel. Les joueurs sont répartis par équipe de 4 à 6, un facilitateur les accompagne tout au long du jeu et des différents apprentissages. Les principaux thèmes abordés : la pression et ses impacts individuels et collectifs, la puissance du collectif, les leviers de la coopération, la complémentarité des talents, la reconnaissance, l’agilité et la fluidité. En savoir + : https://missioncooperation.com/index.php/fs/

Cet article est extrait de notre 10ème hors-série. Il est téléchargeable gratuitement : www.myhappyjob.fr/hors-serie

Vous y trouverez notamment le témoignage de l’entreprise Salesforce qui a utilisé le serious game “Mission Coopération” en interne.

Comme le rappelle l’Anact sur son site Internet, “après plus d’un an de crise, on n’a jamais eu autant besoin de travailler ensemble, de s’appuyer sur des coopérations solides, d’échanger collectivement sur les façons d’organiser le travail de manière efficace…”  Face à la crise sanitaire, de nouvelles modalités se sont mises en place. Elles ont notamment interrogé notre manière de travailler ensemble : comment continuer à « faire équipe » entre vie de bureau et télétravail ?

 

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Diplômée de Sciences-Po Paris, Fabienne Broucaret a fondé My Happy Job en 2016. Elle en a été la rédactrice en chef jusque fin 2022. Conférencière et journaliste, elle a écrit "Mon Cahier Happy at Work" (Solar) et "Télétravail" (Vuibert). Elle a aussi co-écrit “2h chrono pour déconnecter (et se retrouver)” avec Virginie Boutin (Dunod). Passionnée par les questions de mixité, elle est enfin l’auteure des livres "Le sport, dernier bastion du sexisme ?" et "A vos baskets toutes ! Tour de France du sport au féminin" (Michalon).

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