Entre midi et deux certains font un footing, d’autres du yoga. De plus en plus de salariés se retrouvent aussi pour chanter. Un moyen de se détendre, poser son souffle, et recréer du collectif.

Plus du tout ringardes les chorales. Chanter en travaillant -ou presque!- serait même la nouvelle mode. Air France, Orange, Audiens, BNP Paribas, Hachette… Toutes ces entreprises ont leur chorale, et la liste est loin d’être exhaustive. « Aujourd’hui, on a dépassé les 300 chorales d’entreprises en France » recense l’organisation Musique et entreprise (OME). « On constate une vraie émulation, la courbe est ascendante. La France était en retard par rapport à plein de pays mais les grandes entreprises s’y mettent avec un répertoire plutôt classique et les PME jouent la carte du pop-rock » constate Solange Rios-Letourneur, la présidente de l’OME qui milite pour la reconnaissance des chorales comme un outil de bien-être en entreprise, financé par une baisse des cotisations.

Plus que du bien-être, pour Aurélie la chorale c’est « le bonheur ». Depuis cinq ans elle ne rate aucune séance de l’atelier mis en place par BPCE. « J’avais envie de chanter depuis un moment mais sans savoir où aller. Quand je suis arrivée dans l’entreprise j’ai sauté sur l’occasion », raconte la salariée, qui en parle avec des étoiles dans les yeux. « Chanter ça ouvre l’esprit, ça calme, c’est magique », résume-t-elle. Pour elle, ce moment « hors du temps » permet de « se faire plaisir sans parler boulot ». Elle ne sait d’ailleurs pas toujours qui fait quoi dans l’entreprise parmi les choristes. En même temps, la « filière chorale » comme elle l’appelle, est pour elle « un autre réseau » qui permet parfois de décrocher des numéros de téléphone. « C’est inattendu de faire des vocalises sur Mozart dans un milieu sérieux comme la banque… mais ça fait tellement de bien » résume-t-elle en riant.

Remettre des émotions et des sensations dans l’entreprise

Pour Anne, salariée d’un grand groupe automobile, la chorale est aussi un moyen de se détendre, mais pas que. « Ce n’est pas que du chant-plaisir : la chef de chœur nous fait travailler sur nous-même » décrit-elle. « C’est un moment qui me rappelle que je dois prendre soin de moi mais si j’ai trop de boulot ou que je ne me sens pas dans l’esprit, je n’y vais pas. » Anne avait déjà fait du chant par ailleurs mais ne trouvais plus le temps, alors le créneau de la pause déjeuner lui convient. « Après l’atelier, je suis détendue mais aussi réveillée : je ne laisse rien passer ! » remarque-t-elle.

Pauline Ferrand anime des « ateliers de chant » en entreprises depuis deux ans. Le but pour cette ancienne prof de math : « remettre des émotions et sensations dans l’entreprise ». « En atelier, on peut se laisser à être soi-même ». Être soi-même dans les murs de l’entreprise pour se sentir mieux dans son corps… et avec les autres. « On expérimente en atelier la vie collective qui est le reflet de ce qu’on vit tous les jours entre collègues, mais ici on met à plat la hiérarchie » défend la chef de chœur. Pour elle, les vertus sont multiples. « Ça remet du beau dans l’entreprise, ça permet de rencontrer ou de redécouvrir ses collègues, ça crée une communauté dans les couloirs, ça tisse des liens improbables… » Le directeur financier et l’informaticien peuvent être derrière le même pupitre. « Il y a une synchronisation naturelle des gens qui chantent, pour moi c’est ce que la chorale apporte en plus par rapport à d’autres activités qui se développent aussi beaucoup en entreprise. » Un moyen de se détendre, comme le yoga ou le fitness, mais aussi un vecteur de liens.

Crédit photo : Unsplash.

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Titulaire d’un master de journaliste au Celsa (Paris), Lucie Tanneau est journaliste indépendante, sillonnant la France, et plus particulièrement l’Est de la France au gré des thèmes de ses articles. Elle collabore à de nombreux titres, de Liaisons sociales magazine, La Vie, et Okapi, en passant par Grand Est, l’Est éclair, Village, et Foot d’Elles.

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