Mal de dos, crampe dans la nuque, les avant-bras, yeux fatigués… Le travail de bureau peut causer de nombreux maux, particulièrement pour ceux qui restent devant un ordinateur. Laurent Kerangueven, ergonome et expert en prévention des troubles musculo-squelettiques (TMS) à l’Institut national de recherche scientifique (INRS), délivre des conseils pour prévenir les risques.

Qu’est-ce qu’une bonne posture de travail ?
Il existe n’existe pas de posture idéale. A contrario, il existe des postures à éviter telles que les postures statiques prolongées, qui favorisent la survenue de troubles musculo-squelettiques. C’est le cas de nombreux salariés travaillant sur un poste de travail informatisé. Si les postures statiques sont toujours néfastes, il existe une posture de moindre inconfort, à savoir : les pieds reposant à plat sur le sol (ou sur un repose-pied) ; l’angle bras/avant-bras droit ou légèrement obtus (entre 90° et 130°) ; les avant-bras proches du corps ; la main dans le prolongement de l’avant-bras ; assis sur un siège permettant un bon maintien du dos.

Quels sont les maux les plus fréquents au bureau ?
L’utilisation intensive des différents outils informatiques peut engendrer des troubles de la santé, principalement des TMS (douleurs à la nuque, dans le haut et le bas du dos, aux épaules, aux coudes et aux poignets), et de la fatigue visuelle (symptômes réversibles tels que des picotements des yeux, des éblouissements, une vision floue ou des maux de tête).

Comment aménager son poste de travail pour être le mieux possible ?
Avant tout aménagement, il est nécessaire d’analyser globalement l’activité du salarié afin d’évaluer les éventuelles difficultés rencontrées et les causes de celles-ci. Le Code du travail (art. L. 4121-1 et suivants) prévoit que l’employeur mène ce travail d’évaluation des risques : il est responsable de la santé et de la sécurité de ses salariés. Au-delà des obligations légales, il existe des recommandations simples à mettre en œuvre :

– quitter régulièrement son écran des yeux et regarder au loin,

– s’accorder une pause de 5 à 10 minutes toutes les heures, en quittant son poste pour rompre la posture statique prolongée,

– effectuer un dépistage régulier auprès d’un ophtalmologue,

– réfléchir à l’implantation de son poste de travail pour éviter les reflets sur l’écran et les éblouissements

– participer au choix de son matériel (fauteuil, table, souris, clavier, repose-pieds…).

On parle souvent d’aménagements, conseillez-vous les fauteuils et souris dits « ergonomiques » ?
L’appellation ergonomique est un peu superflue. Ce qui est ergonomique est la démarche permettant de s’assurer que le mobilier, le matériel ou l’équipement est bien adapté à une situation de travail et à un utilisateur donné. Pour ça, le futur utilisateur doit être associé au choix des équipements pour s’assurer que ceux-ci soient réellement adaptés à ses besoins et spécificités.

Une phase d’adaptation et d’appropriation est indispensable pour tout nouveau matériel ; c’est d’autant plus le cas lorsque le nouveau matériel modifie des habitudes ancrées depuis de nombreuses années (ex : passage d’une souris classique à une souris verticale).

Les fauteuils sont aussi un des éléments d’aménagement indispensable, comment bien le régler ?
Il doit être adapté à la situation de travail (hauteur du plan de travail, durée d’utilisation, …), à son utilisateur (morphologie, problèmes de santé éventuels…), et à l’environnement (revêtement de sol,…). Il doit assurer un bon maintien du dos, tout en permettant les mouvements pour éviter la posture statique prolongée. Le siège doit être équipé d’accoudoirs réglables et amovibles, et le dossier ne doit pas limiter les mouvements des bras. Idéalement, on choisira un siège équipé de cinq roulettes adaptées aux caractéristiques du sol pour assurer à la fois une bonne stabilité et un déplacement aisé. Même si l’idéal pour se déplacer est de se lever, par exemple pour aller chercher ses documents à l’imprimante ce qui qui permettra de quitter l’écran des yeux et de changer de posture !

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Crédit photo : Pexels.

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Titulaire d’un master de journaliste au Celsa (Paris), Lucie Tanneau est journaliste indépendante, sillonnant la France, et plus particulièrement l’Est de la France au gré des thèmes de ses articles. Elle collabore à de nombreux titres, de Liaisons sociales magazine, La Vie, et Okapi, en passant par Grand Est, l’Est éclair, Village, et Foot d’Elles.

1 COMMENTAIRE

  1. Il y existe une autre solution permettant de réduire les TMS et de booster l’ergonomie au travail : les bureaux électriques réglables en hauteur, comme ceux de MAKIBA par exemple. On peut alterner les positions en ajustant son bureau comme on le souhaite. Et même dans la position assise, le bureau s’adapte à vous et non l’inverse. Pouvoir changer de position, alterner debout/ assis, sera bien plus bénéfique pour combattre les différents maux.

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