En cette année de crise et d’incertitudes, la bienveillance est plus que jamais une clé du bien-être et de l’épanouissement au travail. Mais cette valeur ressemble parfois aussi à un concept tarte à la crème tellement de clichés lui sont associés. Comment passer de la théorie à la pratique ? La psychologue Christèle Albaret, auteure de Et si on osait la bienveillance au travail ? (Diateino), nous apporte son éclairage et des pistes très concrètes. Interview.

La bienveillance, c’est quoi exactement ?
Christèle Albaret. C’est une attitude de compréhension et d’indulgence qui permet de bien vivre ensemble. On peut être acteur de bienveillance envers les autres, dans une relation de réciprocité, et sujet de bienveillance envers soi-même. Etre bienveillant envers soi-même, cela veut dire s’aimer sans conditions, accepter ses erreurs. Personne n’est parfait ! La bienveillance n’est pas innée, elle s’acquiert, même si forcément, l’éducation que l’on a reçue entre en jeu : certains vont y être sensibilisés plus tôt que d’autres.

Vous la décomposez en plusieurs niveaux…
C.A. Oui, peu importe où vous vous situez dans cette échelle, nous avons tous des marges de progression au quotidien. L’idée est aussi de donner en fonction de ce que l’on reçoit. Je pense qu’il faut toujours être bienveillant, mais il faut aussi parfois savoir varier le dosage selon la personne et le contexte ! Face à quelqu’un de toxique, on passe en mode éco : respect, dialogue et écoute. Pour la bienveillance standard, ajoutez trois principes au choix (cf dessin ci-dessus). Et enfin, ce que j’appelle la bienveillance premium comprend les 12 principes fondamentaux dans leur intégralité.

Pourquoi la bienveillance est-elle fondamentale au travail ?
C.A. C’est la colonne vertébrale de notre relation à l’autre. Elle détermine la façon dont on va dialoguer, prendre des décisions, avancer. La bienveillance n’est pas une solution miracle face aux difficultés, mais un ingrédient essentiel pour les traverser ensemble. Elle nous apprend à observer plutôt qu’à juger, à donner le bénéfice du doute et à ne pas mettre des étiquettes sur les gens. Elle me semble encore plus importante cette année quand on travaille à distance, elle doit être accentuée car les mauvaises interprétations sont plus importantes quand on n’est pas face à face. La cultiver, c’est aussi nourrir le besoin de vous sentir bien quand vous allez au boulot, sans boule au ventre.

La bienveillance, comme l’optimisme, est-elle contagieuse ?
C.A. Bien sûr ! On ne peut imposer la bienveillance, par contre il y a un vrai effet d’influence et un effet de masse. Mieux vaut la promouvoir par son comportement plutôt que d’essayer de convaincre les réfractaires.

Illustrations Nicolas Caruso.

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Diplômée de Sciences-Po Paris, Fabienne Broucaret a fondé My Happy Job en 2016. Elle en a été la rédactrice en chef jusque fin 2022. Conférencière et journaliste, elle a écrit "Mon Cahier Happy at Work" (Solar) et "Télétravail" (Vuibert). Elle a aussi co-écrit “2h chrono pour déconnecter (et se retrouver)” avec Virginie Boutin (Dunod). Passionnée par les questions de mixité, elle est enfin l’auteure des livres "Le sport, dernier bastion du sexisme ?" et "A vos baskets toutes ! Tour de France du sport au féminin" (Michalon).

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