Plus de 700 000 personnes vivent aujourd’hui en France dans un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). Comment favoriser le bien-être et l’épanouissement professionnel des personnes qui y travaillent ? Interview de Johann De Ribas, Directeur des Ressources Humaines du groupe Les Orchidées qui compte 5 résidences autour de Lille et emploie 400 collaborateurs.

Pouvez-vous nous détailler votre politique de qualité de vie au travail ?
Johann De Ribas. Tout d’abord, il n’y a pas de recette miracle en matière de QVT ! Nous sommes une association à but non lucratif, nous n’avons donc pas d’actionnaires, et pour le DRH que je suis, cela change beaucoup de choses. L’argent investi va soit aux résidents soit aux salariés. A mon arrivée, nous avons lancé un baromètre RH pour faire un bilan avant de lancer de nouvelles actions concrètes. Nous nous en servons maintenant tous les deux ans. Les questions portaient sur les relations au travail, les métiers, l’entreprise… Des formations ont été mises en place pour les managers, afin de favoriser l’écoute et la reconnaissance des équipes. La charge émotionnelle est très forte dans nos métiers et elle ne doit pas être négligée au quotidien. Nous avons aussi mis en place un numéro d’aide pour les salariés avec Europ Assistance et Generali pour que des psychologues soient à leur disposition sept jours sur sept. Enfin, chaque résidence organise des activités mêlant la direction et les salariés: soirée karaoké, séances de yoga du rire, etc. Cela contribue à la bonne ambiance au travail, tout comme le confort des locaux.

En quoi consiste la Vision 2026 du groupe ?
Johann De Ribas. Elle résume nos valeurs, nos ambitions et notre mission : qu’est-ce que cela veut dire de travailler aux Orchidées ? Quel est le sens de nos métiers ? Nous voulons que tous les collaborateurs partagent ce socle commun. Notre mission est ainsi définie : « proposer aux personnes âgées et à leur entourage un accompagnement attentif et personnalisé, pour une étape de la vie au sein d’un environnement chaleureux ». Nos ambitions ? Mettre le bien-être du résident au cœur de notre métier, faire de l’entourage un partenaire précieux, avoir des équipes formées, responsables, valorisées, garantes de nos valeurs et des lieux de vie à la pointe du progrès technologique et social. Quant à nos valeurs, elles forment l’acronyme CARE.

Concrètement, qu’est-ce que cela change d’avoir formalisé une vision collective ?
Johann De Ribas. Cela se ressent au quotidien. Lors de la crise sanitaire, j’ai vu un dévouement et un engagement incroyables de jour comme de nuit, l’attachement des salariés à leur métier, des équipes soudées et resserrées malgré les conditions difficiles (port du masque, de blouses, etc.) et la peur du Covid-19. Il y a une vraie fierté à travailler ensemble. Les salariés occupant des fonctions support ont été très présents pour ceux et celles travaillant dans les résidences afin de les rassurer et d’avoir leurs feed-backs pour s’adapter au mieux. Nous avons anticipé les besoins en matériel, mais aussi sollicité d’autres entreprises pour leur offrir des crèmes pour les mains, des cartes cadeaux pour l’essence, des fleurs, des chocolats… Cet élan de solidarité a adouci le quotidien et a apporté des sourires en période de crise. C’était une manière de les remercier et de leur témoigner notre reconnaissance.

Plus globalement, nous organisons chaque année une soirée “Vision” pour remettre des trophées récompensant les idées des salariés, une initiative prise dans une résidence qui pourrait être généralisée dans le groupe… Parmi ces projets, certains ont porté sur le développement durable, d’autres sur le développement des soins à domicile. Une résidence a aussi adopté un chat pour le bien-être des collaborateurs et des résidents ! Notre vision commune est donc source d’innovations multiples.

Avez-vous pris des mesures pour favoriser le bien-être physique et la santé de vos collaborateurs ?
Johann De Ribas. Oui, bien sûr. Une des problématiques clés est le choix du matériel afin de prévenir les TMS. Nous avons, par exemple, passé une convention avec la Carsat cette année pour cofinancer des machines pour le nettoyage du sol beaucoup moins lourdes. Nous avons aussi mis en place le programme Vitality de Generali. Concrètement, plus on pratique une activité physique, plus on atteint un statut élevé et plus on a de récompenses, ce qui est motivant et très ludique. Cela a créé une vraie dynamique au sein des équipes. Désormais, les résidences se lancent des challenges entre elles pour savoir qui a fait le plus de pas, et on en parle même au sein de la direction ! C’est donc un très bon outil de prévention pour que chacun apprenne à prendre soin de soi.

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Diplômée de Sciences-Po Paris, Fabienne Broucaret a fondé My Happy Job en 2016. Elle en a été la rédactrice en chef jusque fin 2022. Conférencière et journaliste, elle a écrit "Mon Cahier Happy at Work" (Solar) et "Télétravail" (Vuibert). Elle a aussi co-écrit “2h chrono pour déconnecter (et se retrouver)” avec Virginie Boutin (Dunod). Passionnée par les questions de mixité, elle est enfin l’auteure des livres "Le sport, dernier bastion du sexisme ?" et "A vos baskets toutes ! Tour de France du sport au féminin" (Michalon).

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