Les groupements d’employeurs offrent Ă  leurs salariĂ©s un CDI en temps partagĂ© entre plusieurs entreprises. A Troyes, Convergence rassemble ainsi 65 entreprises et 53 salariĂ©s. Dont Emilie Provin, ravie de ce système…

Il y en a plus de 800 en France. Les groupements d’employeurs permettent Ă  des entreprises d’embaucher du personnel, en temps partagĂ©. Le groupement offre un contrat fixe Ă  son salariĂ©, qui partage son temps entre plusieurs entreprises adhĂ©rentes. A la diffĂ©rence des agences d’intĂ©rim, les groupements proposent souvent des CDI, et les missions ne rĂ©pondent pas Ă  un besoin de remplacement ponctuel, mais Ă  un besoin saisonnier, ou Ă  temps partiel des entreprises.

C’est le cas Ă  Troyes du groupement Convergence. Créé il y a quatre ans, il rĂ©pond, Ă  l’origine, aux besoins de main d’oeuvre saisonnière des entreprises agro-alimentaire du dĂ©partement de l’Aube. Il rassemble aujourd’hui 65 entreprises, de Bonduelle, CĂ©moi ou Michelin pour l’industrie, Ă  la Poste, en passant par des sociĂ©tĂ©s de services ou des viticulteurs.

« Les deux tiers de nos salariĂ©s, opĂ©rateurs de production ou logistique, assurent un maillage saisonnier et tournent entre deux ou trois entreprises sur l’annĂ©e. Les autres sont employĂ©s pour des fonctions support, assistants administratifs, RH, comptabilité » dĂ©taille Marion Lassus, la directrice du groupement, qui vient aussi de recruter une infirmière d’entreprise, et une assistante sociale. « Des mĂ©tiers pour lesquels les petites entreprises n’ont pas besoin d’une personne Ă  temps plein ».

Flexibilité pour les entreprises, sécurité pour les salariés

« La philosophie est de se dire que les entreprises ont besoin de flexibilitĂ©, mais que les salariĂ©s ont besoin de sĂ©curité : le CDI en fait partie et Ă©vite le stress de devoir toujours chercher du travail » expose Marion Lassus-Debat convaincue que le groupement d’employeur peut ĂŞtre un outil de bien-ĂŞtre professionnel, mĂŞme si elle le reconnaĂ®t : « ce système ne convient pas Ă  tout le monde. » « Il faut ĂŞtre capable de s’adapter et ne pas avoir besoin de retrouver le mĂŞme bureau avec les mĂŞmes collègues chaque jour ».

Pari gagnĂ© avec Emilie Provin, recrutĂ©e il y a un an. L’assistante polyvalente « adore » sa nouvelle entreprise. « Je me demande pourquoi je n’ai pas connu ce système plus tĂ´t ! » ironise-t-elle. A 30 ans, elle apprĂ©cie de partager ses semaines entre trois entreprises «  de taille diffĂ©rentes, avec des dossiers diffĂ©rents et sur des tâches diffĂ©rentes ». « C’est un gain d’expĂ©rience professionnel vraiment très rapide, au point du vue RH par exemple je vois Ă©normĂ©ment de diversitĂ© en peu de temps » remercie-t-elle. « Et je ne connais pas la routine, comme je ne suis pas Ă  temps plein dans les entreprises Ă  chaque fois que j’arrive j’apporte un peu de nouveautĂ© dans le quotidien de mes collègues, donc on Ă©change, on discute ! ».

Pas de monotonie, pas de routine, mais le confort du CDI : « niveau personnel ça change tout, pour faire des prĂŞts par exemple », se rĂ©jouit la jeune salariĂ©e. Et mĂŞme si elle voit plus souvent les collègues des entreprises adhĂ©rentes que ceux de sa propre entreprise, le sentiment d’appartenance au groupement existe. « On a fait une soirĂ©e ensemble Ă  NoĂ«l, et de temps en temps certains passent au bureau donc je les croise » apprĂ©cie-t-elle. Et du cĂ´tĂ© de la relation avec les employeurs, Emilie Provins note un autre bon cĂ´té : « je ne subis pas les petites pressions internes Ă  chaque entreprise puisque je n’y suis pas tous les jours. C’est comme pour les soucis d’entente, qui peuvent se poser quand on passe 5 jours sur 5 avec les mĂŞmes collègues, Ă  la longue ça peut ĂŞtre compliquĂ©, moi je ne connais plus ça ! »

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Titulaire d’un master de journaliste au Celsa (Paris), Lucie Tanneau est journaliste indépendante, sillonnant la France, et plus particulièrement l’Est de la France au gré des thèmes de ses articles. Elle collabore à de nombreux titres, de Liaisons sociales magazine, La Vie, et Okapi, en passant par Grand Est, l’Est éclair, Village, et Foot d’Elles.

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